En phase II du Programme d’actions en matière de population (PAP II), la IVe assemblée générale a été placé sous le thème : "Bilan partiel de la mise en œuvre du PAP II et perspectives d’un renforcement de l’exécution décentralisée".

Durant 24 heures, les participants ont apprécié la pertinence des actions entreprises depuis 2001 en matière de population et fait des propositions en vue d’atteindre les objectifs fixés pour une amélioration du bien-être des populations.

Le Conseil national de population (CONAPO) est appelé à connaître le niveau de réalisation du programme d’actions en matière de population dans sa phase II (PAP II). La rencontre de Ouagadougou, en sa IVe assemblée générale, a été le lieu de faire le bilan partiel de la mise en œuvre du PAP II et jeter les perspectives d’un renforcement de l’exécution décentralisée.

Selon le ministre Seydou Bouda de l’Economie et du Développement, "le contenu du PAP II concerne essentiellement toutes les préoccupations sectorielles et celles d’ensemble mêlant une interaction entre la population et les questions de développement". Ainsi, la IVe AG du CONAPO a été l’occasion pour les 180 participants issus de domaines divers d’examiner les questions liées à la migration, la désertification, les problèmes environnementaux, les mouvements des populations et l’épineuse question de croissance ou la disponibilité des ressources. Toutes choses qui contribuent à l’amélioration du bien-être des populations.

C’est pourquoi, la représentante du FNUAP, Mme Geneviève Ah-Sue a relevé le fait que derrière les chiffres des populations, il faut y voir des personnes et trois éléments importants : "Leur bien-être, leur développement social et économique, leur épanouissement dans un environnement de paix et de sécurité". Pour Mme Ah-Sue, la prise en compte des variables populations dans les politiques, plans et programmes d’un pays, offre la possibilité d’anticiper sur le développement, sur l’évolution de la pauvreté et sur les effets de la migration. Car, selon elle, en mettant en place les mécanismes et les systèmes pour suivre l’état, les déplacements et l’évolution des populations, les acteurs du développement ont la possibilité de prévoir les besoins en services sociaux de base et donc les ressources humaines, financières et matérielles nécessaires pour les satisfaire.

De la politique nationale de population

Au cours de cette IVe AG, les membres de l’AG ont été informés de l’état d’exécution du PAP II (lancé en 2001), les progrès, les difficultés et les enseignements tirés de sa mise en œuvre. Les participants ont ainsi fait le point sur l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière AG et présenté le bilan d’exécution physique du PAP II ainsi que de ses six sous-programmes.

Au terme de la rencontre de Ouagadougou, les participants ont été outillés sur la Politique nationale de population (PNP) et son programme de mise en œuvre. Ils ont été informés, des activités du secrétariat permanent et des commissions spécialisées du CONAPO. Aussi, l’état d’exécution partielle du PAP II a été mieux appréhendé, de même que les difficultés de coordination, de suivi et d’évaluation de sa mise en œuvre. Des suggestions et des recommandations ont été dégagées en vue d’améliorer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation périodique de la PNP/PAP.

Enfin, des orientations ont été proposées pour l’élaboration du PAP III. Au Burkina Faso, comme l’a souligné Mme Ah-Sue, la représentante du FNUAP, la PNP est le cadre unique de référence en matière de population. Le Programme d’action en matière de population (PAP) est l’instrument de mise en œuvre de la politique nationale de population sur la période 2001-2005. Le but final poursuivi par le PAP est de contribuer à améliorer le bien-être des populations par la recherche d’un équilibre entre la population et les ressources.

Le ministre Seydou Bouda a réaffirmé que les problèmes de populations ne sont pas les causes premières des situations de pauvreté dans un monde marqué par de profondes inégalités et par l’asymétrie des relations entre pays riches et pays pauvres.

Au titre des progrès enregistrés par le PAP, l’on peut citer l’augmentation significative du taux brut de scolarisation, la baisse du taux de mortalité infantile, la stabilité de la prévalence de l’infection à VIH, etc. Malgré ces acquis, le ministre Seydou Bouda relève des défis à surmonter. Entre autres, la persistance de la pauvreté marquée par l’existence de nombreux déficits sociaux, la dégradation des écosystèmes, la non maîtrise des phénomènes migratoires et le caractère non contrôlé du développement urbain.

L’atteinte des objectifs du PAP nécessite une implication plus accrue des communautés de base notamment les femmes et les jeunes. "Il n’est pas possible d’envisager l’amélioration des conditions de vie des populations tout en les excluant ni de mettre en œuvre des stratégies de développement sans leur pleine participation", dixit Seydou Bouda.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouédro1@yahoo.fr)
Sidwaya