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Conflit social à la Société des mines de Bélahouro : Les licenciements ont commencé

Publié le mercredi 24 décembre 2014 à 01h35min

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Conflit social à la Société des mines de Bélahouro : Les licenciements ont commencé

La crise déclenchée depuis le 4 décembre 2014 à la Société des mines de Bélahouro (SMB) se poursuit. Malgré la fermeture temporaire de la mine, les employés restent mobilisés. Ils ont organisé une Assemblée générale le 23 décembre devant le siège de la société à Ouagadougou pour informer l’ensemble du personnel des derniers développements de la crise : mises à pied provisoires pour 15 délégués de personnel et délégués syndicaux, notifications de licenciement avec effet immédiat à plusieurs employés… et la conduite à tenir.

Le vendredi 19 décembre dernier, 15 des 18 délégués du personnel et délégués syndicaux ont reçu la notification de leur mise à pied provisoire, en attendant « de statuer sur une sanction disciplinaire au regard de la gravité de la violation (…) ». Depuis le lundi 22 décembre, de nombreux autres employés ont reçu des notifications de licenciement avec effet immédiat. Si certains disent avoir reçu leur notification d’un huissier de justice, dans la rue, d’autres ont été informés par leur banque. Et, des listes auraient été déposées auprès des différentes banques.
« Nous voulons informer les travailleurs qu’il ne faut pas prendre de lettre de licenciement venant d’un huissier et dans la rue. Même si l’administration doit faire des licenciements pour des raisons économiques, il y a une procédure. On ne comprend pas pourquoi c’est dans la rue qu’on doit faire des notifications. Pire, il y a des travailleurs qui ont su qu’ils étaient licenciés auprès de leur banque. C’est la raison de l’AG, mais aussi pour inviter les travailleurs à ne pas reprendre le travail tant que l’administration ne s’assoit pas autour de la table pour trouver une solution idoine à la crise. Voilà le but de l’AG actuelle », explique Saïdou Sinaré, le délégué général du personnel de la SMB.

300 employés bientôt dans la rue ?

Par rapport aux notifications, Amado Ouédraogo, un des délégués du personnel se veut plus précis : « Nous savons qu’à ECOBANK, il y a une liste de 160 personnes ; à Coris Bank , il y a une liste de 104 personnes. Et les autres banques ? Le gros lot est à la BOA, et il y en a qui sont à la SGBB. Il y a des banques qui ont prêté le flanc en appelant les gens pour leur dire qu’ils ont une liste à leur niveau qui notifie leur licenciement. ORABANK par exemple a fait ça et mon employeur ne me notifie pas. C’est une pagaille bien organisée. ORABANK par exemple a appelé les gens pour leur notifier qu’ils sont licenciés », lance-t-il.

Selon les manifestants, il y aurait une liste d’environ 300 employés chez un huissier qui doit notifier aux intéressés leur licenciement avec effet immédiat. « Ce qui est dommage dans cette situation, c’est que l’administration n’a appelé aucun travailleur pour lui notifier. Ça se passe au bord des rues comme si l’intéressé avait été recruté là-bas », déplore un manifestant, visiblement remonté. Les grévistes regrettent surtout le « deux poids deux mesures ». « Nous avons eu des informations sur des travailleurs qui étaient en CDD que l’administration a reçus, rien que le vendredi ici pour leur donner leur certificat de travail et leur fin de contrat. Nous ne savons pas pourquoi, on ne peut pas recevoir les autres pour faire la même chose. Pour les mêmes travailleurs, il y a un traitement à deux vitesses », regrette Saïdou Sinaré.

Un appel au gouvernement à suivre la situation de près

D’ores et déjà, une lettre a été adressée au ministre en charge des mines pour voir la situation de très près. Mieux, ils entendent demander des audiences auprès des premiers responsables du gouvernement dans les prochains jours, pour qu’ils prennent des actions urgentes vis-à-vis de la situation parce que « 300 travailleurs dans la rue, ce serait vraiment dommage ».

Tout en se disant disposés pour des négociations, les manifestants maintiennent le préalable sur la démission du directeur général administratif, Saïdou IDE. Celui-là même qui disait n’avoir pas de rôle dans la direction. Pourtant, c’est lui qui a signé certaines notifications de mise à pied des délégués du personnel et délégués syndicaux. « On pense que tout ce temps qu’il a passé au niveau de la société, il n’est pas arrivé à répondre aux aspirations socio-professionnelles des travailleurs. Et, nous restons convaincus qu’avec lui, l’avenir sera sombre », soutient le délégué du personnel.
C’est donc dire que la crise à la SMB est loin de connaître son dénouement car, les manifestants estiment que « tous les travailleurs sont toujours soudés et sereins ».

Moussa Diallo
Lefaso.net

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