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Economie africaine : Une croissance de 5,2% attendue en 2015

Publié le vendredi 10 octobre 2014 à 00h44min

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Economie africaine : Une croissance de 5,2%  attendue en 2015

Malgré les menaces Ebola, Boko Haram et autres, l’Afrique pourrait atteindre en 2015-2016 une croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) de 5,2% contre 4,6% en 2014. C’est là une prévision du dernier rapport de Africa’s Pulse, publication semestrielle de la Banque mondiale qui analyse périodiquement les perspectives économiques du continent.

Selon le dernier rapport Africa’s Pulse, publié le 7 Octobre dernier à Washington, l’Afrique devrait conforter sa position économique dans les mois à venir et atteindre un taux de croissance du PIB de 5,2% en 2015-16, contre 4,6% en 2014. L’Afrique devrait rester l’une des régions au monde où la croissance est la plus rapide et surtout, la plus soutenue. En effet, le continent, rappelle Francisco Ferreira, économiste en chef pour la Région Afrique de la Banque mondiale, est dans une dynamique de croissance ininterrompue depuis une vingtaine d’années. L’Afrique est donc encore à passe de confirmer cette tendance positive. Cela en dépit de nombreux obstacles. D’abord une conjoncture marquée par la baisse du prix des matières premières qui représentent les trois quarts des exportations totales de biens de l’Afrique subsaharienne ; et par la baisse des investissements directs étrangers liée au ralentissement de l’économie mondiale. Enfin, les répercussions économiques des menaces Boko Haram, Al Shabab et surtout de l’épidémie Ebola qui sévit dans plusieurs pays ouest-africains (Libéria, Sierra Leone, Guinée). Malgré ces énormes défis, l’Afrique tient et renforce sa position économique dans le monde.

Le Nigéria, fer de lance de l’économie africaine

Les Etats africains sont loin d’être logés à la même enseigne par rapport à cette relative bonne santé économique qui semble se conforter d’année en année. Si au Nigéria, désormais fer de lance de l’économie, l’activité économique se renforce avec un PIB qui est passé de 6,2% au premier trimestre 2014 à 6,5% au deuxième trimestre 2014 en glissement annuel, ce qui conforte sa place de première puissance économique ; en Afrique du Sud, deuxième économie du sous-continent, les tendances ne sont très bonnes. En effet, l’économie sud-africaine affichait un timide taux de croissance de 1% au deuxième trimestre 2014 en glissement annuel, son niveau le plus faible depuis la crise financière de 2009. Ailleurs sur le continent, la croissance est restée soutenue dans beaucoup de pays à faible revenu tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Mozambique et la Tanzanie. En Côte d’Ivoire, par exemple l’importante augmentation de la production de cacao et de riz a stimulé le secteur agricole et contribué à soutenir la forte croissance économique du pays. Pendant que l’agriculture et les investissements publics (en particulier dans les infrastructures) continuent de booster l’économie éthiopienne. L’économie burkinabé, devrait, pour ce qui la concerne, demeurer dynamique avec la poursuite des investissements dans les infrastructures prévues dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD). La croissance du PIB réel attendue pourrait dépasser les 5,2% escomptés au niveau continental pour atteindre plus de 6 % en 2015.

Le défi des transformations structurelles des économies

Mais le grand défi pour les Etats africains reste la transformation de leurs économies pour en faire de véritables outils de progrès économiques et sociaux durables. Dans cette perspective, un accent particulier devrait être mis sur l’industrialisation, la production agricole et le développement des économies locales. Car, comme l’indique Punam Chuhan-Pole, économiste principale à la Banque mondiale et coauteur de cette publication, les évolutions structurelles n’ont pas été au rendez-vous des progrès économiques des 20 dernières années en Afrique. Ainsi, la majorité des emplois sur le continent restent agricoles avec un faible développement du secteur industriel et manufacturier ». En s’industrialisant peu, l’Afrique passe à côté d’un facteur essentiel de croissance et d’emploi. Le rapport Africa’s Pulse souligne en effet ceci « si l’industrie manufacturière n’est pas la panacée, il faut toutefois que l’Afrique développe sa base industrielle. L’ensemble des secteurs tireraient parti de meilleurs fondamentaux : climat des affaires favorable, stabilité macroéconomique, accès à une énergie fiable et bon marché, transports moins coûteux et main d’œuvre plus qualifiée ». Par ailleurs le rapport montre que l’extraction de ressources naturelles et le secteur des services soutiennent la croissance africaine. Pendant que la contribution de la production industrielle et agricole à la croissance baisse, alors même que la plupart des travailleurs et 80% des populations les plus démunies tirent l’essentiel de leurs revenus de l’agriculture vivrière. D’où la nécessité d’investir davantage dans le développement des économies locales et les emplois en zone rurale afin d’améliorer l’offre de biens et services dans les secteurs de l’éducation, la santé, le transport, l’énergie et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
La nouvelle édition semestrielle d’Africa’s Pulse publiée par la Banque mondiale sur les perspectives de l’économie africaine (en anglais) peut être consultée à cette adresse : http://www.worldbank.org/africaspulse.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 octobre 2014 à 22:44 En réponse à : Economie africaine : Une croissance de 5,2% attendue en 2015

    Et, pour le Burkina, croissance proche de zéro ? malgré l’or ? On est loin d’atteindre les résultats envisagés par notre président solitaire avec une croissance à deux chiffres pour émerger ? les résultats de notre soit-disant SCADD ne seront pas atteint à 50% et dire que certains veulent que notre président poursuit son mandat après 2015 avec des résultats aussi pitoyables ! pour faire émerger quelques personnes comme.... pendant que les 3/4 de la population vit dans sa misère.

  • Le 10 octobre 2014 à 16:46, par Nourdine En réponse à : Economie africaine : Une croissance de 5,2% attendue en 2015

    Ceci ne vaut rien pour ceux qui savent interpreter les chiffres par rapport au potentialités du continent.Cela dit,L’Afrique peut accroitre plus son PIB a plusque ca en quelques mois seulement mais la corruption et l’ingerence politique des pays occidentaux l’en empeche

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