Il l’a dit au cours d’un déjeuner de presse organisé le 11 mars dernier, où il a été question de la fiabilité des appareils de la compagnie et de sa pérennité. Occasion également de présenter à la presse, le nouvel uniforme de travail de ses hôtesses de l’air.

Dans son mot introductif à la rencontre avec la presse, le directeur général d’Air Burkina, Mohamed Ghelala, a dit que celle-ci devrait être un cadre d’échanges francs sur la vie de la compagnie. Notamment la fiabilité de ses appareils, laquelle a fait récemment l’objet de polémiques.

Par rapport à cette question, Mohamed Ghelala soutient que l’activité aéroportuaire est l’activité la plus réglementée au monde. Et quand on est une compagnie sérieuse, exerçant dans un pays sérieux comme le Burkina, selon lui, aucun avion ne peut voler s’il n’est fiable à 100%. Air Burkina a un atelier agréé par les autorités et dont les mécaniciens font partie des plus performants en Afrique en ce qui concerne la maintenance des avions Fokker. Ces mécaniciens sont souvent même sollicités dans certains pays voisins, au Mali notamment.

Le DG d’Air Burkina affirme que certaines informations rapportant des pannes d’avions d’Air Burkina relèvent plutôt de la recherche du sensationnel. Il soutient qu’un récent crash d’avion survenu au Sénégal a fait moins de bruit que les pannes d’Air Burkina. C’est ainsi que pour lui, une récente panne de climatiseur a fait beaucoup de bruit. Celle-ci a touché plus au confort du voyageur qu’à sa sécurité.

Par rapport à la panne de moteur enregistrée en décembre dernier à Bamako, Mohamed Ghelala en attribue la responsabilité au fournisseur d’une pièce du moteur, laquelle pièce n’avait même pas encore fait le 1/3 de ses performances. C’est le fournisseur qui a livré une mauvaise pièce et sa compagnie se réserve le droit de le poursuivre. Le DG a été appuyé dans ses explications par le directeur technique d’Air Burkina, Jean-Bertin Yago.

De l’expertise qu’ils ont commanditée sur le moteur, il ressort que ni le personnel navigant ni le personnel technique n’a été incriminé. Et le directeur technique de relever qu’aucun commandant de bord n’est disposé à laisser une veuve, en s’engageant dans un avion dont il connaît que le moteur n’est pas fiable. Techniquement, conclut-il, la panne du moteur à Bamako ne pouvait pas être décelée par les agents de maintenance.

Des innovations

Le DG rassure la clientèle quant à la compétence de ses pilotes. Ceux-ci sont compétents et se recyclent régulièrement sur des simulateurs de vols. Pour confirmer qu’Air Burkina respecte la réglementation sur la sécurité aérienne, le DG de l’aviation civile et de la météorologie, Raphaël Marie Salembéré, a expliqué tout le cheminement qu’il faut avant qu’un avion ne prenne les airs. Et Air Burkina n’a pas encore été prise à défaut.

Si cette compagnie semble être attachée aux avions Fokker, c’est entre autres, selon Mohamed Ghelala, que ceux-ci sont adaptés au contexte burkinabè. De même, ce ne sont pas des avions dépassés, comme certains le pensent car pour lui, comme pour le directeur technique, en matière d’avion, on ne parle pas d’âge mais de cycles. Le Fokker d’Air Burkina n’a que 30 mille cycles sur 90 mille prévus par l’avionneur.
S’agissant de sa nouvelle destination parisienne, la compagnie du bon voisinage s’est fixé un nouveau challenge.

Mohamed Ghelala reconnaît que c’est un challenge difficile, le Burkina n’ayant pas une grande diaspora en France comme le Sénégal, et qui pourrait être une clientèle potentielle. Mais à terme, la compagnie demandera le partage des capacités sur cette ligne, c’est-à-dire un quota de clients à transporter par les différentes compagnies comme cela se fait par exemple au Sénégal. Pour l’heure, Air Burkina veut renforcer les liaisons régionales et elle prône une alliance entre les compagnies sous-régionales, qui ne pourra qu’être bénéfique.

De même, elle a en projet de desservir l’Afrique centrale. Les dernières innovations sont que dans le courant de cette semaine, ses billets pourront être achetés sur internet par les détenteurs de carte de crédit. De même, les hôtesses de l’air porteront de nouvelles tenues : une tenue traditionnelle en pagne et une tenue à l’international faite de jupe ou pantalon bleu nuit, une chemise bleu clair et un foulard noué autour du cou.

Par Barthélemy LOUGNIE
Le Pays