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Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida : « Il fallait que l’Armée réponde à l’appel du peuple »

Publié le dimanche 2 novembre 2014 à 21h27min

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Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida : « Il fallait que l’Armée réponde  à l’appel du peuple »

La journée du 31 octobre 2014 aura été des plus confuses quant à la gestion du pouvoir d’Etat après le départ de Blaise Compaoré. C’est dans ce contexte que le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida, apparemment soutenu par des organisations de la société civile (OSC), s’est affiché comme étant ‘’l’homme de la situation’’.

Ce que d’aucuns appellent ‘’Révolution’’ dans la vie politique au Burkina Faso a été effective grâce aux efforts conjugués des partis politiques d’opposition et des OSC. Et, ce sont les figures emblématiques de ces OSC dont Me Guy Hervé Kam, Pr Augustin Loada, l’artiste-musicien Smokey, qui ont assisté le Lieutenant-Colonel Zida au moment où il livrait son message. Un message livré - après celui du Gal Honoré Traoré - au nom, précise-t-il, des forces vives de la Nation. Des forces qui, à l’en croire, sont constituées d’OSC et de « toutes les forces armées nationales ».
Pour Smokey, l’un des principaux leaders du mouvement ‘’Balai citoyen’’, l’urgence – au regard des scènes de pillage ponctuées de violences – recommande de recourir à l’Armée. Une Armée qui, selon lui, a permis au pays d’éviter « un bain de sang » et qui, « apparemment, est à l’écoute du peuple ».

Et ce recours aura eu un écho favorable auprès du Lieutenant-Colonel Zida, l’Adjoint au chef de corps du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). « Nous avons estimé qu’il fallait que l’Armée réponde à l’appel du peuple », précise le n°2 du RSP. C’est pour, a-t-il laissé entendre, « accompagner le peuple pour qu’il s’accapare lui-même de son pouvoir et le gérer ». La lutte pour la récupération de ce pouvoir, rappelle-t-il, aura duré des jours, des mois et a également coûté des pertes en vies humaines. Le pouvoir ainsi acquis, le Lt-Col Zida promet qu’il « va rester entre les mains du peuple ». Et d’ajouter, « Je vous le rassure et nous allons y veiller par tous les moyens. Nous connaissons les aspirations de ce peuple ; et nous allons nous atteler à les satisfaire ».
Déjà, le ‘’nouvel homme fort’’ se veut rassurant : «  je voudrais vous rassurer que personne, qui qu’il soit, d’où qu’il vienne, ne pourra ravir la victoire du peuple burkinabè. Ceux qui sont encore tapis dans l’ombre, en train de fomenter des projets lugubres, je les mets en garde. Laissez le peuple jouir de sa victoire ; car le peuple a arraché sa victoire seul  ».

Avançons, cessons d’être pessimistes

Avec cette victoire, « la Révolution est là ». C’est du moins, ce qu’a précisé Smokey pour qui, avec le départ de Blaise Compaoré, c’est un « dinosaure » qui est tombé. Et d’ajouter, « Maintenant, il faut faire confiance à ceux qui ont œuvré jour et nuit pour que cela advienne. Nous devons laisser tomber les individualités égoïstes ». Ce qui est « important, selon lui, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas un Compaoré bis ».
Pour sa part, Me Kam a tenu à rassurer que « personne ne viendra récupérer notre Révolution ». Quant à la suite du combat, précise-t-il, « Un organe de transition sera mis en place en concertation avec l’opposition politique, les OSC qui ont toujours lutté avec nous, et l’Armée ». De toutes les façons, prévient Smokey, «  la personne qui va assurer la transition, ne restera pas au pouvoir au-delà d’un an ; après, il y aura une élection présidentielle  ».
En attendant, Smokey et ses compagnons leaders de la société civile disent avoir besoin de la compréhension des uns et des autres. « Nous ne sommes pas des suivistes ; nous restons des sentinelles aux aguets », a laissé entendre Smokey. Et d’ajouter, «  Nous avons un minimum de morale qui nous permette de ne pas pousser le peuple dans le gouffre ».
Pour lui, Smokey, c’est normal que le peuple s’intéresse à la suite de cette Révolution ; « c’est normal que le peuple soit dubitatif, se pose des questions ». Mais, « Que les gens soient tranquilles. Avançons, cessons d’être pessimistes ».
Relativement aux manifestants tombés sous les balles, Smokey a émis la nécessité de dresser un mausolée en symbole d’hommage à ceux-ci.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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