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Barrage de Samandéni : Un projet vieux de plus de trente ans

Publié le mercredi 23 mars 2005 à 09h02min

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La première réunion des bailleurs de fonds du barrage de Samandeni s’est tenue dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération sous-régionale, le 21 mars 2005. Ce barrage se présente comme le quatrième après ceux de Kompienga, Bagré et Ziga.

Le barrage de Samandeni. Une histoire de vaines tentatives, trois décennies durant, sans qu’on ne réussisse à bénéficier du moindre financement, pour la réalisation de cet important ouvrage. Nous sommes donc aujourd’hui à la nième tentative de recherche de financement.

Espérons qu’elle soit la bonne. D’autant plus que pour le ministre Salif Diallo, « La construction d’ouvrages structurants tels que le barrage de Samandeni constituera une avancée réelle. C’est sûrement pourquoi vous (NDLR : les bailleurs de fonds) avez opté pour le déplacement de Ouagadougou ».

Les chiffres avancés par le ministre en charge de l’Eau et de l’Agriculture semblent parler d’eux-mêmes. Au plan hydraulique, le barrage de Samandéni constitue le troisième plus grand barrage du pays, avec une capacité de stockage de 1 050 000 000 de m3 d’eau.

Le plan d’eau créera une zone humide de plus de 150 km2, une véritable mer au Sahel, toute chose propice au développement et à la conservation de la biodiversité et des activités de production, sans compter l’électricité que ce barrage va produire.

La régulation du Mouhoun, qui s’en suivra, assurera un débit sanitaire de 15 m3 par seconde contre des valeurs actuelles allant de 2 à 0 m3 par seconde. Cette régulation préservera les aménagements du Sourou et évitera aux populations de la province de la Kossi et aux riverains le cauchemar des inondations répétitives, et mettra de façon continue et paisible l’eau à leur disposition.

Ce même plan d’eau, dont la profondeur dépassera 15 mètres par endroits, permettra une production piscicole de plus de 1000 tonnes par an et une pratique du sport nautique. La production énergétique sera cédée à un prix concessionnel, prioritairement pour la valorisation des productions agricoles et pastorales.

Une fois le barrage construit, le gouvernement mettra en place, dans le cadre du présent programme, une zone agro-industrielle pour l’installation d’unités modestes de transformation et de conservation. A terme, les investissements, toutes natures confondues, offriront par an plus de 300 000 tonnes de produits agricoles, 2 millions de litres de lait, 2000 tonnes de viande.

Parmi les bailleurs de fonds invités pour la concertation sur la construction de ce barrage, figurent la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds Abu Dhabi pour le développement, le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), le Fonds saoudien pour le développement, la Banque ouest-africaine de développement.

A l’adresse de ces bailleurs de fonds, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques dira : « J’espère que votre engagement aujourd’hui permettra d’apercevoir la digue du barrage hydroélectrique de Samandeni, un joyau attendu depuis plus de trente ans ».

L’originalité de la cérémonie d’ouverture a été surtout le documentaire réalisé par l’agence de communication Synergie.

Projeté simultanément sur deux écrans géants, ce documentaire, à travers des chiffres persuasifs, la voix imposante d’un narrateur et des images attrayantes, a présenté ce que sera la future zone de Samandeni et ses environs, après la construction du barrage. Beaucoup estimeront à la fin de la cérémonie que ce documentaire convaincra les bailleurs de fonds de l’opportunité de la construction de ce barrage.

Issa K. Barry
L’Observateur

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