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Martyrs de l’Insurrection populaire : « Nous attendons qu’on nous dise qui a ordonné de tirer et qui a tiré sur ces jeunes » Chrysogone Zougmoré, président du collectif

Publié le samedi 13 décembre 2014 à 22h17min

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Martyrs de l’Insurrection populaire : « Nous attendons qu’on nous dise qui a ordonné de tirer et qui a tiré sur ces jeunes » Chrysogone Zougmoré, président du collectif

Après s’être inclinés sur les tombes de Norbert Zongo et de ses 3 compagnons, les militants du collectif et de la Coalition contre la vie chère (CCVC) ont fait de même sur les tombes des martyrs de l’insurrection populaire. Aux anciens dossiers pour lesquels ils demandaient vérité et justice sont venus s’ajouter celui des martyrs. Pour Chrysogone Zougmoré président du collectif, il faut commencer par le tout récent, celui des martyrs de l’insurrection. Pour sa part, l’avocat dans l’affaire Norbert Zongo, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, espère que les magistrats seront intègres, afin que le dossier Norbert Zongo soit rouvert et que justice soit enfin rendue. Propos recueillis au cimetière de Gounghin…

Chrysogone Zougmoré :

« Malgré l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, nous avons décidé d’organiser cet anniversaire sous le signe de l’engagement renouvelé à nous battre pour la vérité et la justice sur le dossier Norbert Zongo et sur tous les dossiers de crimes impunis. Blaise Compaoré est parti, mais nous sommes vigilants, parce que tout l’appareil administratif, politique, judiciaire, bien qu’il ait été sérieusement ébranlé, reste intact. Concernant le dossier Norbert Zongo nous lançons cet appel aux autorités de la transition. C’est vrai, des déclarations ont été faites, des professions de foi aussi, mais nous pensons que le mieux, c’est de passer des paroles aux actes. C’est ce que nous attendons.

Le collectif des organisations de masse et des partis politiques a élaboré une plateforme en 20 points que nous allons incessamment adresser aux autorités de la transition. Nous ne disons pas de régler tout au bout de ces 11 mois de transition, mais nous pensons qu’il y a des actes forts qu’il faudrait poser pour faire en sorte que ce que nous avons subi depuis les 27 ans de dictature de Blaise Compaoré, puisse être évacué. Il y a des dossiers comme ceux de Norbert Zongo, Thomas Sankara qui devraient être rouverts pour ramener la paix dans ce pays. Par le biais du collectif des avocats que nous avons constitué, nous allons incessamment demander au procureur du Faso d’ouvrir le dossier Norbert Zongo.

Des documents ont été découverts à la faveur de l’insurrection notamment chez François Compaoré. Nous avons pu avoir un certain nombre de ces documents sur la base desquels nous pensons qu’on peut rouvrir ce dossier, de notre analyse, nous pensons que ce sont des éléments nouveaux qui interviennent. Ce sont des actions que nous entrevoyons pour les semaines à venir ».

De la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire…

« Naturellement, il faudrait commencer par là. C’est encore tout récent. Ce que nous avons demandé et ce que nous continuer de demander, c’est qu’on nous dise tout simplement celui qui a ordonné de tirer. Nous disons que dans une armée qui se respecte, surtout au niveau d’un corps d’élite comme le régiment de sécurité présidentielle, il est facile à établir, à situer les responsabilités. Nous attendons donc qu’on nous dise qui a ordonné de tirer et qui tiré sur ces jeunes. Là-dessus également, nous n’allons pas transiger, nous allons demander aux autorités de faire tout ce qu’il y a lieu de faire, avant même les états généraux de la justice qui sont annoncés ».

Maitre Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat du dossier Norbert Zongo : « Le non-lieu était en lui-même un non-lieu »

« Nous n’avons jamais douté que le dossier Norbert Zongo ne sera pas rouvert. Je dois rappeler qu’à Arusha, la cours africaine des droits de l’homme et des peuples, a déjà condamné l’Etat du Burkina Faso a ouvrir ce dossier. Le non-lieu qui avait été évoqué est en lui-même un non-lieu. Maintenant qu’à la suite de l’insurrection populaire les autorités de la transition emboitent le pas et embouchent la même trompette, nous ne pouvons que nous en féliciter et espérer qu’au plus vite sera le mieux. Parce que cela fait 16 ans que notre peuple attend, que nous marchons pour exiger vérité et justice. Si en 16 ans cette mobilisation est restée constante, dans la détermination et dans la conviction ; si, et nous sommes d’accord, que l’insurrection a été la résultante du refus de l’injustice, il n’y a pas de raison que le dossier de Norbert Zongo ne soit pas rouvert, ainsi que tous les dossiers.

J’ose espérer que nous aurons des magistrats intègres, une magistrature indépendante pour dire le droit et que les assassins et coupables soient appréhendés et punis à la hauteur de leur forfait ».

Propos recueillis par Tiga Cheick sawadogo
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