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Thierry Cornillet, député européen : "Le commerce équitable est un raisonnement économique..."

Publié le samedi 26 mars 2005 à 10h36min

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Il est député au Parlement européen, vice-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, membre actif de la Commission développement. Outre cette casquette européenne, il est également conseiller de la région Rhône-Alpes (France).

Il, c’est Thierry Cornillet. Dans l’interview qu’il a accordé à Sidwaya Plus, il nous situe sur l’objet de sa visite au Burkina. Il parle aussi de son combat pour le développement du continent africain, notamment du Burkina où sa région (Rôhne-Alpes) veut entretenir des relations de coopération décentralisée avec la région des Hauts-Bassins.

S. : Peut-on savoir qui est Thierry Cornillet ?

Thierry Cornillet (T.C.) : Je suis député européen et, à ce titre, j’ai deux fonctions au parlement. Je suis d’abord vice-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. Je suis également membre de la commission développement et dans ce cadre, je suis rapporteur sur la budgétisation du Fonds européen de développement qui sert à financer les pays ACP. C’est ça ma casquette européenne. Mais j’ai un autre mandat, car je suis conseiller régional Rhône-Alpes et il n’y a pas longtemps, j’étais encore vice-président de la région et particulièrement en charge des relations internationales. A ce titre, j’ai eu l’honneur avec le consul honoraire du Burkina à Lyon, Jeau-Paul Grollemund, d’initier la coopération Rhone-Alpes et la région des Hauts-Bassins au Burkina. Je suis aussi président de l’Association internationale des régions francophones qui vient de tenir sa deuxième rencontre à Marrakech au Maroc il y a à peine un mois. Cette association compte soixante dix (70) régions du monde.

S. : Peut-on savoir l’objet de votre séjour au Burkina ?

T. C. : Je suis à Ouagadougou pour rencontrer le président Blaise Compaoré et cela grâce au consul Jeau-Paul Grollemund. Le président Blaise Compaoré est l’un des sages de l’Afrique et je pense qu’il a la capacité de faire avancer les projets. Et nous à l’Union européenne, nous avons besoin que les chefs d’Etat se mobilisent. Et pour mobiliser les chefs d’Etat, il faut un chef d’Etat. Ma visite n’a rien donc à voir avec le FESPACO (l’entretien a eu lieu le vendredi 4 mars 2005) mais je compte bien assister à la cérémonie de clôture de ce magnifique festival.

S. : L’Union européenne et le Burkina entretiennent des relations de coopération solide. Quel est l’état de cette coopération ?

T.C. : L’Union européenne est le plus grand pourvoyeur d’aide publique au développement au monde (55 % de l’aide publique mondiale). Et dans le cadre du 9e FED (Fonds européen de développement), le Burkina est l’un des meilleurs élèves de la classe. Souvent, ce n’est pas l’argent qui manque, c’est la mise en œuvre des projets, l’engagement possible de l’argent. La revue à mi-parcours clôturée en décembre 2004 a permis de dégager les pays performants et ceux qui le sont moins. Il y avait une prime pour les pays performants et le Burkina a obtenu cette prime justement à cause de cet excellent fonctionnement de ses services. Et je suis heureux de le souligner. C’est d’abord un élément essentiel pour nous d’avoir des interlocuteurs de qualité et pour vous parce qu’en retour ; lorsque les projets peuvent être menés à terme, on réalimente l’aide et tout le monde est gagnant.

S. : L’actualité, c’est l’Europe des 25 avec la nouvelle constitution qui vient d’être adoptée en Espagne. En France le débat semble faire l’unanimité. Est-ce qu’en tant que député, vous sentez que cette nouvelle constitution va passer ?

T.C. : Pour que la constitution s’applique, il faut qu’elle soit ratifiée. Il y a dix pays qui ont choisi, ou qui n’ont pas le choix, parce que leurs constitutions les y obligent, de faire un référendum populaire. Lorsque c’est le parlement qui décide, il n’y a pas de suspens. Il est vrai que dans un certain nombre de pays au nombre desquels la France, il y a une certitude.. Parce que lorsque vous interrogez le peuple, parfois il ne répond pas à la question posée. Il exprime des sentiments qui n’ont rien à voir avec la question. Alors qu’il est tout à fait essentiel à mes yeux que cette constitution s’applique. Ce n’est pas une fin en soi la constitution. Elle a pour objectif de faire que l’Europe fonctionne mieux. Si on n’avait pas la constitution, l’Union européenne ne fonctionnerait pas comme elle l’est maintenant. Tous ceux qui sont donc contre l’Union européenne se trompe de combat. Parce que la question n’est pas : faut-il l’Union européenne ou ne faut-il pas l’Union européenne ? La question est plutôt : faut-il qu’elle fonctionne ou faut-il qu’elle fonctionne moins bien ? Et si on se pose cette question, la réponse est naturellement oui. Parce que même si on combat quelque chose, il vaut mieux combattre quelque chose qui fonctionne bien que quelque chose qui ne fonctionne pas bien.

S. : Vous avez tantôt parlé de projets avec le Burkina, notamment avec la région Rhône-Alpes et la région des Hauts-Bassins. Pouvez-vous nous en dire plus ?

T.C. : Bien sûr. La coopération se fait de région à région. La loi française permet à des régions d’avoir des coopérations décentralisées officielles avec d’autres régions. Ce qui va se passer avec la région des Hauts-Bassins, il y aura signature d’une convention de coopération décentralisée. Cette convention, c’est naturellement des discussions générales entre responsables régionaux des Hauts-bassins et Rhône-Alpes. Il va y avoir un cadre général pour trois ou quatre ans et chaque année une vérification pour voir quel projet a été mené. Il faut simplement vous signaler que c’est une coopération de 400 000 euros par an (262 millions de francs CFA environ). C’est une grande coopération qui n’a rien de comparable avec ce que peuvent faire des villes entre elles avec des jumelages. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs a été créée l’Association internationale des régions francophones. Parce qu’on perçoit bien que la coopération de région à région, pas nécessairement Nord-Sud mais parfois Sud-Sud, permet de mettre des projets en mouvement de manière à ce que les populations soient directement bénéficiaires. Cette coopération Rhône-Alpes avec les Hauts-Bassins me paraît assez symbolique et ce qu’on souhaiterait d’ailleurs, c’est de pouvoir servir de pionniers pour que d’autres régions françaises puissent signer d’autres conventions de coopération avec d’autres régions du Burkina.

S. : Pourquoi avoir choisi la région des Hauts-Bassins ?

T.C. : Parce que c’est la deuxième région du Burkina. Rhône-Alpes est la deuxième région française après l’Ile de France. Par convenance ou même par coquetterie, nous n’avons pas de relation avec les régions capitales. Nous essayons d’avoir des relations avec la deuxième région du pays. C’est le cas avec Shanghai. Nous ne sommes pas en relations de coopération avec Pékin mais nous le sommes avec Shanghai.

S. : D’une manière générale, Lyon et le Burkina, c’est un mariage de cœur. Lyon est déjà avec Ouagadougou. Et maintenant la région Rhône-Alpes avec la région des Hauts-Bassins...

T.C. : C’est logique. Comme l’a rappelé Jean-Paul Grollemund (celui-ci a souligné que le choix des Hauts-Bassins est un souhait du président du Faso), cela aurait été cohérent de lier la région Rhôle-Alpes avec la région de Ouagadougou. Mais il y a une autre cohérence de dire qu’on ne va pas mettre tous les os dans le même panier. On essaie d’avoir un rapport d’équilibre dans le pays. Et puis il ne faut pas qu’il pleuve uniquement sur des gens mouillés.

S. : L’Association internationale des régions francophones intervient dans plusieurs régions du monde. Parlez-nous des domaines d’intervention de cette association.

T.C. : L’Association internationale des régions francophones a été créée il y a à peine plus de deux ans, en octobre 2002. Elle a donc tenu sa deuxième rencontre à Marrakech, rencontre à laquelle le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, M. Abdou Diouf, a pris part. Pourquoi une telle association ? Elle se donne deux buts principaux. Le premier, c’est d’être un lieu de rencontre entre des régions du Nord et du Sud et de pouvoir établir entre elles des coopérations. La région de Rabbah (Maroc) a déjà signé une convention de coopération avec une région de la Mauritanie. Donc ça ne se joue pas seulement entre régions Nord-Sud mais ça se joue également entre régions Sud-Sud. Et si par exemple certaines régions d’Afrique veulent avoir un développement de la riziculture, il vaut mieux qu’elles aient des accords de coopération avec des régions du Vietnam ou du Cambodge qu’avec des régions de Belgique pour des raisons évidentes.

Deuxième objectif, l’Association peut aider les régions à trouver des financements pour leurs projets. Elle n’a pas de ressources propres à elles si ce n’est les cotisations de ses membres. Elle n’a donc pas la vocation de financer les projets mais elle a pour vocation d’identifier pour le compte de ses membres, quelles sont les lignes budgétaires de l’Union européenne, de la Banque mondiale... qui pourraient financer leurs projets. Elle a aussi la possibilité de mettre à la disposition des régions, l’expertise technique qui existe. Parmi les 70 adhérents, il y a naturellement des spécialistes de tel ou tel domaine qui peuvent aider une région à résoudre un problème qui viendrait à se poser à elle. Si vous avez un problème, il vous suffit de demander qui peut m’aider à le résoudre et on trouvera quelqu’un pour vous. Je pense que c’est la connaissance mutuelle qui fait l’intérêt. Il ne faut pas avoir que des liens financiers. Cela n’a pas de sens.

S. : Les accords ACP ont été renouvelés. Comment au niveau du parlement européen, vous voyez leur mise en œuvre ?

T.C. : Il y a un vrai débat autour du 9e FED dont je suis le rapporteur. C’est sur la budgétisation. Actuellement le fonds est alimenté par les contributions volontaires des Etats. Ce ne sont pas des lignes budgétaires du budget de l’Union européenne. Nous sommes maintenant 25 Etats membres avec notamment des pays qui ne sont pas de tradition, des Etats qui entretiennent des coopérations de développement particulièrement avec l’Afrique. Nous pensons qu’il faut que le fonds soit intégré à l’intérieur du budget de l’Union. En ce moment, il n’y a plus de problèmes d’alimentation puisqu’il y a une clé de répartition des coûts. Nos amis ACP ont parfois la crainte de perdre de l’argent. Mais nous leur disons que le parlement européen est leur meilleur allié. On ne va pas monter un système qui va moins les aider. C’est l’efficacité qui est recherchée. Si on regarde en perspective historique, l’argent du Fonds européen de développement s’accumule quand il n’est pas dépensé. C’est un peu bête que ce reliquat soit perdu. Voilà pourquoi on a mis en place la fameuse revue à mi-parcours. Cette revue à mi-parcours qui a lieu en décembre a retenu le Burkina comme l’un des meilleurs élèves. Cela lui a valu une prime. C’est pour ça que je pense que plutôt que ce soit les pays qui demandent pour eux, il y ait une coopération inter-régionale entre cinq à six pays qui présentent un projet pour la réalisation de telle ou telle infrastructure et demander combien l’Union européenne peut leur accorder pour sa réalisation. Cela permet de résoudre le problème du reliquat qui pourra être affecté au financement de très grandes infrastructures et non pas d’infrastructures uniquement d’intérêt national. Pour vous donner une idée, le Burkina reçoit au titre du 9e FED sur cinq ans, 430 millions d’euros dont une très grande partie est affectée au financement des infrastructures. Il n’y a pas de développement sans infrastructures.

S. : Le commerce équitable s’est invité au XIXe FESPACO où les cinéastes se sont dit solidaires avec les producteurs africains. Que fait le parlement européen, en dehors bien sûr de la coopération ACP, pour garantir cette équitabilité au profit du continent africain ?

T.C. : Nous avons ce que nous appelons le système de préférence généralisée. C’est-à-dire, la possibilité qu’ont les pays pour exporter sans avoir à subir des taxes particulières. Au parlement on dénonce un certain nombre de choses sur le coton qui est un élément essentiel de votre économie. Car c’est complètement idiot de subventionner des producteurs de coton très largement. On pourrait parfaitement faire vivre l’Union européenne sans le coton. Il y a donc un problème de réflexion. Il ne suffit pas de le décider parce qu’il y a quand même des gens qui vivent de cela. On ne peut pas leur dire du jour au lendemain qu’on ne les subventionne plus. On est obligé d’étaler dans le temps. Mais l’objectif à terme, c’est de ne plus subventionner des productions qui viennent de fait ruiner des pays dont le coton est souvent leur unique levier de développement économique. Cela vaut pour le coton mais pour d’autres productions aussi.

Le commerce équitable, c’est un autre esprit. C’est en fait un raisonnement économique. C’est-à-dire que dans la chaîne de production jusqu’à la distribution, le producteur réussisse à capter une partie de la plus value à réaliser. C’est cela le commerce équitable. Quand on voit le prix acheté au départ et le prix vendu à l’arrivée, on se rend compte qu’il y a plein de gens qui mangent et qui mangent bien. Mais il ne faut pas le poser au niveau du principe d’idéologie ou de la bonne volonté. Il faut mettre un système en place qui permette de capter cette plus value. Un des meilleurs systèmes consiste à faire la transformation sur place.. Il faut savoir qu’au bout de la chaîne, notamment en Europe, il y a plein de citoyens qui sont prêts à mettre un franc de plus par paquet de café pour contribuer au commerce équitable. Mais encore faut-il qu’ils soient sûrs que ce franc va servir effectivement à cela. Le coton, en commerce équitable, ramené au niveau de l’individu, n’existe pas. C’est bien combiné parce que c’est la preuve d’une vraie solidarité mondiale mais il ne faut pas surdimensionner la capacité du commerce équitable à sauver le développement d’un certain nombre de pays. C’est plutôt dans le cadre des flux mondiaux que la solution réside. Je vais même aller plus loin. L’aide publique est extrêmement importante. Mais elle n’est rien par rapport à la capacité qu’a le privé dans le monde à créer la richesse. L’aide publique est importante parce qu’elle permet notamment aux pays récepteurs de s’offrir un certain nombre de services. Mais ce qui fait le développement économique, ce sont les hommes qui entretiennent des échanges commerciaux entre eux.

S. : Quel est le point de vue du député européen que vous êtes sur la situation en Côte d’Ivoire, au Togo et plus généralement en Afrique de l’Ouest ?

T.C. : Pour les deux pays dont vous parlez, c’est un gâchis intégral. Malheureusement ce gâchis ne concerne pas qu’elle seule. La Côte d’Ivoire est un élément moteur de l’économie de l’Afrique de l’Ouest. Le problème qu’elle vit est politique. Et moi je ne vois pas un autre moyen pour régler ce problème si ce n’est par la politique.

Au Togo, l’aide européenne qui avait été arrêtée en 1993 venait d’être reprise. Les conditions de cette reprise étaient l’organisation des législatives et municipales de façon transparente. Un calendrier avait été arrêté. Puis il y a eu le décès du président Eyadéma avec le système qui a été mis en place pour préparer sa succession. L’Union européenne a demandé le respect de la constitution. Il n’y a pas d’autres règles et tant que ce ne sera pas fait, il est hors de question que l’Union européenne ait des relations avec des interlocuteurs qui ne respectent pas les textes fondamentaux qui sont les leurs. S’ils veulent que l’aide reprenne, ils doivent respecter le calendrier qui avait été convenu.

Pour le reste de l’Afrique de l’Ouest, pour des raisons affectives françaises, c’est naturellement une région privilégiée dans le cœur des parlementaires français. Nous avons d’ailleurs le sentiment d’avoir à faire à des partenaires égaux avec lesquels la France doit entretenir de bonnes relations bilatérales qui viennent s’ajouter à ce que fait l’Union européenne.

S. : Vice-président de l’Assemblée parlementaire paritaire, membre de la commission développement et rapporteur sur la budgétisation du FED, conseiller de la région Rhône-Alpes, président de l’Association internationale des régions francophones... A vous écouter, vous êtes très actif. Où trouvez-vous toute cette énergie pour porter ces multiples casquettes ?

T.C. : Je pense qu’il faut la chercher dans la passion. Je considère que les échanges entres hommes sont beaucoup plus importants que ceux financiers. C’est en se connaissant mutuellement et, quand on a la chance de parler la même langue, cela y aide considérablement, qu’on peut acquérir des choses. En tant que Français et Européen, on ne peut pas se désintéresser de ce qui se passe dans le reste du monde. On voit bien que la mondialisation a globalisé les problèmes. Un malheur qui frappe quelqu’un quelque part devient le malheur de l’autre sauf à avoir une politique d’autruche. Donc, je ne vois pas comment on peut développer l’Union européenne, en faire le deuxième pôle commercial et économique au monde avec une puissance politique qui nous permettrait d’avoir une diplomatie européenne et de peser sur l’évolution du monde avec notamment les Etats-Unis et la Chine. Si on veut exister, il faut qu’on soit uni. Nous avons une immense capacité de peser sur cet avenir diplomatique du monde parce qu’au sein de l’Union européenne, il y a la France et la Francophonie, l’Angleterre et le Commonwealth, l’Espagne et l’Hispanophonie et le Portugal et la Lusophonie. Imaginez la puissance diplomatique qu’aurait l’Union européenne en s’appuyant sur des pays amis avec lesquels on entretient des relations bilatérales depuis très longtemps. C’est cela qui m’amène à me mobiliser pour l’aide au développement. On ne peut pas rester indifférent quand le paludisme tue 350 000 enfants par an sans que personne ne s’intéresse à la question. 3,6 millions de morts, je répète bien 3,6 millions de morts dans les Grands Lacs sans que cela fasse la Une d’aucun journal, je trouve que cela n’est pas normal. On ne peut pas laisser un continent en proie à de tels problèmes sans rien faire alors qu’on en a les moyens financiers et les capacités politiques. Il faut donc que l’Union européenne s’investisse. Mais elle ne peut pas le faire sans interlocuteur. C’est quand même les Africains qui ont la solution entre leurs mains. . C’est à eux de créer les conditions de leur propre développement. Nous sommes là pour accompagner les hommes et les femmes de bonne volonté à avoir cet embryon de développement qui fera entrer l’Afrique dans le système commercial mondial, car c’est un problème de démarrage. Si le commerce remplace l’aide publique au développement, l’Afrique va décoller. Je crois que c’est une cause qui vaut qu’on se mobilise pour elle.

Interview réalisée par Victorien A. SAWADOGO
Etienne NASSA
Sidwaya

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