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WaterAid célèbre la journée mondiale des Toilettes

Publié le vendredi 21 novembre 2014 à 11h47min

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WaterAid célèbre  la journée mondiale des Toilettes

Plus de 123 000 enfants ont perdu la vie au Burkina Faso depuis l’an 2000 à cause du manque d’accès aux toilettes

Le 19 novembre, la communauté internationale célèbre la journée mondiale des toilettes. Plusieurs Organisations internationales de la santé et du développement dont WaterAid, AMREF Health Africa, l’Association médicale mondiale et d’autres ont lancé un appel pour que cesse une crise qui a coûté la vie à plus de 10 millions d’enfants de moins de 5 ans depuis l’an 2000, dont 123 000 au Burkina Faso [1].
Dans une lettre ouverte adressée à Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies [2], les signataires mettent en avant le désespérant gâchis humain qui résulte du manque d’accès à des toilettes de base. Quand il n’y a pas de systèmes d’assainissement de base, les enfants n’ont d’autre choix que de vivre et jouer dans un environnement contaminé par les matières fécales.

La lettre rappelle que plus de quatre enfants burkinabè sur cinq n’ont pas accès à des toilettes de « base [3], une situation qui, lorsqu’elle s’ajoute à la consommation d’eau non potable et à l’absence de services d’hygiène contribue à trois des principales causes de mortalité infantile : la sous-nutrition, la pneumonie et la diarrhée.

Cette lettre ouverte, coordonnée par l’organisation internationale de développement WaterAid pour marquer la journée mondiale des toilettes souligne également que cette crise du secteur de l’assainissement « concerne chaque instant de la vie de chaque enfant, de sa naissance jusqu’à l’âge adulte, s’il a la chance de vivre jusque-là. Ces enfants ont besoin que nos autorités politiques unissent et intensifient les efforts, et s’engagent à ce que d’ici 2030, il n’y ait plus aucune famille, aucun hôpital et aucune école sans latrine et sans eau potable » a déclaré Dr Halidou Koanda, Représentant Pays de WaterAid Burkina Faso.

La lettre accompagne la publication d’un nouveau rapport de WaterAid « Mon cher enfant » qui indique que « l’assainissement reste l’un des secteurs les plus négligés dans les pays en développement et dans l’aide publique au développement » [4]. Ceci alors même que sur les 162 millions d’enfants que compte actuellement la planète, un quart ont connu des retards de croissance ainsi que dans leur développement physique et mental à cause des épisodes répétés de diarrhée dont ils ont souffert au cours de leur plus jeune âge.

L’Organisation mondiale de la santé estime que 88 % des cas de diarrhée sont imputables à un manque d’accès à un assainissement de base, à la consommation d’eau non potable et aux mauvaises conditions d’hygiène [5]. Au niveau mondial, on estime que plus de 12 millions d’enfants ont perdu la vie à cause des maladies diarrhéiques entre 2000 et 2013 ; le manque d’accès à ces services est responsable de 10,6 millions de ces décès [6].

La lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations unies et la publication du rapport interviennent à un moment crucial alors que va s’achever en 2015 le programme articulé autour des objectifs du Millénaire pour le développement mis en place en l’an 2000, et que les États négocient les nouveaux Objectifs de développement durable qui vont prendre leur suite. WaterAid Burkina Faso invite les autorités politiques à s’engager à soutenir un nouvel objectif visant à ce que chaque individu, où qu’il vive, ait accès à l’eau potable et à un assainissement de base d’ici 2030.

Présente dans 9 pays d’Afrique, l’organisation Amref Health Africa qui œuvre pour améliorer la santé à travers son action auprès des populations et par le renforcement des systèmes de santé, a également signé cette lettre.

« Un assainissement adéquat, de bonnes pratiques d’hygiène et de l’eau potable sont des éléments essentiels pour améliorer la santé et le bien-être. Mais le constat vraiment choquant, c’est que beaucoup trop de gens n’ont pas accès à ces services de base. En conséquence, des millions de personnes meurent chaque année de maladies qui auraient pu être évitées.

Les progrès enregistrés pour résoudre cette crise sont insuffisants mais les gouvernements peuvent faire le premier pas crucial qui est de soutenir ouvertement et fermement l’appel lancé en faveur de l’accès universel à ces services au cours des négociations sur les Objectifs de développement durable. En tant que spécialistes de la santé, nous savons que c’est le remède indispensable. » ajoute le Dr Teguest Guerma, Directeur Général d’Amref Health Africa.

La lettre ouverte inclut un appel adressé à Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l’ONU pour qu’il « guide les efforts engagés au niveau mondial pour offrir à chacun un avenir en meilleure santé, plus digne et plus prospère, en défendant l’inclusion d’un objectif dédié à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement partout et pour tous d’ici 2030 ».
Pour en savoir plus ou organiser une interview, veuillez contacter Roch W. OUEDRAOGO, Manager en communication et appui aux Organisations de la société civile à WaterAid : rochouedraogo@wateraid.org, (00226) 70 74 09 75.

Notes aux rédactions :
[1] Analyse réalisée par WaterAid sur la base des données issues du document annexe Supplementary appendix de l’article Global, regional, and national causes of child mortality in 2000–13, with projections to inform post-2015 priorities : an updated systematic analysis, publié dans la revue médicale The Lancet, le 1er octobre 2014, et évaluation de l’Organisation mondiale de la santé que « 88 % des maladies diarrhéiques sont imputables à la mauvaise qualité de l’eau, à un assainissement insuffisant et à une hygiène défectueuse » comme le souligne leur document d’information Liens entre l’eau, l’assainissement, l’hygiène et la santé, actualisé en 2004.

[2] Texte de la lettre ouverte -
Lettre ouverte à Son Excellence Ban Ki-moon
Secrétaire général de l’ONU
United Nations Headquarters
First Avenue at 46th Street
New York, NY 10017
USA

19 novembre 2014
Monsieur le Secrétaire général,

À l’occasion de la journée mondiale des Toilettes ce 19 novembre, nous vous écrivons au nom des 2,5 milliards de personnes qui sont confrontées au quotidien à une crise sanitaire. Des personnes qui, chaque matin quand elles se réveillent, ne sont pas en mesure de faire ce que nous tenons pour acquis, se soulager dans des toilettes propres, hygiéniques [1].

Dans les pays en développement, plus de 1 400 enfants vont mourir aujourd’hui de maladies diarrhéiques simplement parce qu’eux-mêmes et leurs familles n’ont pas accès à l’eau potable, à des toilettes de base ou à des moyens adéquats pour éliminer les excréta humains, tout comme ils n’ont pas assez d’eau pour se laver et garder leurs mains et leur corps propres. Nous savons que c’est un problème auquel vous êtes vous aussi particulièrement sensible, et que vous partagez notre grave préoccupation.

Cette crise concerne chaque instant de la vie de chaque enfant, de sa naissance jusqu’à l’âge adulte, s’il a la chance de vivre jusque-là. On estime que la sous-nutrition, qui est liée aux maladies diarrhéiques, est responsable de retards de croissance chez près de 162 millions d’enfants qui ont aujourd’hui moins de cinq ans, avec des conséquences sur leur santé et leur niveau de précarité qui perdureront tout au long de la vie. La diarrhée contribue aussi de manière notable à la malnutrition sévère dont on estime qu’elle provoque chaque année le décès d’un million d’enfants de moins de cinq ans.

On attend souvent des professionnels de santé qu’ils apportent des soins de qualité alors même qu’ils interviennent dans des locaux insalubres qui ne sont pas équipés de sanitaires ni d’eau potable, ce qui met la vie des patients en danger. De plus, dans les pays d’Afrique sub-saharienne, la moitié environ des lits d’hôpitaux sert à prendre en charge des patients souffrant de maladies qui pourraient être évitées s’ils bénéficiaient d’une source d’eau potable, d’un système d’assainissement de base et de bonnes conditions d’hygiène.

Comme vous le savez, une femme sur trois dans le monde n’a pas accès à des toilettes de base et prend donc des risques pour sa santé et sa sécurité à chaque fois qu’elle doit trouver un endroit pour aller faire ses besoins. Les filles scolarisées dans des écoles où il n’y a pas de latrines hygiéniques séparées et qui préservent leur intimité risquent davantage de quitter l’école à la puberté, les privant ainsi de l’éducation qui pourrait les aider à briser le cycle de la pauvreté.

Le British Medical Journal a même identifié l’assainissement comme le domaine d’intervention le plus important de ces 150 dernières années, plus important encore que les antibiotiques et les vaccins.

Pourtant, dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU, la cible relative à l’assainissement reste l’une de celles qui accusent le plus de retard. On estime que 10 millions d’enfants sont morts de maladies diarrhéiques depuis le lancement des objectifs du Millénaire.

Nous avons l’opportunité maintenant de changer le cours des choses. Vous pouvez changer le cours des choses.

Au moment où les Nations unies sont en train de formuler les nouveaux objectifs de développement durable, on peut mettre fin à cette terrible tragédie en veillant à la mise en place de systèmes adéquat d’alimentation en eau potable et d’assainissement et à l’amélioration des conditions d’hygiène.

Nous vous appelons à guider les efforts engagés au niveau mondial pour offrir à chacun un futur en meilleure santé, plus digne et plus prospère, en défendant l’inclusion d’un objectif dédié à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement partout et pour tous d’ici 2030.

Recevez, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de notre profonde considération.

WaterAid Burkina Faso

[3] UNICEF et Organisation mondiale de la santé Données du programme de suivi commun.

[4] Mon cher enfant - Mettre l’accès aux toilettes au cœur des Objectifs de développement durable pour transformer la santé des enfants partout dans le monde d’ici 2030. WaterAid, novembre 2014.

[5] Évaluation de l’Organisation mondiale de la santé selon laquelle « 88 % des maladies diarrhéiques sont imputables à la mauvaise qualité de l’eau, à un assainissement insuffisant et à une hygiène défectueuse », comme le souligne leur document d’information Liens entre l’eau, l’assainissement, l’hygiène et la santé, actualisé en 2004.

[6] Analyse réalisée par WaterAid sur la base des données issues du document annexe Supplementary appendix de l’article Global, regional, and national causes of child mortality in 2000–13, with projections to inform post-2015 priorities : an updated systematic analysis, publié dans la revue médicale The Lancet, le 1er octobre 2014, et évaluation de l’Organisation mondiale de la santé que « 88 % des maladies diarrhéiques sont imputables à la mauvaise qualité de l’eau, à un assainissement insuffisant et à une hygiène défectueuse » comme le souligne leur document d’information Liens entre l’eau, l’assainissement, l’hygiène et la santé, actualisé en 2004.

La vision de WaterAid est celle d’un monde où chacun aura accès à l’eau potable et à l’assainissement. Organisation internationale présente dans 26 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et du Pacifique, WaterAid agit pour transformer des vies en améliorant l’accès à l’eau potable et les conditions d’hygiène et d’assainissement de populations parmi les plus pauvres au monde. Depuis 1981, 19,2 millions de personnes ont pu accéder à l’eau potable grâce à l’action de WaterAid et 15,1 millions à l’assainissement depuis 2004. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.wateraid.org, suivez-nous sur Twitter @wateraid ou visitez notre page Facebook à www.facebook.com/wateraid.

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