Le premier projet de loi soumis à l’examen des 85 députés votants, de ce mardi 22 mars 2005 est celui portant autorisation de ratification de l’accord de prêt conclu le 2 décembre 2004 à Khartoum, entre le Burkina Faso et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pour le financement partiel du projet de route Ouagadougou-Kongoussi longue de 110 km.

D’un coût global estimé à dix sept milliards deux cent cinquante millions (17 250 000 000) de francs CFA, le projet sera partiellement financé par la BADEA à hauteur de cinq milliards sept cent cinquante millions de francs CFA (5 750 000 000) soit 33,33% du coût hors taxes et hors droits de douanes du projet. La durée totale du prêt est de 30 ans (20 ans pour le remboursement et 10 ans pour la période de grâce). Cet accord de prêt entre en vigueur à partir du 30 juin 2005 et prendra fin le 30 juin 2008. Son taux d’intérêt est de 1% par an.

Le projet de route Ouagadougou-Kongoussi consiste en la construction et au bitumage de la route en terre existante longue de 110 km. Les travaux prévus pour démarrer en octobre 2005, selon le ministre des Infrastructures, M. Hippolyte Lingani, comprendront entre autres, des travaux de terrassement, de remblayage, de revêtement bitumeux ainsi que des travaux d’assainissement et de signalisation.

Selon le gouvernement, "le bitumage de la route Ouagadougou-Kongoussi vise à désenclaver, à développer les localités traversées et à favoriser les échanges commerciaux avec les autres provinces de la zone d’influence". Les provinces du Kadiogo, de l’Oubritenga, du Sanmatenga et du Bam constituent la zone d’influence. D’autres provinces comme le Soum, le Passoré, le Yatenga et le Kourwéogo bénéficieront des retombées socioéconomiques de ce projet.

Pour ce qui est de la continuation du bitumage de cet axe sur la région du Nord et particulièrement sur la ville de Djibo, le ministre Lingani a indiqué que ce tronçon sera plutôt réhabilité en attendant d’autres projets. Après des questions d’éclaircissement sur les mesures prises pour éviter que le tronçon Ouagadougou-Kongoussi ne connaisse le même sort qu’a connu l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, les députés ont adopté le projet de loi à l’unanimité.

33 milliards de F CFA pour le secteur de l’électricité

Le deuxième projet de loi soumis au parlement est relatif à l’autorisation de ratification de l’accord de don de développement conclu entre le Burkina Faso et l’Association internationale de développement (IDA) le 20 décembre 2004 dans le cadre du financement d’un Projet de développement du secteur de l’électricité (PDSE). Estimé à 33,062 milliards de francs CFA, ce don sera disponible dès la ratification de l’accord dont la mise en vigueur est prévue pour le 19 avril 2005 au plus tard.

Le PDSE d’un montant total de 67,776 milliards de F CFA, vise comme objectifs globaux dans le domaine de l’électricité, l’assainissement des finances publiques, l’amélioration des performances de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) et la recherche de solution durable au déficit de production d’électricité dans le centre régional de consommation de Ouagadougou, la réduction du coût de production de l’électricité, l’accroissement du taux d’accessibilité de la population à l’électricité, la participation du privé au développement du secteur.

Quant aux objectifs spécifiques, ils se résument à l’amélioration du cadre réglementaire et institutionnel pour un développement du secteur et des opérations, l’amélioration de la disponibilité et la fiabilité de fourniture d’électricité dans le périmètre de la SONABEL.

Il s’agit concrètement de construire une ligne d’interconnexion électrique reliant Bobo-Dioulasso à Ouagadougou, de renforcer les lignes de transports existantes afin de réduire les pannes, de fournir une capacité additionnelle de production thermique de 14 mégawatts pour satisfaire la demande pendant les périodes de pointe et pour les besoins de secours et enfin de gérer la demande d’électricité de l’administration.

L’interconnexion Bobo-Dioulasso-Ouagadougou prévue pour être effective à partir de 2007 permettra également l’électrification de cinq (5) localités à savoir Koumbia, Pâ, Bagassi, Sabou, Kokologho.

Le Burkina qui comptait au 31 décembre 2005, 56 villes importantes électrifiées par la SONABEL soit un taux d’électrification de 13% pourra porter ce taux à 15% en fin 2005, sinon à 18,5% à en croire le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, M. Abdoul Kader Cissé. Il est par ailleurs prévu l’électrification de onze nouvelles localités en 2005.

Vu l’importance du projet de loi à eux soumis par le gouvernement, les députés ont unanimement donné quitus à l’Exécutif pour la ratification de l’accord de don après que le premier responsable du département de l’énergie eut apporté des réponses à leurs préoccupations..

Enok KINDO

<B<Les 11 localités à électrifier en 2005

Bagassi (Balé)

Batié ( Noumbiel )

Boussé ( Kourwéogo )

Douna ( Léraba )

Ouargaye ( Koulpélogo )

Sabou ( Boulkiemdé )

Sapouy ( Ziro)

Sindou ( Léraba )

Solenzo ( Banwa )

Titao (Lorum)

Zabré (Boulgou)