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Poème : TOUT LE MONDE PEUT

Publié le mercredi 17 décembre 2014 à 18h09min

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Tout le monde peut être la goutte d’eau
Dans notre mère mer,
La cuvette, l’étang et la rivière.
La goutte d’eau désaltérante,
La goutte d’eau utile à pétrir le ciment,
La goutte d’eau qui caresse la jeune plante
Berce le bourgeon et la fleur.
La goutte d’eau qui déchire le ciel chaud
Pour adoucir le désert desséché et
L’hurlement agonisant de l’oasis
S’élevant sur ces sablonneuses superbes dunes.
La goutte d’eau qui cure les immondices des aisselles.
La goutte d’eau qui incinère les balayures,
Epoussette le large dos de la terre.
Le puits tétine de la vierge savane
Le puits
La goutte d’eau.

Tout le monde peut être la brique, qui
Mêlée à la brique du concitoyen
Servira à élever murs et murailles
Pour ériger le gigantesque édifice communautaire,
Pour dresser la pyramide, la fière patrie.
La brique indispensable à la réalisation de l’ouvrage,
A la perfection du beau bâti.
La latérite taillée et la terre cuite,
La pâteuse motte polisseuse
Et la décorative briquette du coloriste.
Le tremplin, la pierre incrustée dans la charpente,
La pierre qui obstrue les horribles orifices
Le ciment
La brique.

Tout le monde peut être la plante,
Le robuste tronc qui porte le poids des espoirs,
La branche et le bras tendus.
La racine, le rhizome qui fixe le néré et le séquoia
Aspirant la sève de la terre pour
Asperger l’arbre, l’arbuste, l’herbe.
Le feuillage se prosternant devant le cumulo-nimbus
Couvant sous son aile le fruit vert
Pour implorer la clémence de la pluie.
Le beau bébé bourgeon de l’avenir.
La fine fleur féconde,
Resplendissante ambassadrice du charme de ce pays
Et de ses seize millions d’âmes.
Le succulent fruit du vaste verger
Qui se laisse allègrement déguster
Jusqu’au tréfonds de la moelleuse noix.
La minuscule graine reproductrice de la société
Le fruit
La plante.

Tout le monde peut être le cerveau,
Le sage siégeant au collège,
Prodiguant les conseils sous l’arbre à palabre.
L’intellectuel chercheur de la voix du salut de son peuple.
La matière grise, l’intelligence soucieuse des siens,
Du bien être du petit chef mossi
et de la bassine de zoom koom du vieux samo,
De la cuisse rôtie de chien de la vielle gourounsi
et du panier d’arachide du jeune bissa,
De la gobeleté de dolo du vieux bobo
et de la gourde de lait de la petite poulotte,
Du bonheur de la jeune insolente yadega
et du vieux géomancien gourmantché,
Du primitif dagara paré de son cache-sexe de feuillage
et de son esclave-maître de goin des cascades.
La vitale connaissance nourricière
L’idéologie salvatrice
L’intelligence
Le cerveau

Tout le monde peut être la main,
L’ouvrier, l’échine courbée au pied de l’immeuble,
Les muscles raidis sous le poids de la pelle.
Le jeune maçon perché sur l’échelle,
Dans le creux de la main une vielle truelle.
L’ingénieur, le géomètre et l’architecte
Dessinant des courbes et des angles,
La maquette dans l’atelier le plan sous les yeux.
Le soldat au front du développement
Ivre de défi
L’architecte
La main.

Tout le monde peut être la bougie,
Le phare scintillant dans les profondeurs des ténèbres,
Ravivant les âmes dans le gouffre de la nécropole.
Les vagues déferlantes de l’océan de lumière
Où baigne l’esprit en quête de spiritualité.
La lumière éblouissant les regards noirs
Des sangsues des claires eaux dormantes
Aux lèvres de ventouses et aux yeux puants.
Le guide céleste du peuple de moïse,
Qui gronde dans le cœur de chaque enfant.
La fabuleuse flamme civique et patriotique,
Qui brûle dans la chaire de chaque citoyen
La flamme
La bougie.

Tout le monde peut être la colombe,
Le petit oiseau du jardin d’Eden
Voltigeant là-haut dans les nuages,
Dont l’écho des chansonnettes berce les oreilles
Des soldats brûlant dans la fournaise du front
Et le frisson de la mélodie hypnotise les membres.
Tels des fruits putréfiés, armes et munitions
S’éparpillent dans le macabre bourbier.
La plume qui peint dans le sable
Trois mots en lettres d’or : JUSTICE, LIBERTE, PAIX.
Le coq de la basse-cour dont le cocorico
Repend un souffle de fraternité,
Enivre nos cœurs d’Amour.
L’Amour Agapè
L’Amour
La colombe.

Tout le monde peut être le remède
Au cheveu de notre Afrique malade.
Malade de ses richesses,
Malade de la convoitise des vautours,
Malade de ses enfants malades,
Malade de ses dirigeants malades.
L’antidote au fonds de la seringue et de l’éprouvette.
Le médecin au joyeux sourire rassurant,
A la douce main réconfortante
Enveloppant sous sa large aile,
Le bébé malade et la femme rustique.
L’anti- biotique
L’antalgique
Le remède.

Tout le monde peut être le rêve
Enfuit profondément dans l’âme et le sang,
Dévoré chaque matin par les yeux de lynx.
La belle étoile perchée au fonds du ciel,
Qui guide le petit berger et le naufragé des hautes mers,
Vers laquelle s’élève sur sa monture le téméraire cavalier.
L’objectif qui inonde le fixe regard,
Vers lequel s’achemine chaque pas du jeune étudiant.
Le détachement de l’ego
Et le voyage au pays du bonheur.
Le nirvana
L’idéal de vie du citoyen modèle
Le but
Le rêve.

Tout le monde peut être le verbe,
Le chanteur des louanges de la vaillance de ce PEUPLE,
L’harangueur du laborieux travailleur
Le griot.
Le ver pondu sous la plume,
Le ver vert des profondes espérances,
La divine mélodie de la rime harmonieuse,
L’encre noire coulée sur le buvard blanc
La plume.
La voix qui s’élève dans la lointaine nuit,
La voix qui bourdonne aux oreilles des chefs,
Conscientisant les cols bleus et les cols blancs.
Celle qui dénonce, critique pour construire
La bonne parole
La voix.
La page du livre enseignant l’odeur de la liberté
Et le parfum de la justice.
Le pamphlet, la satire et le virulent grief.
Le meilleur ouvrage de la bibliothèque,
Celui qui nous porte
Aux portes de la paix et du bonheur
Le livre

Le verbe
Le griot
La voix
Le livre
La plume.

La goutte d’eau

La brique

La plante

Le cerveau

La main

La bougie

La colombe

Le remède

Le rêve

Le verbe…

Saïbou DAO
Attaché d’Intendance Universitaire,
Spécialiste en Commerce International,
Poète.
70 73 27 53 / 78 40 44 80
daosaibou@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 16 décembre 2014 à 18:20, par Yabirou En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Le commerce mène à tout. Même à la rêverie poétique. Bravo !

  • Le 17 décembre 2014 à 09:52, par Douroudimi En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Merci Mr DAO pour ce beau poème. Le BURKINA FASO regorge de sommités dans tous les domaines. Cela fait partie de notre plus grandes fièrté. J’aimérai relire tout ça dans un bouquin que j’aurai acheté afin d’ajouter de la terre à la terre.
    merci mon frère

  • Le 17 décembre 2014 à 13:22, par Le Pardonneur 1er En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Objection !
    Tout le monde ne peut pas tout pourtant !
    La division du travail, plus rationnelle et opérationnelle, commande la spécialisation en fonction de certains atouts des uns et des autres surtout dans l’inclusion.
    Merci pour cette réflexion qui fait voyager !

  • Le 17 décembre 2014 à 21:52, par SEYNOU T. En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Félicitations ! Surtout pas la goutte d’eau qui fait déborder le vase....ni le cerveau qui se prostitue, que Dieu bénisse l’Afrique et t’abonde d’Inspiration !!!

  • Le 17 décembre 2014 à 22:49, par Jeunedame seret En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Félicitations ! Tu es le meilleur des DAO avec un quelconque cerveau ; le reste c’est CHAO ! Avec moelle épinière. Qui t’a appris ça ? Zoug-na-zagemda ? Vraiment, tout le monde peut être le remède ; même toi ; qui es déjà un traitement. Head on !

  • Le 18 décembre 2014 à 17:29, par Sidpaluita En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Merci mon frère pour cette réflexion... "Tout le monde peut...", mais il y a ceux qui peuvent, mais veulent pas. C’est ce qui est dommage... Tout le monde peut être le remède... C’est en cela que le sage disait que : "l’homme a pour remède l’homme". Bon courage !

  • Le 18 décembre 2014 à 19:19, par LE GENERAL En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    félicitation MR DAO pour ce poème qui suicide beaucoup d’espoir et permet une prise de conscience profonde .je vous poèmes que je serai probablement le premier à acheter le livre au cas ou ce beau poème venait à être édité ;DU COURAGE MON FRÈRE tu a l’avenir devant toi ;

  • Le 19 décembre 2014 à 09:10, par Kankeletigui En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    TOUT LE MONDE PEUT et tout le monde doit travailler à apporter sa contribution à la construction de notre œuvre commune, à la construction de notre cher Burkina.
    Quelque soit ton secteur d’activité,
    Quelque soit ton niveau d’instruction,
    Quelque soit tes convictions philosophiques et politico-philosophiques,
    Que tu sois enfant, jeune ou vieux, homme ou femme ;
    Où que tu sois : burkinabé de l’intérieur comme de l’extérieur,
    Tu dois prendre conscience que tu as aussi ton rôle à jouer.
    ...En cela, tout le monde peut effectivement.
    Si tu ne peux être la goutte d’eau, sois la brique ;
    Si tu ne peux être la plante, sois le cerveau ;
    Si tu ne peux être la main, sois la bougie ;
    Si tu ne peux être la colombe, sois le remède ;
    Si tu ne peux être le rêve, sois le verbe ;
    ...Donnons chacun tout ce que nous pouvons donner pour la justice, la liberté et la développement. Les autorités de la transition ont besoin de nous tous, le pays a besoin de nous !

  • Le 19 décembre 2014 à 17:17, par DAO DJENEBA En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    BRAVO TONTON. Qu’Allah te guide sur le chemin qu’il t’a tracé. courage

  • Le 24 décembre 2014 à 17:33, par zongo boukaré En réponse à : Poème : TOUT LE MONDE PEUT

    Salut SEIBOSS ! poème très profond. A quant une publication, car te connaissant je sais que tu en as des centaines d’aussi belle facture. Du courage mon frère !!! On reste en contact.

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