« Bien informer l’opinion publique sur les différents prix ainsi que leurs donateurs dans leur diversité et leurs spécificités », tel était l’objet de la conférence de presse organisée à cet effet. De la récente typologie faite des donateurs (Donateurs institutionnels, Etats donateurs, structures privées et donateurs associatifs), l’on aura remarqué la présence de certains d’entre eux comme la CEDEAO, Ecobank, l’UNICEF ou encore La Guilde africaine des réalisateurs et des producteurs. Le contexte socio politique national nous desservant, le président de la commission des prix spéciaux a fait remarquer combien il avait été difficile de mobiliser les donateurs. Certains quand ils n’ont pas tout simplement décliné l’offre, ont remis leur participation aux prochaines éditions du festival. Qu’à cela ne tienne, explique Michel Saba, cette 24è édition du FESPACO s’en est tirée avec 12 donateurs. 12 donateurs mais 15 prix puisque certains en ont donné plus d’un. Des prix tout aussi prestigieux que consistants se présentant ainsi qu’il suit :
  L’Union européenne avec le Prix européen d’une valeur de 7 000 000 fcfa ;
  La CEDEAO avec deux prix spéciaux comprenant l’ancien Prix de l’Intégration pour le meilleur film ouest- africain dont la valeur est passée à 15 000 000 fcfa et un nouveau Prix de la Meilleure Réalisatrice féminine d’un montant de 10 000 000 fcfa ;
  L’UEMOA avec trois prix spéciaux de l’intégration dans les catégories « long métrage », « court métrage » et « documentaire », dont les valeurs sont échelonnées respectivement à 5 000 000 fcfa, 4 000 000 fcfa et 3 000 000 fcfa ;
  Le Conseil de l’entente, nouveau partenaire avec un prix spécial dénommé Prix Houphouët Boigny d’une valeur de 10 000 000 fcfa ;
  L’UNICEF, partenaire de retour après avoir manqué une édition, avec le Prix UNICEF pour les droits de l’enfant d’une valeur de 7 000 000 fcfa ;
  La Fondation Ecobank avec le Prix Sembène Ousmane d’une valeur de 5 000 000 fcfa ;
  La Ville de Ouagadougou avec son prix d’une valeur de 2 000 000 fcfa ;
  Royal Air Maroc avec le prix du même nom, prix en nature d’un séjour à Ouarzazate d’une valeur estimée à environ 6 000 000 fcfa ;
  La Guilde africaine des réalisateurs et des producteurs avec le Prix Thomas Sankara d’une valeur de 3 000 000 fcfa ;
  L’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IPRF) avec le Prix de la santé et de la sécurité au travail d’une valeur de 3 000 000 fcfa ;
  L’Association Catholique Mondiale de la Presse avec le Prix Signis d’une valeur de 2 000 000 fcfa ;
  La Loterie Nationale Burkinabè (LONAB) avec le Prix de la chance d’une valeur de 2 000 000 fcfa.

Soit un total de 84 000 000 fcfa pour les prix spéciaux. Des prix spéciaux qui chacun répondent à une vision de son donateur. Et c’est en conséquence que les lauréats seront désignés. Un Prix spécial a beaucoup focalisé les débats à cette conférence de presse, Le Prix Thomas Sankara. Pour le cinéaste originaire de la République démocratique du Congo Balufu BAKUPA- KANYINDA de la Guilde Africaine des réalisateurs et producteurs, initiatrice du Prix Thomas Sankara, « Ce n’est pas un effet du hasard dans le sens où ça fait 27 ans que nous on y pense. » 27 longues années d’attente puisque le contexte n’était pas favorable. Et le régime « hostile » parti, les initiateurs se réjouissent enfin de pouvoir « pérenniser la mémoire de cet illustre africain ». Les cinéastes n’ont jamais donné un prix au FESPACO, fait remarquer monsieur BAKUPA- KANYINDA. Une première donc avec ce prix. « Ce prix est déjà par lui- même invité dans une vingtaine de festivals au monde. Celui qui sera primé est déjà acheté par plusieurs télévisions dans le monde. Parce que nous avons, heureusement pour nous, nos carnets d’adresses. » Même s’il rappelle à souhait que « Sankara n’a pas de prix. »

En rappel, les prix spéciaux accompagnent toujours l’Etalon d’or qui passe cette année de 10 à 20 000 000 FCFA. Ils sont attribués selon les critères du donateur aux œuvres en lice pour la compétition officielle. Ces prix seront remis cette année le vendredi 06 mars prochain, avant la désignation de l’Etalon d’or.

Samuel Somda
Lefaso.net