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Bienvenue Bakyono, coordonnateur de l’Université d’été MPP du Sanguié : « En 2015, notre parti deviendra la première force politique dans la zone, si ce n’est pas déjà le cas »

Publié le mercredi 3 septembre 2014 à 01h23min

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Bienvenue Bakyono, coordonnateur de l’Université d’été MPP du Sanguié : « En 2015, notre parti deviendra la première force politique dans la zone, si ce n’est pas déjà le cas »

Alors que les annonces de démissions au Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) se succèdent et se répandent dans la presse, entraînant des mises au point de la part de la direction du parti ; sa section de la province du Sanguié dans le Centre-Ouest se prépare pour sa première université d’été prévue les 6 et 7 septembre prochains à Réo. Des préparatifs de l’événement, la vie et les forces du parti ; le coordonnateur, Bienvenue Ambroise Bakyono, par ailleurs membre du bureau exécutif national du MPP, en parle dans cet entretien.

Lefaso.net : Vous organisez du 6 au 7 septembre 2014 à Réo, une Université d’été du MPP sur le thème : « Leadership politique de la jeunesse : Se former pour être des acteurs efficaces du Changement ». Pourquoi cette thématique et dans quel cadre s’inscrit l’initiative ?

Bienvenue Ambroise Bakyono : Il vous souviendra que Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a été porté sur les fonts baptismaux dans un contexte mondial secoué par une crise multidimensionnelle et dans un contexte national profondément perturbé et en pleine mutation. A sa naissance, le MPP s’est donné pour ambition d’être un cadre de rassemblement de tous les démocrates, patriotes et progressistes quelle que soit leur origine sociale ou leur appartenance politique.
Dans ce sens, le mouvement est aujourd’hui constitué de toutes les couches sociales d’origines tout aussi diverses que variées. Et à l’instar de la démographie nationale, le MPP est constitué d’une frange jeune très importante.
La situation internationale et nationale impose à notre parti de nombreux défis à relever. Entre autres, faire émerger une jeunesse confiante en elle-même, dont le leadership lui permet de faire des choix de vie au plan personnel et communautaire.
C’est dans le but de contribuer un temps soit peu à relever une partie de ce défi que la présente Université d’été est organisée pour regrouper la jeunesse scolaire, estudiantine et des camarades jeunes des secteurs structurés du Sanguié autour d’un thème pragmatique qui fera d’eux de futurs combattants efficaces de la démocratie, de l’égalité et du progrès.

De quoi sera-t-il concrètement question au cours de cette première Université d’été du MPP au Sanguié ?

Il s’agira de traiter pendant deux jours, sous forme de communications ou de panels, des sujets variés qui vont, de l’information sur les grandes orientations du parti, son mode d’organisation, son programme, aux aspects juridiques et politiques d’une éventuelle modification de l’article 37 de notre Constitution, sans occulter l’épineuse question de la résistance citoyenne contre un éventuel référendum pour sauter ou non la clause limitative du mandat présidentiel.

Combien de participants attendez-vous pour cette manifestation ?
Cette université d’été se tient suite au besoin de formation exprimé par les étudiants MPP de l’Université de Koudougou ressortissants du Sanguié et de la coordination des élèves MPP de la commune de Réo. Et pour cette présente édition, l’Université rassemblera donc des élèves, des étudiants et des militants des secteurs structurés de la province du Sanguié, ainsi que les dirigeants et cadres du MPP au niveau national. Des délégations provinciales du Boulkiemdé, de la Sissili et du Ziro sont également annoncées. La haute direction politique nationale est attendue pour participer et animer activement les panels. Nous attendons environ cinq cent (500) participants parce que c’est ce que nous pouvons accueillir, compte tenu du manque d’infrastructures de grande capacité d’accueil dans la province.

Mais où se dérouleront exactement les travaux de l’université ?

Les travaux auront lieu à la Maison de la femme de Réo, au secteur 1.

Etes-vous sûr de pouvoir mobiliser actuellement les élèves et les étudiants dont beaucoup sont certainement partis ailleurs pour les vacances…
La mobilisation n’est plus un souci pour le MPP dans le Sanguié. Autant d’autres sont partis ailleurs, autant d’autres passent leurs vacances à Réo et dans le Sanguié pris dans son ensemble.

Il y a aussi les travaux champêtres qui pourraient amener certains parents à retenir leurs enfants. Tout cela n’aura-t-il pas d’impact sur la mobilisation ?

Au Sanguié, tous les parents sont conscients de l’enjeu que représente la problématique du changement. Nous pouvons dire sans grand risque de nous tromper qu’ils y sont globalement favorables.

Votre Université va se tenir dans un contexte encore marqué par des démissions de votre parti, le MPP vers le CDP que vous avez tous quitté. C’est notamment le cas de Mohamed Traoré et de ses compagnons. Qu’en pensez-vous ?

Ce monsieur est un quidam politique. Sa petite sortie fortement médiatisée pour porter l’estocade au MPP est un flop. Il n’a apporté aucune preuve qu’il est suivi par une seule personne dans son aventure. Cela ne fait pas sérieux pour un jeune et il ne donne pas une bonne image de la jeunesse burkinabè en se livrant à cette mise en scène grotesque. Chacun adhère ou quitte librement un parti, ce que nous dénonçons c’est la manière, les affabulations et autres allégations mensongères qu’il développe.

« Un non évènement », diriez-vous aussi comme l’a laissé entendre votre secrétaire national de l’Union des Jeunes, Abdoulaye Mossé dans Le Pays…

Affirmatif. Dans la même logique, si Assimi Kouanda a traité la démission de soixante quinze membres de son Bureau politique, parmi lesquels, on retrouvait le président Roch, un puissant Salif Diallo et le maire émérite de Ouagadougou, Simon Compaoré de « non-évènement », je vous laisse vous-même tirer les conclusions implacables et logiques qui s’imposent.

Ce n’est pas le seul exemple, il est aussi fait cas de démissions à Pabré…
Tous ceux qui ont démissionné de leur parti d’origine et par la suite adhéré au MPP avaient la preuve de leurs faits. Il ne s’agit pas d’organiser un mauvais casting de comédiens aux talents douteux, fortement médiatisé pour faire croire qu’il y a des démissions au MPP.

A cette allure, cela ne risque-t-il pas de fragiliser à la longue votre formation dont certaines langues n’hésitent plus à dire qu’elle est en panne ?

Que ceux qui prennent leurs rêves pour réalités se réveillent. Le MPP est plus que jamais solide. Et dans les jours à venir nous vous donnerons de quoi voir avec notre rentrée politique qui se profile à l’horizon. Entre-temps nous aurons achevé la mise en place de toutes nos structures au niveau national et international et nous compterons en ce moment plus de cent quatre-vingt (180 000) militants membres de nos structures.

Il a aussi été fait cas de mésentente au sein du trio de tête RSS, surtout depuis l’interview de Roch Marc Christian Kaboré à Africa 24.
Ce ne sont que des ragots. C’est seulement le souhait des personnes qui veulent que le MPP implose ou explose.

Mais, comme on dit chez nous, il n’y a pas de fumée sans feu. Qu’est-ce qu’il en est exactement ?

Il n’en est rien. Le trio est bien en place, l’exécutif du MPP est bien en place, le bureau politique fonctionne correctement et monte en régime, le MPP monte en puissance.

Comment avez-vous appréhendé l’affirmation de Roch lors de cette interview, à savoir « Quand j’ai créé mon parti » ?

La phrase a été rapidement sortie de son contexte et détournée à dessein. Le MPP est un mouvement auquel bon nombre de patriotes sincères adhèrent. Au même titre que le camarade président Roch Marc Christian KABORE, je peux dire en tant que militant que le MPP « c’est mon parti ».

Mais, il n’empêche que certains y ont vu une personnalisation du parti au détriment de Salif et de Simon…

Le MPP est notre patrimoine à tous. Ce n’est pas le parti de RSS seulement. Ceux qui formulent ces pseudo analyses, se livrent à de basses manœuvres de déstabilisation afin de toucher le moral des troupes. Mais cela ne trompe personne. Les gens d’en face ont la faiblesse de miser sur l’éclatement du trio pour que le mouvement s’estompe. Jusque là, Il n’en est rien et il n’en sera rien. Rien ne peut arrêter un peuple en mouvement, rien.


Pour vous, il n’y a aucun problème de leadership à la tête du MPP…

Je n’en vois aucun. Les choses sont claires au MPP, les rôles et tâches sont bien repartis, et chacun contribue à la vie et à la marche du parti.
Le MPP est un parti démocratique où toutes les questions sont débattues à chaque niveau ou instance appropriée. A la conférence de presse du lundi 1 septembre, le Camarade 1er vice- président Salif Diallo l’a répété : « Au MPP ce n’est pas comme au CDP où c’est la volonté d’un seul homme qu’on exécute »

Et au niveau du MPP Sanguié ?

Pourquoi cette question ? En avez-vous eu vent ? C’est vrai que certaines personnes s’y attendaient, mais force est de reconnaître qu’il existe une parfaite harmonie entre tous les animateurs du mouvement dans cette partie du Burkina. Nous sommes tous conscients qu’il nous faut une bonne dose stœchiométrique d’engagement total, d’unité d’action, et de détermination pour notre victoire prochaine.

Quel est l’état d’implantation du parti à ce jour dans la province ?

Le MPP y est présent dans l’ensemble des villes, villages et hameaux. Le Mouvement du Peuple pour le Progrès est de grande amplitude dans le Sanguié. A toutes nos sorties, nous rencontrons une adhésion populaire inégalée à l’instar de ce qui se passe sur le plan national et international.

Où en êtes-vous avec la mise en place des structures locales de votre parti dans la zone ?

D’ici la mi-septembre 2014, la mise en place de l’ensemble des structures de base, des structures spécifiques et des unions sera achevée.


Vous n’avez pas encore pris part à un scrutin. Mais, si vous devriez faire une évaluation de vos forces et classez votre parti parmi les formations politiques présentes dans la province, quelle place lui attribueriez-vous ?

L’ensemble des cadres du MPP Sanguié et aussi les militants de base ont abattu jusqu’à nos jours un travail formidable et remarquable, que ce soit du point de vue de la mobilisation, de la structuration que de l’enracinement du parti. En 2015, c’est sûr, le MPP deviendra la première force politique dans le Sanguié, si ce n’est pas déjà le cas.

Vous êtes un ancien responsable du CDP Sanguié et depuis votre départ vous œuvrez pour le triomphe du MPP dans la zone. Comment sont vos rapports avec vos anciens camarades du parti au pouvoir ?

Avant toute chose, il est bon de rappeler que, le Sanguié est un traditionnel et naturel espace de liberté politique et d’opinion. Historiquement, l’opposition y a toujours fait un assez bon score. Aux élections couplées de 2012 nous avons tous appelé à l’union sacrée des filles et fils du Sanguié autour de deux leaders que sont SEM le Premier Ministre Beyon Luc Adolphe Tiao et SEM le Ministre d’Etat Djibrill Ypènè Bassolé. Pour la premières fois dans l’histoire, un parti faisait du cent pour cent dans la province du Sanguié en remportant deux sièges de député sur deux et dix communes sur dix.
Dans ce sens donc, le Sanguié a rempli sa part de contrat vis-à-vis du parti au pouvoir et vis-à-vis du président Blaise Compaoré. La balle est désormais dans le camp du pouvoir et c’est à lui de remplir à son tour sa part de contrat en honorant toutes les promesses électorales, et même, celles non électorales, mais qui s’inscrivent dans le rôle et devoir de l’Etat vis-à-vis des braves populations du Sanguié qui attendent toujours.
Ceci étant dit, c’est la question politique fondamentale de l’alternance au sommet de l’Etat qui a entraîné un repositionnement des uns et des autres dans le Sanguié. Pour notre part, nous avons estimé que le principe de la limitation des mandats présidentiels à deux, doit être respecté.
Nous pensons donc que cela a été bien compris par nos anciens camarades qui respectent notre position et nos opinions. Nos rapports sont de nos jours empreints de cordialité et de fraternité. Il y a du respect entre nous.

Aucune animosité entre vous…

Pas du tout. J’en profite pour saluer le fair-play politique du Premier Ministre qui, à l’occasion du 3e Forum des Leaders du Sanguié tenu à Pouni (NDLR : dans son village) les 16 et 17 août derniers et qu’il patronnait, m’a rendu un hommage direct, en tant que pionnier du Cercle pour la Culture du leadership dans le Sanguié (CerCLeS), organisateur du forum."Même si aujourd’hui nous ne sommes plus du même bord politique, je ne nourris pas d’adversité politique mortelle…, chacun de nous est une solution pour le développement de ce pays", a-t-il dit pour conclure. C’était bien dit de sa part. Et c’est aussi le lieu pour moi de dire bravo à toute cette jeunesse qui se mobilise aujourd’hui à tous les niveaux pour le succès de notre première université d’été qui, j’en suis sûr, leur offrira une occasion de se former afin d’être, comme le dit le thème, des acteurs efficaces du développement, du Changement. Quelles que soient les difficultés qu’ils viendront à rencontrer. En tous les cas, comme nous aimons à le dire au MPP, rien ne peut arrêter un peuple en mouvement, rien !

Entretien réalisé par Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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