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Réconciliation nationale : Luc Marius Ibriga et Albert Ouédraogo interrogent les futurs dirigeants

Publié le mercredi 27 mai 2015 à 21h42min

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Réconciliation nationale : Luc Marius Ibriga et Albert Ouédraogo interrogent les futurs dirigeants

Dans le cadre du projet Faso Médias, une émission d’interpellation des leaders politiques en quête du pouvoir d’Etat a reçu les professeurs Luc Marius Ibriga et Albert Ouédraogo, tous deux acteurs de la société civile. Cette émission dénommée ‘’Grand témoin’’, a été diffusée par voies radiophoniques le samedi 23 mai 2015 pour la première fois. Et cette première diffusion a été axée sur la réconciliation nationale dans notre pays.

De l’avis du professeur Luc Marius Ibriga, membre du Front de renforcement de la citoyenneté (FRC) et Contrôleur général d’Etat, la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) doit faire en sorte que les Burkinabè se fassent confiance et qu’ils se parlent. Dans cette dynamique, la vérité doit être dite et la justice rendue. Cela peut aboutir au pardon au profit de ceux qui auront été reconnus fauteurs. Mais, il importe que ce pardon soit sincère. Et pour qu’il en soit, il faut, selon le Contrôleur général d’Etat, « que ceux qui ont fauté reconnaissent leurs fautes ». Sa conviction à lui, Luc Marius Ibriga, c’est que « la vérité et la justice », sont incontournables, si on veut une vraie réconciliation nationale.

Pour que cette réconciliation soit au rendez-vous, il est, selon le professeur Ibriga, important que les leaders politiques qui s’activent pour la conquête du palais de Kosyam, aient déjà des réponses précises, concrètes, réalisables et mesurables, à un certain nombre de questions. ‘’Quel sort sera-t-il réservé aux travaux de la CRNR ?’’, ‘’Quel programme pour la revalorisation de l’enseignement supérieur ?’’, ‘’ Sont-ils prêts à mettre en place durant le premier mandat de cinq ans, un gouvernement d’union nationale qui porterait les projets de la CRNR pour asseoir la réconciliation nationale ?’’, ‘’ Quelle forme d’institutionnalisation pour que la chefferie coutumière apparaisse l’architecture institutionnelle du Burkina ?’’, sont autant de questions que pose M. Ibriga à l’attention des futurs dirigeants du Burkina post-insurrection.

Le futur président du Faso ne doit pas être un revanchard

Des questions à l’endroit de ceux-ci, le professeur Albert Ouédraogo, Secrétaire général de l’association Racine, en a également. ‘’ Quelle place pour réhabiliter les droits des Burkinabè de la diaspora ?’’, ‘’Quelle place pour les garants de la tradition ?’’, et ‘’ Quelle garantie, pour la lutte contre l’impunité, la corruption, la promotion des droits des minorités et des faibles ?’’, sont des questions auxquelles l’ancien ministre des droits humains invitent les leaders politiques du moment, à répondre.
En tout état de cause, le président du Faso qui sera élu le 11 octobre prochain, doit avoir de hautes qualités. C’est du moins, ce que préconise le professeur Albert Ouédraogo. En effet, précise-t-il, le futur président du Faso « ne doit pas être un revanchard », il « ne doit pas être quelqu’un d’impulsif », il ne doit pas être « cupide » et « suffisant ». Mais « il doit être un rassembleur », il doit avoir des « ouvertures pour les perdants », il doit être « quelqu’un qui parle peu, mais qui agit ».

La loi d’amnistie ne peut couvrir Blaise Compaoré dans le dossier Thomas Sankara

Dans cette émission ‘’Grand témoin’’, le professeur Luc Marius Ibriga a indiqué voir en la loi d’amnistie au profit de nos anciens chefs d’Etat, « une loi d’opportunité votée dans l’espoir que celui qui était au pouvoir, allait considérer que comme il ne sera plus poursuivi, il n’allait pas être candidat à la présidentielle ». A l’en croire, cette loi ne saurait couvrir le président déchu quant au jugement du dossier Thomas Sankara. En effet, précise-t-il, Blaise Compaoré « n’a pas agi en tant que chef d’Etat » ; car il n’était pas encore président du Faso au moment des faits. Vérité et justice dans ce dossier Thomas Sankara, sont aussi gages de réconciliation entre Burkinabè, relève M. Ibriga.

Signalons que l’émission ‘’Grand témoin’’ a été initiée par l’Agence française de coopération médias (CFI) en partenariat avec l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA) et avec la Radiotélévision du Burkina (RTB). Elle est diffusée à 16h tous en deux samedis par mois depuis le 23 mai dernier, sur les antennes de 30 radios du pays. Sa deuxième diffusion enregistrée le 23 mai 2015, est annoncée sur l’assurance maladie au Burkina Faso.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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