Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Le ministère de l’économie et des finances a ouvert, ce mardi, 20 janvier à Ouagadougou, une campagne d’information à l’intention des secrétaires généraux des institutions, des directeurs sur le budget de l’Etat, gestion 2015. Cette initiative vise à porter à la connaissance de ces acteurs, les efforts consentis par le gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique de développement économique et social.
Le budget est, explique le ministre de l’économie et des finances, Jean Gustave Sanon, la traduction financière de la politique du gouvernement en développement économique et social. Par voie de conséquence, sa compréhension et son appropriation par tous les acteurs, les ordonnateurs en particulier, s’avère nécessaire pour l’atteinte de l’efficacité escomptée.
Un budget caractérisé de « budget d’austérité », c’est-à-dire « vivre avec les ressources propres du pays ». La campagne, qui va du 20 au 30 janvier 2015, consistera en la présentation du contexte d’élaboration du budget de l’Etat, gestion 2015, les priorités et les grandes masses dudit budget. Aussi, sera-t-il question de présenter les innovations en matière de mobilisation de ressources et d’exécution des dépenses ainsi que les mesures d’accompagnement.
Campant le décor, le ministre Jean Gustave Sanon a rappelé que 2014 a été marqué par entre autres, l’insurrection populaire, une baisse de la production céréalière de 4,8% et la hausse des autres cultures vivrières de 8,1%, une hausse de la production de rente (coton, sésame, etc.) de 13,13%, un fléchissement des importations de -9% et les effets de la psychose de la maladie à virus Ebola. L’activité économique connaîtrait donc en 2014, un ralentissement du rythme de la croissance avec un taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) estimé à 5,0% contre 6,6% en 2013.
La contribution des secteurs primaire, secondaire et tertiaire à la croissance du PIB serait respectivement de 1,1 point, 0,9 point et 3,0 points de pourcentage.
2015 présente une activité économique qui se déroulerait dans un contexte marqué entre autres par la transition avec, en sus, les élections, l’orientation défavorable des cours de certaines matières premières notamment le coton et l’or, le rebond de la production céréalière et la poursuite du dynamisme dans le secteur des mines. Ainsi, le taux de croissance en 2015, ressortirait à 5,0% identique à celui de 2014.
L’inflation, quant à elle, devrait, à en croire le département, située en moyenne à -0,5% en 2014, devra, sous l’hypothèse d’une bonne pluviométrie, de la poursuite des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère et d’une orientation favorable du prix du baril de pétrole, devrait demeurer dans la limite de la norme communautaire, 3%, sur la période 2015-2017 (1,4% en 2015 ; 1,6% en 2016 et 2,0% en 2017).
Le budget dans ses grandes orientations et les priorités
Souvenons-nous que le budget de l’Etat, gestion 2015 s’élève à 1 516 501 125 000 FCFA et en dépenses à 1 804 114 335 000 FCFA.
Ces recettes enregistrent une baisse de 8,91% par rapport aux prévisions initiales de 2014. Les dépenses, quant à elles, observent une baisse de 1,60% par rapport aux prévisions initiales de 2014.
Les dépenses de personnel sont de 469 214 720 000 FCFA, soit une hausse de 17% par rapport à 2014. Elles représentent 40,88% des ressources propres de l’Etat contre 30,95% en 2014.
Les dépenses de fonctionnement sont de 122 571 447 000 FCFA, soit une baisse de 6, 04% par rapport au budget initial 2014. Cette somme représente 10,68% des ressources propres de l’Etat contre 10, 07% en 2014.
La « priorité majeure » du gouvernement de la transition, c’est l’agenda politique, c’est-à-dire organiser des élections libres, transparentes qui est prévu dans le budget.
Le deuxième axe de priorités est le renforcement de la sécurité intérieure et de la défense nationale, l’amélioration de la justice, la consolidation des acquis sociaux et l’affirmation de la gouvernance.
Le gouvernement poursuivra également les actions de développement qui étaient en cours en termes d’engagements pris avec des partenaires techniques et financiers. Ce sont les cas de l’aéroport de Donsin, de Bagrépôle, etc.
L’intention de l’exécutif dans la conception de ce budget, c’est également la poursuivre de la politique de rationalisation des charges courantes de l’administration pour plus d’économies à consacrer aux investissements dans les secteurs prioritaires.
Parmi les mesures annoncées pour « concourir au respect de l’orthodoxie financière », on note le rationnement des dépenses extra budgétaires, la réduction du train de vie de l’Etat (dont la réflexion des propositions serait en cours), la révision des baux de l’Etat, la gestion du parc automobile, etc.
Par ailleurs, tenant compte des secteurs prioritaires retenus pour 2015 et de la poursuite des actions engagées les années précédentes, l’Etat interviendra essentiellement sur des volets précis en relation avec la sécurité alimentaire, l’eau, les ressources animales, la consolidation des acquis sociaux, le renforcement de la gouvernance et de la lutte contre la corruption.
La campagne d’information et de communication sur le budget de l’Etat, initiée depuis 2008 par le ministère de l’économie et des finances, a pour principal objectif de répondre aux valeurs de transparence et de redevabilité vis-à-vis des populations.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 21 janvier 2015 à 07:37 En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
belle initiative. pourvu que cette formation descende au niveau des délégations spéciales pour leur permettre de comprendre beaucoup de choses. sinon, c’est pas évident.
2. Le 21 janvier 2015 à 08:49 En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Le gap entre les recettes et les depenses engendrant un besoin de financement de l’ordre de 287 milliards pourrait être resorbé en partie pour une reduction drastique la réduction du train de vie du gouvernement. Entre autres mesures, il convient de
3. Le 21 janvier 2015 à 09:12, par Passeck En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Bonjour Cher Journaliste,
vous avez mentionné : <<<Ces recettes enregistrent une baisse de 8,91% par rapport aux prévisions initiales de 2014. Les dépenses, quant à elles, observent une baisse de 1,60% par rapport aux prévisions initiales de 2014.>>>
Merci de noter qu’il s’agit d’une baisse des recettes de 8,4% et d’une hausse des dépenses de 16%, donc une épargne budgétaire d’environ 27 milliards.
4. Le 21 janvier 2015 à 09:19, par Henry René Yves En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
En ce qui concerne le 2è axe de priorité, il a été mis dans le même sac la sécurité intérieure, la défense nationale, l’amélioration de la justice, la consolidation des acquis sociaux et affirmation de la gouvernance. Il me paraît peu clair de mettre de mettre dans ce sac sécurité et défense nationale, parce que ces deux postes budgétaires assez stratégiques devraient être présentés avec plus de détails. Dîtes-nous le montant du budget accordés et faites-nous le parallèle avec celui de 2014 comme plus haut pour les autres postes. Merci et courage.
5. Le 21 janvier 2015 à 09:36, par DAO En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
"vivre selon les ressources propres du pays" tout est dit et bien dit Mr le Ministre. Ce principe ne doit pas s’appliquer seuleument à la période de Transition mais doit être considéré comme un principe fondamental pour les régimes politiques à venir ! ce n’est pas parce qu’un régime a été élu qu’il peut se premettre de dilapider les deniers publics. ce n’est pas parce que le maire est élu qu’il peut faire n’importe quoi avec les deniers publics. A ce propos je suis partant pour une Charte d’Ethique (quelqu’un en avait déjà parlé, mais je ne sais plus qui exactement) qui s’imposerait à tous les gouvernants à venir ; une Charte qui rappelerait les valeurs d’intégrité, de désinteressement, de conscience professionnelle. Les partis politiques les OCS devraient contribuer à l’élaboration de cette Charte. Tandis que le nouveau Président du Faso jure de respecter la constitution à la prise de fonction, le Premier devrait aussi jurer de respecter et de faire respecter la Charte par son Gouvernement. la Charte serait afficher dans les bureaux des ministres, des SG et DG, des Gouverneurs Hauts Commissaires Préfets les Maires de toutes les communes. Cette Charte serait une sorte de Constitution pour l’Administration Publique d’Etat et l’Administration Publique Locale.
6. Le 21 janvier 2015 à 10:53, par veine amer En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
pourquoi n pas détailler le volet sécurité intérieure , défense ntle , l’amélioration de la justice ....? IL s’agit de faire quoi exactement ? s’il est vrai que cette campagne d’information et de communication sur le budget a pr principal objectif de répondre aux valeurs de transparence et de redevabilité vis à vis des population , il faut être plus claires dans la transmission des informations .
A ce titre , soyez rassurés que la population adhérerait plus si vs vs essayez à cet exercice . Merci pour la compréhension .
Amicalement , un citoyen de la population !
7. Le 21 janvier 2015 à 11:30, par Djambar citoyen En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Où en sont-ils avec le dépôt de la liste de leurs biens ?
8. Le 21 janvier 2015 à 12:20, par Innocent En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Réduire le train de vie de l’État..voila qui est bien dit, reste plus qu’a passer aux actes...
9. Le 21 janvier 2015 à 12:22, par Konkona En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Madame Le ministre Délégué du Budget,
« le tracking »
Le scanner
Madame le Ministre, Par la présente lettre, nous entendons utiliser notre droit d’interpellation citoyenne des gouvernants. Cette interpellation citoyenne s’inscrit en droite ligne de la campagne d’information sur le budget de l’Etat, gestion 2015. Notre lettre vous est adressée à double titre en tant que agent du Ministère de l’Economie et des Finances, mais également Ministre Délégué du Budget. Aussi, plus de 45 jours après votre prise de fonction en tant que Ministre en charge du Budget. Fruit de l’insurrection populaire que notre peuple a connue et ayant permis de mettre fin au long règne dictatorial de 27 ans de M. Blaise Compaoré. Vous n’ignorez certainement pas les raisons qui ont conduit notre peuple à cette bravoure en cette fin du mois d’octobre 2014. Pour abonder dans le même sens que son Excellence Monsieur le Président de la Transition, ’’plus rien ne sera comme avant’’.
Madame le Ministre, dans la présentation du Budget gestion 2015 que vous nous avez fait vivre, nous avons retenu quelques incohérences dont deux nous ont paru très importantes :
Nous sommes restés sur notre soif après la tentative de nous expliquer le fonctionnement de ce système. Par définition, le tracking, en français « suivre à la trace » est un système qui permet de suivre par exemple un chargement d’un point à un autre. A vous suivre, nous avons peur que vous n’insister à vouloir coûte que coûte octroyer le marché gré-àgré signé avec la société Cotecna au temps du Ministre BEMBAMBA. Un contrat qui coûte à l’Etat Burkinabé plusieurs milliards de Franc CFA pour une durée de 5 ans et qui, suivant nos informations a été un véritable deal entre la Douane, le Ministère des Finances et la société. Le Burkina Faso n’a que trois principales entrées de Marchandises (La frontière avec le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire) et il suffit seulement que nos braves douaniers soient motivés et ils feront le travail et renflouer les caisses de l’Etat mieux que cette société qui pille l’argent du pays depuis plus d’une dizaine d’années avec la baraka de François COMPAORE (promesse de douaniers).
Là aussi, nous avons encore peur que vous acceptiez ce marché signé gré à gré avec Cotecna. Madame le Ministre, vous avez tenté d’expliquer le fonctionnement du système mais avec beaucoup de difficultés. Ces outils ne seront pas efficaces et coûteront beaucoup d’argent à l’Etat Burkinabé. Nous estimons que le problème se trouve ailleurs et nous notons une arnaque bien organisée. De 2004 à 2009 la douane a fait d’excellents résultats dépassant même les prévisions sans ces outils. Demandez au Ministre COMPAORE Jean Baptiste, alors patron du Ministère et il vous aidera. Vous avez été certainement poussée dans l’erreur par ceux qui ont ficelé le gré à gré pour Cotecna. Madame le Ministre, nous vous conseillons de discuter sérieusement avec la « vraie » douane, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas impliqués dans ces deals et vous verrez que la solution est juste à côté. Vous sauverez des milliards et le peuple vous en sera reconnaissant. Il y a beaucoup d’informations qui vous manquent et que vous pouvez obtenir avec la "vraie" DOUANE. Que Dieu vous guide
10. Le 21 janvier 2015 à 15:41, par oran En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Bizarre. Qu’est-ce qui s’est passé depuis le départ accéléré de Blaise Compaoré ? Tout était beau il y a 3 mois et brusquement tout devient sombre. Les PTF sont bizarres. Je pense qu’il faut auditer les positions des PTF depuis une dizaines sur la bonne santé de l’économie du BF. On n’y comprend rien et personne ne peut nous éclairer la situation. Fites-nous tout. Aviez-vous peur du régime de Blaise ? Etiez-vous corrompus apr ce régime au point de camoufler la réalité ? Etes-vous de mèche avec l’ancien régime pour saborder la transition ? Dites-nous un peu !!!
11. Le 4 février 2015 à 11:21, par alvin En réponse à : Budget de l’Etat, gestion 2015 : bien comprendre pour une meilleure exécution !
Monsieur le ministre,nous espérons que les recettes en 2015 ne seront pas détournés pour payer des fonds communs a des agents qui sont déjà salarié. Vrai ma monsieur le ministre nous pouvons plus accepter cette injustice.