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CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

Publié le jeudi 8 janvier 2015 à 01h14min

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CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

Enrichir les propositions et critiques objectives à même d’éclairer les autorités de la transition dans la prise des décisions, c’est à cette fin que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé un débat démocratique dans la soirée du mardi 6 janvier 2015 à Ouagadougou. Au centre des échanges qui ont suivi une communication livrée par le juriste Abdoul Karim Sango sur le thème, « Les élections comme priorité de la transition : enjeux et perspectives », la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Notamment, sur la question de savoir s’il convient maintenir ou remplacer les commissaires de l’institution qui a en charge l’organisation des élections.

Pour M. Sango, il faut « maintenir la CENI dans son format actuel », « réfléchir avec la CENI sur les actions à mener pour prévenir la fraude électorale, « inviter le gouvernement à prendre très rapidement le décret de révision exceptionnelle des listes électorales conformément au calendrier de la CENI », « mener des actions de sensibilisation selon le principe de la proximité pour encourager une très forte inscription des électeurs » à l’occasion des toutes prochaines opérations d’enrôlement biométrique. Comme on devait s’y attendre ces propositions ont suscité des débats contradictoires, notamment de la part des frondeurs de la CENI telle qu’actuellement composée.
Depuis quelques jours en effet, des voix se lèvent, surtout du côté de certains acteurs de la société civile pour demander la recomposition de la CENI. Pour eux, la recomposition de la classe politique subséquemment à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers, doublée de tentation de certains commissaires de candidater aux élections à venir d’où découlerait un « conflit d’intérêt », militent en faveur de cette recomposition. L’on parle même d’illégalité de la CENI.

Pas beaucoup de temps, mais beaucoup de contraintes

Evidemment, le maintien de la CENI dans sa composition actuelle, beaucoup d’autres y tiennent. Ils ont tenu à le faire prévaloir dans les débats, sur le fondement de l’argument majeur selon lequel, le Burkina Faso a beaucoup de contraintes dans un contexte de transition qui n’a encore que quelque neuf mois devant elle. C’est du moins, ce qu’a tenu à préciser le Pr Augustin Loada, qui dit se méfier « des expérimentations hasardeuses ». En effet, précise-t-il, « Nous n’avons pas beaucoup de temps, mais nous avons beaucoup de contraintes ; il faut en tenir compte ». Au demeurant, suggère-t-il, « La question que l’on doit se poser aujourd’hui, est celle de savoir est-ce que la CENI est indépendante ? est-ce qu’elle est professionnelle ? est-ce qu’elle est impartiale ? ». Et d’ajouter, « Si ce n’est pas le cas, faisons des propositions pour améliorer son indépendance, son impartialité, sa neutralité, son professionnalisme », au lieu d’exiger sa recomposition. Car, précise-t-il, les critères internationalement admis des administrations électorales, se rapportent à l’indépendance, l’impartialité, la neutralité, le professionnalisme, l’esprit de service des acteurs qui les animent. En tout état cause, et de l’avis du Pr Loada, la composition d’une telle institution n’est qu’un moyen pour parvenir à des élections crédibles.
Pour l’après 2015, l’expert électoral Sango préconise « une CENI professionnelle dont les membres sont désignés à la suite d’un appel à candidature ». Et il faudra, selon lui, « faire de la CNIB, l’unique pièce d’inscription sur les listes électorales après 2015 ». Cette pièce, recommande-t-il, « doit servir en même temps comme carte d’électeur ».
En attendant, et pour trancher sur le débat relatif au couplage des toutes prochaines élections, M. Sango suggère de « coupler le scrutin présidentiel et législatif ; décaler légèrement le scrutin municipal ». A ce dernier scrutin (municipal), le juriste Sango souhaite que les candidatures indépendantes soient admises.

Une campagne de communication à l’endroit des Burkinabè de l’étranger

Le vote des Burkinabè de l’étranger en 2015 a également fait l’objet de débats. Sur la question, Abdoul Karim Sango dit trouver que l’ancien régime a tenté d’instrumentaliser le vote des Burkinabè de l’étranger, en faisant fi des questions de fond tenant entre autres, à l’identification à l’état civil, de ces compatriotes ; si bien qu’à ce jour, l’on ne puisse savoir exactement combien ils sont. Leur participation aux votes en 2015, ne peut, de l’avis de M. Sango, être effective. Un avis que dit partager le Pr Loada. Cela est d’ailleurs l’option qui se dégage au sein de l’Exécutif de la transition. Et il faut, préconise M. Sango que dès à présent, « une campagne de communication du gouvernement et de la CENI à l’endroit des Burkinabè de l’étranger ».
D’autres sujets importants qui méritent de faire l’objet, les jours à venir, de débats constructifs se rapportent selon Abdoul Karim Saïdou du CGD, notamment au régime politique (présidentialiste ou parlementaire ?) pour l’après 2015, au financement des campagnes électorales, à la règlementation des financements privés des partis politiques, à la capacité programmatique des partis en termes d’offre politique aux citoyens.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2015 à 08:57 En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    Faire de la CNIB, la carte d’électeur, une excellente idée. Seulement c’est pas possible avec celle-là.

  • Le 8 janvier 2015 à 12:41, par kihan En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    il faut enlever tous les commissaires si non on aura une élection crédible

  • Le 8 janvier 2015 à 12:48, par mouzoué En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    il faut remplacer tous les commissaires cela donnera un peu de crédit à la CENI

  • Le 8 janvier 2015 à 16:11, par MALKA En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    Pour ma part je pense objectivement qu’il faut remplacer les commissaires afin d’éviter des suspicions et des contestations pendant les élections à cause de certains individus. Il y a des commissaires qui sont devenus des agents de carrière de la CENI et risque de prendre leur retraite labas.Seule la tête est irréprochable.Félicitations au Président car il fait du bon boulot sans arrière pensée.Bonne et heureuse année et garantissez nous d’une bonne élection juste et transparente pour l’instauration d’une paix durable au Faso.

  • Le 8 janvier 2015 à 17:39, par lesage En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    je ne comprend vraiment pas ,pendant que des élèves issus de l’ENAM qui ont comme matière enseignée les systèmes électoraux, les modes de calcul...on est toujours là a parler d’administration électorale. Qu’attend on pour valoriser les compétences formées dans cette prestigieuse école ? cette transition est une occasion rêvée pour mettre les choses sur les rail. Si on veut une démocratie réelle commençons par rectifier le tire. Remettez la CENI au ministère de l’intérieur avant qu’un régime ne vienne suscité les critiques en essayant de marginaliser la CENI. c’est le moment le MATDS doit prendre ses responsabilités

  • Le 20 janvier 2015 à 10:12, par rodrigue En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    llesage tu me fais honte tu délires ! ou veux tu classer ton pays ?? TU AVANCE DUN pas et tu recules de deux derriere tu comprends quelquechose à ce que tu dis ; cherche à te cultiver

  • Le 20 janvier 2015 à 19:46, par Ditanyé En réponse à : CENI et élections de 2015 : Remplacer ou maintenir les commissaires ?

    oui vivement le debat sur la nature du regime a venir. Presidentialiste ou parlementaire. moi j’opterai pour le premier avec toute fois legere renforcement de la competence du chef du gouvernement : contresigner tous les actes du chef de l’Etat ; politiquement responsable devant le parlement, solidairement responsable avec tous les autres ministres. Quand au chef de l’etat vu qu’il est le chef de la diplomatie et et de la hierarchie militaire, il peut etre mis en accusation devant le parlement(pour sa responsabilité penale) et sur certains actes limitativements sur les actes qu’il contresigne avec le chef du gouvernement.

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