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Soirée partage des Récréâtrales : Le Cinéaste Idrissa Ouédraogo prépare son retour

Publié le mardi 14 octobre 2014 à 18h18min

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Soirée partage des Récréâtrales : Le Cinéaste Idrissa Ouédraogo prépare son retour

Les résidences panafricaines d’écriture, de création et de recherches théâtrales se tiendront du 25 octobre au 2 novembre 2014. En attendant cet évènement, des soirées de partage sont organisées tous les lundis et samedis soir à Gounghin. Ce lundi, c’est l’Etalon d’or 1991, le cinéaste Idrissa Ouédraogo qui était à l’honneur. Il y a eu « un cours du soir », selon l’expression de Ousmane Sembène, avec le film du maestro « Kini et Adams » suivi de discussion avec le public.

Après le poète Jacques Guegané le 6 octobre, le philosophe, penseur de l’art, le Pr. Mahamadé Savadogo, c’était au tour de Idrissa Ouédraogo, cinéaste de « se partager » avec le public. Grand prix du jury de Cannes en 1990 et Etalon de Yennenga du FESPACO 1991, le cinéaste burkinabè avait certainement beaucoup de choses à partager avec le public qui s’est invité nombreux dans la cour de la famille Zaida à Gounghin. Le film de l’homme de la soirée, « Kini et Adams », réalisé en 1997 au Zimbabwe en anglais, sous-titré en français avec un budget de plus de 800 millions a tenu en haleine les noctambules.

S’en sont suivies des questions de l’animateur de la soirée pour découvrir davantage le cinéaste qui a tracé sa biographie, depuis ses années scolaires jusqu’à ses productions cinématographiques qui ont connu plus ou moins de succès. « Mais pourquoi ce long silence du maestro » ? C’est une question que les cinéphiles se posent et à laquelle, l’intéressé ne pouvait échapper. L’Etalon d’or a déploré le manque de politique culturelle dans nos Etas, le manque de respect des politiques pour les cinéastes. « On nous prend pour des fous ». Mais le maestro rassure, ses rêves sont intacts.

D’ailleurs, il a un projet qui lui tient à cœur. La réalisation d’un film sur la pénétration coloniale en Afrique, « Dieu le soleil ». L’angle est choisi. Il s’agira de mettre l’accent sur la résistance de ces hommes et femmes qui n’avaient que leur courage et des armes dérisoires, face aux canons des envahisseurs. Les capitaines Voulet et Chanoine en auront pour leur compte. Eux qui ont « tué, violé, massacré, pillé… », ceux à qui ils disaient apporter la civilisation. « C’est mon rêve depuis 10 ans », précise-t-il. Si le projet prend autant de temps, c’est entre autres à cause du manque de ressources. Le sempiternel problème du financement du film. Encore plus vrai avec un tel projet. Les principaux bailleurs étant du nord, accepteront-ils de délier les cordons de la bourse pour financer un projet qui ne les caresse pas ? Pas si sûr. « L’Europe ne nous donnera pas le fouet pour que l’on la fouette », reconnait-il. Mais renchéri-t-il, le rêve peut être une réalité.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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