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Air Burkina - Paris Ouaga : Vol inaugural avec équipage 100% burkinabè

Publié le jeudi 24 mars 2005 à 08h49min

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La Compagnie Air Burkina a institué la desserte Ouaga-Paris-Ouaga depuis plusieurs mois déjà avec l’Airbus A319.

L’équipage de ces vols était européen. Depuis la date d’hier ce sera désormais des pilotes burkinabè qui feront le trajet Ouaga-Paris-Ouaga notamment avec les pilotes Joseph Kini, Claude Tapsoba ou encore Serge Simporé.

Avec la liquidation définitive d’Air Afrique il y a bientôt trois ans de cela, le personnel navigant de cette multinationale, à savoir les pilotes principalement et dans une moindre mesure les mécaniciens, se sont retrouvés dans des compagnies internationales ou régionales pour les plus chanceux, ou tout simplement au chômage : on peut citer les cas du commandant Eugène Voudri (actuellement au Canada), de Joseph Kini et Claude Tapsoba, les deux pilotes qui ont fait hier la ligne Paris-Ouagadougou, mais qui, auparavant, ont connu leur traversée du désert.

En tout cas le 23 mars est à inscrire en lettres d’or dans la vie d’Air Burkina, mais aussi des pilotes Joseph Kini et Claude Tapsoba. Le premier nous a confié hier sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou, après 5h 31 mn de vol, ceci : "C’est fabuleux, j’ai été pilote (NDLR : à Air Afrique) avant de venir à Air Burkina... Cela fait un moment que je n’ai pas tenu le gouvernail d’un avion...

Grâce au gouvernement, au groupe IPS d’Agan Kan, je viens de reprendre du service". En fait, Joseph Kini pilotait des Airbus 330, des avions de même type que l’A319 d’Air Burkina, mais qui sont légèrement plus grands. Or dans le pilotage, il y a une règle cardinale qui fait qu’un pilote d’un Boeing ou d’un Airbus 330 doit se requalifier pour pouvoir piloter un autre type d’avion. Ce qui nécessite un examen avec un simulateur et des essais sur le genre d’avion qu’il doit piloter.

La cabine de pilotage, trois ans après

Qu’en est-il de la requalification de Joseph Kini ? "Tout ce qui est beau est difficile, mais il fallait que chacun y mette du sien...", a répondu l’intéressé. Pour ce qui est du pilote (qui va bientôt être commandant de bord) Claude Tapsoba, dont la barbe a blanchi sous le harnais du pilotage à Air Afrique, après ce vol inaugural, c’est la joie de retrouver la cabine de pilotage, après trois années de chômage technique.

Pour ce qui est de sa reconversion (requalification) pour pouvoir piloter cet A319 d’Air Burkina, Claude Tapsoba reconnaît que cela n’a pas été facile, du fait qu’il est resté trois ans au sol, car "sans avion, on ne peut pas se faire la main". Il a affirmé en substance que si durant ces années, il est resté en chômage au Burkina, "C’est un choix personnel, et quitter le pays aurait été le dernier recours".

Pour lui, deux conditions fondamentales sont requises pour rentabiliser le A319 : il faut qu’il y ait des passagers et qu’on fasse fonctionner la compagnie. Les deux pilotes burkinabè étaient accompagnés par un instructeur de l’aviation, Yves Delachanal, qui a estimé que ce vol Paris-Ouaga "s’est déroulé dans de bonnes conditions météorologiques ; il n’y a pas eu de turbulences". Il a évoqué également son rôle, qui est "d’amener cet équipage burkinabè à l’autonomie sur ce type d’avion".

Selon l’instructeur, tout n’est pas encore au point, car l’équipage doit suivre un programme, et ce n’est que 20% de ce programme qui a été effectué. Enfin, le directeur général d’Air Burkina, Mohamed Ghelala, pense que d’ici la fin de l’année 2005, le transfert de compétences sera total au niveau de l’expertise nationale. Ce qui parachèvera ce qu’il a appelé "un job training".

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Observateur Paalga

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