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Les Premiers ministres de l’UEMOA à Niamey : Quelle solidarité pour les peuples de la sous-région ?

Publié le mercredi 3 décembre 2003 à 12h10min

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Le 28 novembre 2003 s’est tenue à Niamey au Niger la première rencontre des Premiers ministres et chefs de délégations des Etats membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA).

Ils sont venus du Burkina Faso, du Mali, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de la Guinée Bissau, du Sénégal et du pays hôte, le Niger pour accomplir à Niamey un acte de foi, d’espoir et d’espérance : impulser une dynamique nouvelle à l’UEMOA dans sa marche vers l’intégration des Etats membres.

Par cet acte, ils entendent bâtir ce pont indispensable au passage et au cheminement de l’UEMOA des gouvernants à l’UEMOA des peuples. Ce pont, au-delà de toute définition conceptuelle intellectualiste se veut une réalité concrète à même de permettre aux peuples de l’espace UEMOA de s’assumer sans complexe dans un élan de solidarité, de fraternité, dans un esprit d’intégration, de paix, dans un climat de tolérance et en bonne intelligence de complémentarité avec les autres peuples d’Afrique et du monde.

Le regard dans le rétroviseur de l’histoire récente témoigne que les Etats membres de l’espace UEMOA n’ont pas toujours vécu et agi dans le sens des attentes et des souhaits de leurs peuples. En effet, et ce n’est là un secret pour personne, des situations de crise nous apprennent que malgré les décisions déjà prises pour que tous les pays de l’UEMOA convolent en justes noces, force est de constater que la jouissance des libertés de circulation des personnes et des biens, du droit de résidence, de prestation de services et d’établissement n’est pas effective dans tous les Etats membres de l’Union. Pire, les victimes d’oppressions multiples et multiformes, d’exploitations multidimensionnelles, de dévalorisation et de dépersonnalisation se conjuguent au quotidien dans certains pays de l’espace commun.

Aussi des populations, parce que ressortissant d’autres Etats du même espace sont-elles condamnées à être les damnées de la terre. Le fardeau est lourd à porter ! D’où l’urgence de sursauts, de revendications, de révoltes et de luttes pour semer dans l’opinion égarée les graines de la dignité de l’Homme de l’UEMOA. Un Homme qui se veut libre et qui peut voguer à loisir dans l’espace UEMOA sans être la proie des tracasseries et autres entraves meurtrières.

L’UEMOA, parce qu’elle porte l’héritage des valeurs d’hospitalité, de solidarité, de fraternité et des actions collectives africaines ne doit tolérer longtemps encore cette somme d’humiliations. Car nous voulons une organisation commune pour la promotion des peuples de la sous-région. Et nous l’avons.

Plus que jamais donc, nous devons tous œuvrer à imprimer à l’UEMOA ses lettres de noblesse. La tâche n’est pas et ne sera pas de tout repos ! Car il s’agit de convertir une zone de turbulences en un espace plus sécurisé, creuset de rencontres, d’échanges, de collaboration et de coopération entre peuples de l’UEMOA d’une part, et d’autre part entre les peuples de l’UEMOA et les autres peuples du monde dans la perspective de l’interpénétration des connaissances et des expériences. Au delà donc des divergences qui ponctuent la vie des Etats de la sous-région, l’espace UEMOA doit demeurer ce pôle de convergence où s’expriment tous les fleurons du savoir, du savoir-faire et du savoir-être d’une conscience d’appartenance à un même destin.

C’est dire donc que de l’UEMOA des gouvernants, nous devons passer à l’UEMOA des peuples. Du cadre spatial de réflexion permanente, l’UEMOA se veut alors cette école de mobilisation et de reprise des initiatives créatrices pour fonder son expression sur les valeurs qui autorisent une véritable dynamique communautaire. Puisse donc cette UEMOA des peuples tirer leçons de l’échec de certaines institutions sœurs pour bâtir ses piliers sur les ruines de la désunion et de la mésentente savamment entretenues par certains politiques pour empêcher les peuples de se connaître, de s’apprécier, de vivre ensemble, de regarder ensemble l’avenir et d’entreprendre ensemble des actions salutaires. C’est un besoin collectif. Et le défi est à relever collectivement pour sonner enfin le réveil des énergies assoupies.

Sita TARBAGDO
Tarbagdo_sita@yahoo.fr


Le Premier ministre aux ressortissants burkinabè au Niger

Au cours de son séjour au Niger dans le cadre de la première rencontre des Premiers ministres des Etats membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA), le Premier ministre du Burkina Faso, Paramanga Ernest Yonli a rencontré les ressortissants burkinabè au Niger. Lors des échanges, le porte-parole des ressortissants a salué l’esprit de fraternité et d’hospitalité dont fait preuve le peuple du Niger. D’où le fait que les ressortissants étrangers n’ont pas de problème d’intégration.

Comme doléances, les Burkinabè au Niger sollicitent l’ouverture d’un consulat dans leur pays d’accueil. En réponse, le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli a promis l’ouverture du consulat au Niger après celui de Kumassi au Ghana. Cette ouverture se fera en 2005 et pourquoi pas en 2004 si les moyens pour sa gestion le permettent. En attendant le consulat du Niger, les ressortissants burkinabè dans ce pays n’ont rien à craindre. En effet, témoigne le Premier ministre Yonli, "les accords dont le Niger est signataire les protègent".

Et puis le Niger a le sens de l’hospitalité africaine. Aussi le Premier ministre a-t-il invité ses compatriotes à travailler à toujours mériter cette hospitalité et cette solidarité nigériennes. Au Niger, vivent actuellement environ 700 000 Burkinabè. Depuis 1980, ils sont organisés en association : l’Association des ressortissants burkinabè au Niger. A cette association, le Premier ministre a remis pour sa caisse une enveloppe d’un million de F CFA.

S.T.


Le Premier ministre Yonli chez le président Tandja

En marge de la rencontre de Niamey, le Premier ministre burkinabè Paramanga Ernest Yonli a rendu une visite de courtoisie au président de la République du Niger, Mamadou Tandja. A l’illustre hôte, le premier ministre burkinabè a transmis les salutations fraternelles du président du Faso, Blaise Compaoré. Par cette visite, Paramanga Ernest Yonli a témoigné sa reconnaissance au président Tandja, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’UEMOA pour avoir pris cette initiative de réunir les chefs de gouvernements des Etats membres de l’Union. Cette rencontre leur a permis de faire un tour d’horizon de l’évolution de l’intégration, d’en relever les insuffisances et les faiblesses et de faire des propositions de réajustement.

"Cette rencontre de Niamey entre Premiers ministres de l’UEMOA traduit la volonté du président Tandja de marquer son mandat à la présidence de l’Union par un certain nombre d’innovations, de sorte que l’intégration demeure une réalité vécue au quotidien par les gouvernants et surtout par les populations"... De sorte que "la solidarité qui est le socle de notre regroupement soit vécue d’un Etat à l’autre par nos peuples à travers des actions visibles de l’intégration".

S.T.

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