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4e rapport ITIE du Burkina : Les populations de Bagassi s’imprègnent du contenu

Publié le mardi 21 avril 2015 à 22h45min

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4e rapport ITIE du Burkina : Les populations de Bagassi s’imprègnent du contenu

Dans le cadre de sa tournée de dissémination du contenu du 4e rapport du Burkina, l’équipe ITIE-BF était à Bagassi dans la province des Balé le 10 avril 2015. Là-bas, des membres de la délégation spéciale de ladite commune, des représentations d’organisations de la société civile, des coutumiers, religieux et autres leaders d’opinion y attendaient. Les échanges ont duré trois heures. Avec un nombre important de questions.

Présentation de l’Initiative (ITIE), présentation du contenu du document et questions-réponses, c’était là le menu de la rencontre. Prévue pour durer deux heures, finalement les échanges iront au-delà de trois heures. C’est dire combien les participants étaient intéressés par la question minière. Certes, il s’agissait du 4e rapport, mais c’est la première fois que la dissémination se déroule à Bagassi. Les années antérieures, c’est la commune de Bana (autre commune impactée par les activités de SEMAFO) qui accueillait l’équipe ITIE. Cette année, Bagassi est l’hôte de la délégation de l’ITIE. Quoi de plus normale car une autre société (Rox Gold) vient d’obtenir son permis d’exploitation.

Dans la présentation du contenu du 4e rapport, l’on retiendra que le conciliateur a fait une douzaine de recommandations. Il recommande au gouvernement burkinabè, entre autres, de : respecter ses propres lois dans l’octroi des permis et autorisations et surtout s’il s’agit d’encaisser de l’argent pour cela ; aider le service du trésor à avoir un système informatisé performant pour suivre la gestion des paiements des sociétés minières ; organiser et moderniser le cadastre minier burkinabè.

Il a aussi demandé à la douane d’améliorer son système pour permettre de connaître le destinataire réel des marchandises. Dans le cadre de la réhabilitation des sites miniers, le consultant a demandé de mieux contrôler l’argent de la réhabilitation et prendre les mesures pour une bonne réhabilitation de l’environnement à partir de ces dépôts. Par ailleurs, il demande de publier les contrats des sociétés minières sur les sites internet du ministère des mines et de l’ITIE-BF.

Les questions qui ont le plus intéressé les participants sont, entre autres : la taxe superficiaire et sa clé de répartition, l’écart dans les flux financiers déclarés, les contrats miniers, l’avenir des paysans dont les terre cultivables ont été englouties par les sites miniers, la durée de vie des sites miniers, la réhabilitation des terres après-mines…

Moussa Diallo
Lefaso.net

Propos de quelques participants


Chef de Bagassi : « J’aime les choses qui sont claires »

Je suis content de cette démarche. Ça permet de discuter et pouvoir se connaître afin d’avancer sereinement dans le travail. La terre de Bagassi aime quelque chose de ben fait. Si quelqu’un est ici, il faut qu’il travaille en collaboration avec les populations de la localité.
Je suis le chef de Bagassi, je veux qu’il ait une bonne entente entre les populations et les sociétés minières pour que tout le monde soit satisfait. Je veux que Rox Gold respectent les gens de Bagassi et vice-versa. Il faut qu’on soit ouvert, il ne faut pas faire des choses bizarres. J’aime les choses qui sont claires. Que les gens qui viennent travailler ici soient honnêtes.

Idrissa Roko, membre de la délégation spéciale, proviseur du lycée départemental de Bagassi

C’est une bonne initiative d’autant plus qu’elle nous permet, nous en tant qu’acteurs au niveau local, de nous imprégner d’un certain nombre de choses qui sont faites en rapport avec les sociétés minières qui sont implantées dans la localité, de comprendre la contribution que ces sociétés apportent à l’Etat pour la construction et la bonne marche de la société. Donc, nous apprécions à juste titre une telle initiative qui permet de donner l’information, de ratisser large parce que ce n’est pas toujours évident pour tout le monde d’être au courant de ce qui se passe souvent au plus haut niveau.
Pour l’amélioration de la communication, il faut une implication de tous les acteurs. C’est vrai que certaines informations sont disponibles sur le site web de l’ITIE, il faut donc encourager les gens à aller vers l’information. Il faut aussi utiliser des techniques de base notamment des crieurs publics s’il y a des informations qui touchent la population locale.

Tingandé Néhmi Zoundi, préfet de Bagassi, président de la délégation spéciale
Je me réjouis de la tenue de cette rencontre. Elle est la bienvenue puisque Bagassi est une zone minière. Nous avons une société qui vient d’avoir son permis d’exploitation. A Bagassi, il y a un comité local qui sert d’interface entre la société minière et les populations. Ce comité est chargé de recueillir toutes les préoccupations de part et d’autres et d’échanger autour.
Donc, depuis la phase d’exploration jusqu’à la phase d’exploitation et tout au long de la durée de la mine, ce cadre va exister. C’est un cadre cosmopolite qui prend en compte plusieurs acteurs. Donc, les autorités locales, les orpailleurs, les représentants des villages sont des acteurs dans ce cadre et tout ça c’est pour impliquer les uns et les autres pour qu’à chaque étape du projet minier, s’il y a des différends, que dans la concertation, on puisse rapidement résoudre ces différends. Bien sûr que tout n’est pas parfait, mais c’est déjà un début.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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