Championnat national de lutte 2004 2005 : Le "taureau" du Nayala terrassé
La Fédération burkinabè de lutte a organisé les 19 et 20 mars 2005 son championnat national de la saison à la place de la Nation. Le point marquant est la défaite en finale du "taureau" du Nayala, Athanase Moussiané.
La Fédération burkinabè de lutte a mis en veilleuse le championnat national par équipes, et l’innovation de cette année est le championnat national individuel.
Cette nouvelle formule a été adoptée pour la préparation du championnat d’Afrique qui se déroulera du 28 avril au 1er mai à Ouagadougou. "Il nous faut avoir de très bons éléments pour la compétition africaine. C’est sous la forme de cette compétition en individuels qu’on peut voir les lutteurs tenir techniquement et physiquement. Par contre, en compétition par équipes, c’est un peu difficile car les lutteurs ont moins de combats et on n’a pas l’occasion de les apprécier suffisamment", a expliqué Nicolas Paré, président de la Fédération.
Plus d’une cinquantaine de combattants répartis dans quatre catégories et issus de sept provinces ; à savoir le Kadiogo, le Houet, le Nayala, le Sanguié, le Sourou, le Poni et la Bougouriba, ont rivalisé d’ardeur, des éliminatoires aux finales. A cette compétition on a noté au total cent combats qui ont tenu en haleine pendant ces deux journées le public qui a fait massivement le déplacement.
Les finales étaient les moments les plus attrayants de la compétition. Les lutteurs devaient user de toute leur énergie pour vaincre car il y a une somme de 50 000 F CFA pour le plus fort.
Athanase Moussiané, le "taureau" du Nayala, l’homme qui n’a plus rien à démontrer au plan national, a fait un parcours sans faute pendant les éliminatoires, comme à l’accoutumée dans une compétition de ce genre.
Très remarqué avant et après un combat par des pas de danse et par des imitations d’un vrai taureau furieux, Athanase Moussiané était très sûr de remporter la finale de la catégorie de 100 kg contre Denis Toé venu tout droit du Sourou. Dès l’entame, les deux protagonistes se jettent corps et âme dans la bataille. C’est une lutte qui s’annonce très serrée avec deux combattants qui ne se lâchent pas. On se trimbale de gauche à droite, devant en arrière. Le public garde son souffle.
Le suspens va-t-il durer pour le dernier combat de la compétition ? Profitant d’une mauvaise inattention de son adversaire et usant de toutes ses forces Denis Toé envoie dans le sable presque brûlant Athanase Moussiané. C’est la fin d’une invincibilité d’un lutteur qui devait tirer sa révérence l’année dernière. Le "taureau" du Nayala ne s’en revient pas.
Avant qu’on ne donne officiellement le verdict, des ressortissants de la province présents aux alentours de l’arène sont venus ovationner et porter en triomphe Denis Toé. C’est une affaire entre Samos. Les Mossis ne s’y mêlent pas. Ne dit-on pas que lorsque deux couteaux se battent, le coq s’éloigne ?
Dans les trois autres catégories, la province du Nayala s’est grandement distinguée, Basile Kouané (Nayala) a battu Joakim Badiel (Sanguié) dans la catégorie des 65 kg. Chez les 75 kg, Mathias Sidibé du Nayala a terrassé Moussa Drabo du Houet. Dans la catégorie des 85 kg, Denis Bayané (Nayala) était plus fort que Gérard Ky également du Nayala.
Au terme de ce championnat national, une sélection devait immédiatement être faite pour préparer le prochain championnat d’Afrique.
Fernard KOUDA
Sidwaya