Le financement extérieur est primordial pour le Burkina. Entre 2009 et 2013, il a représenté en moyenne 11,55% du PIB (Produit intérieur brut). La contribution des partenaires bilatéraux était de plus de 280 milliards en 2013, alors que celle des partenaires bilatéraux se chiffrait à 267 milliards de FCFA. Toute chose qui fonde, de l’avis de Jean Gustave Sanon, ministre de l’Economie et des finances, l’importance du thème retenu pour la présente édition de la Conférence annuelle du trésor.

Les participants seront ainsi amenés à porter « un regard critique sur le processus de mobilisation et de comptabilisation des financements extérieurs mis en place par la direction générale du trésor et de la comptabilité publique. Les réflexions devront permettre de mettre en exergue les difficultés rencontrées et de proposer des actions correctives afin de contribuer à améliorer le dispositif et les processus de mobilisation des financements extérieurs et doter notre pays d’un système efficace et efficient permettant d’optimiser la mobilisation de ces ressources… », a dit le ministre Jean Gustave Sanon.

Les agents de la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, les anciens directeurs généraux de la coopération, les partenaires techniques et financiers qui prennent part à ces deux jours de travaux, vont ainsi répertorier les difficultés rencontrées à chaque étape d’intervention du trésor public pour proposer des solutions tendant à améliorer les capacités d’absorption des ressources sur financement extérieur. Un diagnostic précis des systèmes de comptabilisations existantes et des perspectives devront également faire l’objet de cette 17ème édition.

Pour Boukaré Zouanga, directeur de la dette publique, trois ans après la mise en œuvre des reformes, ce sera l’occasion d’identifier les goulots d’étranglement et d’envisager les solutions à apporter dans la mobilisation des financements extérieurs. « Nous réfléchirons sur deux axes. Le premier sera relatif au circuit de mobilisation. Le dispositif mis en place, les procédures, nous verrons dans ce cas, depuis la signature d’une convention de financement, jusqu’au décaissement effectif, les justifications de l’utilisation des ressources. Ce qui a été optimal et ce qu’on peut améliorer. Le deuxième axe, nous devons rendre des comptes. Il faut justifier auprès des bailleurs de fonds, l’utilisation de l’argent. Pour le faire, il faut des données, pouvoir comptabiliser. C’est le défi. Il faut trouver un moyen pour être efficace et c’est aussi l’objectif de ces deux jours » a confié le directeur de la dette publique.

Mobiliser davantage pour faire face aux priorités

Cette 17ème édition de la Conférence annuelle des services du trésor qui se tient sans discontinue depuis 1997, a un air particulier cette année. Elle intervient peu de temps après l’insurrection populaire qui a révélé des grandes attentes, notamment au plan social. A entendre le ministre de l’économie et des finances, Jean-Gustave Sanon, le thème choisi est d’actualité. A travers le présent thème, le ministre attend donc appréhender la meilleure manière de pouvoir mobiliser davantage de ressources et assurer la traçabilité pour que cela soit traduit dans les comptes de l’Etat de manière claire et transparente. « De plus que de par le passé, nous avons besoin d’un accompagnement des partenaires extérieurs », a ajouté le ministre.
La rencontre intervient donc à un moment où le pays a « un besoin croissant de ressources pour financer son développement, alors même que les financements concessionnels deviennent de plus en plus rares » a conclu pour sa part Moumounou Gnankambary, directeur général du trésor et de la comptabilité publique.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net