"Investir dans les zones de l’UEMOA et de la CEMAC", tel est le thème-programme de ce raoût de ceux qui tiennent les rênes des entreprises du privé sous les tropiques.

En fait, il s’agit, comme l’a laissé entendre le président du présent forum, Léonce Kéré, d’une traduction concrète et opérationnelle des décisions prises par les chefs d’Etats lors du dernier Sommet de la Francophonie, tenu à Ouaga en novembre 2004.

Juliette Bonkoungou, ambassadrice du Burkina au Canada et présidente d’honneur de l’atelier genre et entrepreneuriat dans l’espace francophone, a surtout dépeint les mentalités qui sont des freins aux initiatives féminines en matière d’entreprise. Il faut, selon elle, une transformation des contextes légal et sociologique pour permettre aux femmes d’être employeurs, au lieu d’être reléguées aux travaux de seconde main.

Quant à Justin Damo Barro, vice-gouverneur de la BCEAO, il s’est appesanti sur les fondamentaux macroéconomiques dans les deux zones de l’espace francophone.

Pour lui il faut œuvrer à restaurer la capacité des Etats à promouvoir l’épargne et les investissements, sans oublier la libre concurrence. Chiffres à l’appui, il a affirmé que les équilibres économiques en Afrique sont toujours fragiles et qu’il faut les consolider.

Le président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, a évoqué la situation économique dans la zone UEMOA. Selon lui, l’épargne budgétaire y existe, mais est encore faible. La levée de certains obstacles est indispensable pour réduire la pauvreté. A ce sujet, l’UEMOA s’est engagée dans des réformes pour faire de sa zone un espace propice aux investissements.

Par vidéoconférence, le secrétaire général de l’OIF a loué la tenue de ce forum, qui épouse les vœux des chefs d’Etats de la Francophonie.

Enfin, Youssouf Ouédraogo, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, qui a ouvert le forum, a déclaré : "En vérité, vos assises ont toujours apporté une forte additionnalité à la Francophonie et à la dimension économique". Pour lui, il s’agira d’ouvrir des fenêtres pour l’investissement et le partenariat, afin de répondre aux exigences d’un monde en situation accélérée. Youssouf II est persuadé que le présent forum offre aux communautés d’affaires francophones des opportunités et surtout permet de développer des "synergies croisées sur les perspectives nouvelles qu’offre un environnement régional rénové, intégré et propice à l’expansion de l’entreprise privée". Ce forum, il en est convaincu, est un instrument de la Francophonie, qui promeut le partenariat Sud-Sud et Nord-Nord.

Le ministre des Affaires étrangères a soutenu également que l’intégration régionale en marche dans les zones CEMAC et UEMOA est un facteur de réduction des risques encourus par les entrepreneurs. Et pour cause, la discipline budgétaire et la rationalité économique ont permis de réduire également l’inflation. Et que dire des réformes ? Celles touchant l’Administration et la législation ont assis, foi de Youssouf Ouédraogo, un climat "pro-business" et un environnement propice aux investissements.

Tout en évoquant le NEPAD et son processus de revue des pairs, il a assuré ceux qui tiennent les commandes des fleurons des économies des deux zones du soutien du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, qui attend avec beaucoup d’intérêt les conclusions de ces IXes assises.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga