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Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

Publié le mardi 21 octobre 2014 à 02h08min

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Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

Détenue depuis avril 2011 à Odienné dans le nord-ouest de la Côte-d’Ivoire, l’ex-Première dame ivoirienne devra comparaître à partir du mercredi 22 octobre 2014, devant la Cour d’assises d’Abidjan pour répondre d’actes constitutifs d’infractions ‘’graves’’ en matière de droits de l’Homme. Avec elle, plus de 80 autres personnalités proches de l’ancien président Laurent Gbagbo seront face aux juges ivoiriens. Des procès qui s’ouvrent dans un contexte où le régime du président Ouattara est sous non seulement une pression internationale qu’exerce la Cour pénale internationale (CPI), mais aussi une pression interne tenant à l’élection présidentielle de 2015.

A la suite du gouvernement qui a décidé le 21 septembre 2013 de ne pas transférer Simone Gbagbo – alors sous mandat d’arrêt signé CPI - à La Haye, c’est la justice ivoirienne qui annonce l’ouverture de son procès pour le 20 octobre 2014. Et c’est la Cour d’assises d’Abidjan composée de trente-six - jurés nouvellement désignés – qui conduira ce procès. Avec l’ex-Première dame, devront comparaître de nombreuses autres personnalités dont Pascal Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI), l’ancien ministre Danièle Boni-Claverie, l’ancien chef de la garde républicaine le général Bruno Dogbo Blé, l’ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président Laurent Gbagbo. Tous, pour répondre de leurs actes posés surtout dans le contexte post-électoral de décembre 2010 à avril 2011. Des actes rangés sous des qualificatifs ‘’d’atteinte à la sûreté de l’Etat’’, de ‘’corruption de fonctionnaires’’, ‘’d’organisation en bande armée’’, de ‘’xénophobie’’, ‘’d’usurpation de titres’’.

L’ex-Première dame sera ainsi jugée pour ‘’atteinte à la sûreté de l’Etat’’. Or, pour la CPI, elle doit être jugée pour ‘’crimes contre l’humanité’’, sur la base de sa responsabilité pénale individuelle dans la commission de meurtres, de viols et d’autres formes de violences sexuelles, d’actes de persécution et d’autres actes inhumains durant la période allant du 16 décembre 2010 au 12 avril 2011. C’est du moins, pour ces griefs que la CPI a émis en date du 29 février 2012, un mandat d’arrêt contre elle. Et la suite, c’est la demande de transfèrement émise par la Cour. En réponse à cette demande, le gouvernement ivoirien a opté officiellement le 20 septembre 2013, pour le refus d’envoyer ‘’sa nationale’’ à la Cour de La Haye.

La CPI pousse, la CI résiste et entend jouer sur sa crédibilité

Toutefois, et au regard – sans doute - de la gravité des actes en cause, la CPI a entrepris d’acculer les autorités ivoiriennes pour qu’elles se décident dans le sens du transfèrement. Mais celles-ci ont opté de convaincre la CPI que la justice ivoirienne est en mesure d’offrir à l’ex-Première dame un procès juste et équitable. D’où le récent renforcement du dossier de refus du transfèrement par de nouvelles pièces, en l’occurrence des procès-verbaux d’interrogatoires de l’accusée, des interrogatoires conduits par le doyen des juges en charge de l’instruction dans cette affaire. Ces pièces envoyées, Abidjan n’a pas attendu que les juges de la CPI se prononcent sur leur admissibilité, encore moins sur leur rayonnement. Elle a programmé ‘’son procès’’.

Même si la CPI est en réalité une justice complémentaire - et non substitutive – à la justice nationale, cette situation peut raidir le bras-de-fer entre Abidjan et La Haye qui tient à ce que l’ex-Première soit jugée, et bien jugée. La Cour, maintiendra-t-elle son insistance à vouloir juger Simone Gbagbo ? On peut présager par l’affirmative, car rien ne l’oblige, en tout cas pour l’instant, à renoncer à ses poursuites. Et l’empressement de la justice ivoirienne laisse penser que cette affaire révèle être une ‘’une patate chaude’’ entre les mains du pouvoir ivoirien. Et il faut s’en débarrasser. Mais de quelle manière ? En tout cas, le 29 septembre 2013 déjà, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné, laissait entendre sur Rfi (Radio France internationale) que le président Alassane Ouattara lui-même « souhaite que la justice aille vite ». Espérons que ‘’vitesse et précipitation ne seront pas confondues’’, de sorte que les accusés soient à l’abri d’une justice expéditive, qu’ils subissent plutôt la rigueur de la loi à la juste hauteur de leurs forfaits établis, sans exagération.

Les enjeux électoraux obligent

L’autre facteur constitutif de source de pression, c’est bien l’élection présidentielle de 2015. La volonté du président Alassane Ouattara de candidater à cette compétition électorale relève maintenant d’un secret de polichinelle. Et il veut tenir parole - ou à tout le moins, donner l’impression de tenir parole en faisant juste ouvrir le procès - vis-à-vis de son électorat qui aurait particulièrement été victime des affres du régime Gbagbo, et auquel électorat il a promis justice à l’entame de son mandat qui n’a encore que quelques mois avant terme. En ordonnant à la justice – ces procès étant fondamentalement et hautement politiques – d’agir dans la précipitation, le régime actuel veut certainement jouer sur sa crédibilité vis-à-vis des populations ivoiriennes qui ont redouté le pouvoir de son prédécesseur. Au même moment, il donne l’impression d’écorner le moins possible, le processus de réconciliation dont l’effritement pourrait entacher le processus électoral et influencer négativement les résultats. Ce qui semble justifier le refus de transférer l’ex-Première dame à La Haye, à la demande, semble-t-il, de celle-ci. Et c’est également au regard des enjeux électoraux, que le président Ouattara semble vouloir attendre d’être de plein pied dans son deuxième et sans doute dernier mandat, avant de livrer à la justice, ceux de son camp qui auraient eux-aussi, commis des exactions aux périodes troubles de la crise ivoirienne. Que justice soit rendue !

En attendant, la décision d’aller vite dans ‘’l’affaire Simone Gbagbo et autres’’, ressemble aussi à une façon de faire savoir à la CPI et à la face du monde, que la CI a restauré ses institutions – du moins judiciaires – et est à même de relever les défis inhérents à l’Etat de droit démocratique. Ainsi, la plus célèbre prisonnière d’Odienné sera jugée par la justice ivoirienne, tandis que son époux, Laurent Gbagbo le sera aux Pays-Bas.

Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile : Transfèrement de Simone Gbagbo à la CPI : Les raisons d’un refus

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Vos commentaires

  • Le 21 octobre 2014 à 08:41, par FILLE FACILE En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    Pour la prochaine présidentielle, Ouattara sera réélu (avec un score à la soviétique). Puis il passera la main au VÉRITABLE CHEF actuellement en Côte d’Ivoire, il s’agit de GUILLAUME SORO.

  • Le 21 octobre 2014 à 13:02, par ILBOUDO En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    Pauvre Afrique !

    à quand l’éveille de conscience ?

  • Le 21 octobre 2014 à 13:12, par Omar En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    Le scénario est déjà connu : reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés , Mme Gbagbo sera condamnée à une peine de prison à vie puis se verra plus tard graciee par un Alassane Dramane Ouattara magnanime ., chose qui ne peut pas arriver si transfèrement devant la C P I il y avait ., chose qu’il n’ avait pas envie d’ offrir ni à Laurent Gbagbo , ni à Blé Goude

  • Le 21 octobre 2014 à 13:23 En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    Simone a vraiment fait mal et du mal à ses semblables. je crois que pour la paix inter Etat, nous devrons faire tout pour ne pas divulguer certaines images lamentables,certaines images que je ne saurai vous décrire, laisser paraître.
    L’Homme est vraiment un monstre pour l’Homme. Comment un être humain peut-il avoir un cœur si dur comme de la pierre et pire encore ? car en dessous de la pierre l’eau y coule.

  • Le 21 octobre 2014 à 15:58, par ben En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    je voudrais d,abord m,adresser au lobi fulber qui fait paraitre ce chifon. pls ne fait pas parraitre toutes tes stupides inspirations car il y a des idiots comme toi au faso meme jusqu,au sommet
    de votre sois disant etat. vous avez peur qu,on se venge de vous mais vs n,arretez pas les veines
    provocations. je veux informer cuex qui ont laisser des ordures de commentaires ici que le dossier de la cpi ne conserne pas seulement gbagbo et son groupe. c,est un dossier , alassane soro, et le con du fasso font parti de ce dossier. si le pd veux cacher son anuss qui coule, avec sa main, il s,est que l,odeur qui se degage de lson anus pourri est pire que l,ebola. c,est pourquoi je vous informe que le con qui se dit fort le sait clairement que si ca capote pour lui haha c,est tres vilain pour lui. blaise le sait tres clairement que ses agissements sont connus et su de tous sauf au faso.un petit exemple mais vous etes libres de croires ou de refuser de croire. quand in 2002 la bande de soro attaquait la ci , la france le savait clairement
    tous les parrains de soro sont connus de tous sauf au faso. ce n,est pas une histoire de gbagbo et sa femme. taisez vous peu sinon votre surprise sera un honte eternelle malheureusement au faso on connait pas la honte. un voleur ignore toujours la honte. dites moi
    l,avion air algerien qui a cracher recemment comment les terrorristes ont su que 53 militaires francais devais monter a bord ?? ce n,est pas simone gbagbo qui a informer les demons, mais
    blaise le sait. je ne suis pas fpi je ne connais pas gbagbo ni safemme mais je suis ivoirien tres fiert pour repondre a l,autre, le coeur de ta mere est aussi dur comme une pierre et l,eau qui coule en bas de cette pierre est noire boueuse et sent tres mauvais et tu as bu et nager dans cette eau sale , cest pourquoi tu es aveugler et fait de tel commentaire va demander a ta mere
    d,aller se laver ca coulera toujours parcequ,elle est sale de nature.

  • Le 21 octobre 2014 à 17:26, par kali11 En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    l histoire finit toujours par ratrapper ceux qui penses etre intelligent que la société dans laquelle eux meme ils sont issus que la justice soit pour ceux qui en ont besoin

  • Le 24 février 2015 à 11:18 En réponse à : Procès de Simone Gbagbo : Et si Alassane Ouattara voulait préparer sa réélection en 2015 ?

    je suis le rev prophete takouo israel je vous informe que le president ado a dejar perdu l les election 2015 car dieu la dejar planifier et alassane ottarra et son clan passera obligatoirement par la c p i voir la connation .

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