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"Voix de femmes" : Après Bobo-Dioulasso, Kaya

Publié le mardi 15 mars 2005 à 07h33min

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Convaincue de la justesse de son combat en faveur des femmes, l’Association "Voix de Femmes", après Bobo-Dioulasso les 25 et 26 février derniers, est allée rencontrer les femmes de la Maison d’arrêt et de correction de Kaya, dans le Sanmatenga. C’était les 11 et 12 mars à l’occasion d’un séminaire de sensibilisation à leur profit.

La promotion et le respect des droits des femmes en détention était au centre des échanges. Il s’est agi de sensibiliser ces femmes sur : les droits du détenu au niveau de l’enquête préliminaire, au niveau des juridictions d’instruction, pendant la détention, pendant le jugement, au cours de l’exécution de la peine, et pendant les procédures d’appel et de pourvoi en cassation.

Il s’est agi aussi d’aider ces femmes détenues à connaître les droits de la femme dans les instruments juridiques nationaux, les droits et devoirs dans le mariage.

Il est difficile de faire un étalage des droits du détenu Des explications d’un avocat que j’ai pu approcher, je retiens ceci au niveau de l’enquête, une loi fixe le délai de garde à vue à 72 heures. Ce délai peut être prolongé de 48 heures sur ordre du procureur. Egalement, un détenu peut, à tout moment de la procédure, adresser une demande de liberté provisoire. De l’avis de l’avocat qui a fait partie de l’équipe d’animation du séminaire, les juridictions d’instruction concourent à la manifestation de la vérité. Or, pour que la vérité se manifeste, le travail n’est pas rapide, a-t-il fait remarquer.

On ne le répétera jamais assez, les détenus ont des droits. Ils ont le droit au respect de leur personne En retour, ils doivent respect à la loi qui régit la sécurité pénitentiaire, autrement dit, le régime carcéral. Les femmes détenues méritent beaucoup plus de considération. C’est pour cela, dans les prisons, elles ont leur quartier à part.

La sensibilisation a également porté sur le Sida qui demeure une menace économique, et sur les mutilations génitales féminines. S’agissant des mutilations génitales, nous pouvons dire qu’en dépit des efforts du comité national de lutte contre la pratique de l’excision, certaines exciseuses de la région n’entendent pas baisser les bras. La preuve, la majorité des femmes détenues de Kaya (environ une vingtaine en tout)sont condamnées pour des faits d’excision.

L’information nous a été donnée par le Procureur de Kaya, Monsieur Désiré Sawadogo :« depuis juin dernier, j’ai contacté les officiers de la police judiciaire pour mettre l’accent sur la lutte contre les pratiques de l’excision, et le travail a été fait dans ce sens", a-t-il dit. "A notre niveau ces dossiers ont été traités comme il se doit et des peines d’emprisonnement ferme ont été prononcées, a ajouté monsieur Sawadogo". Pour le procureur de Kaya, il faut poursuivre la sensibilisation et aussi réprimer les cas avérés. Des problèmes, il y en a à la Maison d’arrêt et de correction de Kaya.

Selon le procureur, il s’agit du surpeuplement, particulièrement en ce qui concerne les femmes, des difficultés d’approvisionnement en bois de chauffe, de l’insuffisance de la nourriture et autres biens de consommation. L’équipe de "Voix de Femmes" qui ne s’était pas rendue à Kaya les mains nues, a aidé sur place à la résolution de certains problèmes en offrant des vivres, des couvertures, des moustiquaires, du savon, des articles et des produits de nettoyage.

Martin Sedgho
Sidwaya

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