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Etalons : Esprit es-tu là ?

Publié le mercredi 23 mars 2005 à 09h18min

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Le samedi 26 mars prochain, l’équipe nationale de football du Burkina, les Etalons, descend dans l’arène du stade du 4-Août pour affronter son homologue cap-verdienne dans le cadre des éliminatoires combinées CAN/ Mondial 2006.

L’obligation de résultat est impérative au vu de son parcours cahotique lors de la phase aller, toute chose qui amène, avec les derniers bouleversements observés, à s’interroger sur l’état d’esprit actuel du groupe.

Les raisons immédiates de ce questionnement résident dans le chambardement opéré au niveau du staff technique des Etalons alors qu’il n’y avait manifestement pas péril en la demeure au vu de leur classement dans leur groupe. Si Todorov a été "démissionné", c’est probablement plus pour "incompatibilité d’humeur" avec des dirigeants fédéraux qu’autre chose. Car, peut-on raisonnablement reprocher à un entraîneur de vivre en Europe quand on sait que tout son groupe s’y trouve. Il nous faut arrêter de faire du sentimentalisme patriotique, pour comprendre que la crème du football africain s’est déportée en Europe et que les entraîneurs sont condamnés à suivre le mouvement. Cela dit, le principal reproche fait à Todorov c’est qu’il avait un schéma tactique à "géométrie variable", mais, son licenciement nous replonge dans les tergiversations et le bricolage.

Même s’il est détenteur de la science infuse, Bernard Simondi ne pourra que "tâtonner" lors de ce match capital. Si dans sa présélection, la "vieille garde" est présente, on note l’arrivée en force de la nouvelle génération avec Amara Ouattara, Enock Conombo, Aziz Nikièma, Kébé Yahia, voire Wilfried Sanou qui n’a pas encore un temps de jeu important avec les grands.

Absence d’une culture de la "gagne"

Tout en espérant que cette sélection porte la griffe du seul Simondi, force est de reconnaître à sa lecture qu’elle traduit l’incompréhension que nos dirigeants ont de la logique de progression et de construction.

On ne bâtit pas une équipe en injectant massivement du sang neuf, mais par dose homéopathique.

Or, si nous observons nos équipes nationales de 1998 (année de gloire) à nos jours, on se rend compte qu’aucun des glorieux "anciens" n’y figure. Alors que nous disposions d’une équipe jeune explosive et en pleine progression, nous l’avons "décapitée" en 2000 au motif qu’il y avait "trop de vieux. Curieusement des "vieux" comme Okocha, Kanu ... qui sont sur la brèche depuis 1994 continuent de faire le bonheur des Super Eagles aux côtés de leurs petits frères. A contrario, nous avons "enterré" les Seydou Traoré, Liadé Nionka, Omar Barro alors que le dernier nommé au moins pouvait nous rendre service.

Conséquence de cette précipitation et c’est la raison lointaine de notre questionnement, l’absence d’une culture de la gagne au sein des Etalons, car les dépositaires de cette culture ont "disparu". Quoi de plus normal qu’un Mamadou Zongo dit Bébéto se sente orphelin de ces potes et erre comme une âme en peine sur le terrain.

Alors, nos dirigeants devront arrêter ce "petit jeu" qui est souvent suscité par un public inculte, en matière de football.

Le "matériau" est cependant bon, et Simondi peut réussir sa mission commando pour peu qu’on lui laisse les coudées franches. Après la claque de Praïa, les Etalons sont KO debout et seule la sérénité peut les remettre dans le sens de la marche. Alors, évitons les "interférences" car en cas d’échec, le coach ne porterait plus seul le chapeau. Ce qu’à Dieu ne plaise.

Boubakar SY
Sidwaya

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