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Projet de modification de l’article 37 : à Dédougou les gens ont répondu à l’appel à la désobéissance civile du CFOB

Publié le mardi 28 octobre 2014 à 22h50min

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Projet de modification de l’article 37 : à Dédougou les gens ont répondu à l’appel à la désobéissance civile du CFOB

La coordination des partis de l’opposition politique du Mouhoun ont manifesté ce mardi 28 octobre 2014 à Dédougou contre la modification de l’article 37. Une modification qu’ils qualifient de « coup d’Etat constitutionnel ». Selon les organisateurs, la manifestation marque le début de la désobéissance civile. Et elle durera aussi longtemps que le projet de modification suivra son cours.

A Dédougou, c’est parti pour la désobéissance civile. En effet, conformément à l’appel du Chef de file de l’opposition politique, la coordination des partis politiques de l’opposition du Mouhoun ont organisé une marche de protestation contre la modification de l’article 37. Les manifestants ont indiqué que la marche qui a lieu ce mardi 28 octobre 2014, marque le début de la désobéissance civile. Car, explique l’ancien député du CDP aujourd’hui membre du MPP, Maurice Dieudonné Bonané « la modification de l’article 37 est un coup d’Etat constitutionnel. Et la population est en droit selon la constitution de sanctionner un tel coup d’Etat par la désobéissance civile ». Et de définir, « la désobéissance civile signifie l’absence de l’Etat, l’absence de loi ».

Les manifestants sont partis de la gare de melon en passant par le rondpoint Nazie Bonie, le haut commissariat où ils ont remis une lettre adressée au Président Blaise Compaoré ; le rondpoint de la femme, ils ont contourné le grand marché avant de terminer la marche au melon gare. Les manifestants ont fait des escales au niveau de la police, la gendarmerie et au haut commissariat où ils ont répété en chœur l’hymne national. Au haut commissariat après la récitation de l’hymne nationale, le Coordinateur des partis politiques de l’opposition politique du Mouhoun, Monsieur Fatin Tiébo a brandi la constitution invitant les participants de la marche à rester mobilisés pour mener une lutte « historique », car il s’agit de défendre la loi fondamentale. Pour lui, le monde entier et plus particulièrement l’Afrique a les yeux rivés sur le peuple Burkinabé qui fut l’un des premiers pays africains à faire un soulèvement populaire à peine 6 ans après son accession à l’indépendance. A l’instar de 1966, M. Tiébo invite les participants à rester courageux et déterminés pour faire respecter cette constitution en empêchant le coup d’Etat constitutionnel. Toute chose qui peut taire selon lui les velléités de modification constitutionnelles de certains pays africains.

Dans la lettre remise à madame la haut commissaire, la coordination menace, « Excellence monsieur le Président, si au delà des multiples interpellations de l’opposition politique, des organisations de la société civile, si vous restez sourd à la grogne montante, si vous tenez à vos ambitions démesurées de rester à vie au pouvoir en défiant tous les principes démocratiques alors ne soyez pas étonnés d’une insurrection populaire et que le peuple réclame votre départ sans condition du pouvoir avant même la fin de votre mandat ». Et de poursuivre en citant Thomas Sankara, car « il n’y a pas de plus grand fétiche que le peuple. Le fétiche le plus puissant, celui que l’on ne pourra jamais vaincre c’est le peuple ».

Madame la haut commissaire a promis de transmettre la lettre à qui de droit. Elle a invité les participants à rester républicain dans leur lutte.
Tout au long de la marche les slogans ne manquaient pas. « Blaise doit partir, il va partir », « 27 ans c’est bon et si tu mourais aujourd’hui », « le tripatouillage de la constitution à bas ! ». On pouvait également lire sur les pancartes « Blaise Compaoré notre ébola », « un seul homme menace la paix au Burkina, Blaise Compaoré ! »
Ibrahima Traoré
Lefaos.net

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