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Le Ministre Léné Sebgo et la prévention d’Ebola au Burkina

Publié le mardi 12 août 2014 à 06h41min

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Le Ministre Léné Sebgo et la prévention d’Ebola au Burkina

Des cas suspects heureusement négatifs

On ne vous l’a pas dit mais il y a eu des cas où nous avons procédé à des mises à l’écart pour observer souvent tantôt pendant 03 jours, tantôt pendant une semaine ; déjà depuis le mois de mai jusqu’à maintenant. Nous n’avions pas besoin de le dire mais on le faisait pratiquement à ces frontières (Mali et Côte d’Ivoire, NDLR). Maintenant il faudra renforcer la surveillance à toutes les frontières, avec les dispositifs des thermomètres à laser.

Du décès suspect d’un Burkinabè au Ghana

Nous avons été informés samedi (le 09 août 2014, NDLR) du cas qui s’est déroulé à notre frontière. D’abord par notre Ambassade à Accra avec qui nous sommes toujours en contact jusqu’à présent, qui nous a donné effectivement l’information qu’il y avait un cas d’un burkinabè qui serait mort sur le territoire ghanéen, et pour lequel les prélèvements ont été faits dans un hôpital de Bakou. Nous avons même reçu les coordonnées du médecin qui a fait les prélèvements et nous avons cherché à comprendre ce qui s’est passé. Nos équipes se sont rendues à Sinkansé à la frontière parce que c’est de ça qu’il s’agit.

Effectivement c’est un patient d’une trentaine d’années qui a été reçu au CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale, NDLR) de Sinkansé le 05 août, pour lequel on avait diagnostiqué un cas de paludisme. On l’avait traité et le 06 août il est revenu et on l’a encore pris en charge ; et là on l’a gardé en observation jusqu’au 07. Le 07 août les parents ont estimé que son état s’était suffisamment amélioré et ont demandé à le ramener chez lui. Malheureusement le 08 il est encore revenu, je crois, aux environs de 13h et il a retrouvé encore le personnel de santé. Là il ne présentait plus des cas de fièvre mais compte tenu du fait qu’il était dans un état fébrile d’anémie, alors on avait proposé de l’évacuer dans le CMA (NDLR : Centre Médical avec Antenne chirurgicale) dont relève Sinkansé qui est le CMA de Ouargaye. Mais les parents ont dit qu’ils préféraient aller au Ghana parce qu’il y a une clinique à une quinzaine de kilomètres à l’intérieur du territoire qui peut prendre en charge les malades ; et donc ils ont emmené leur malade là-bas. Je crois que la clinique a demandé qu’ils puissent continuer à l’hôpital et c’est justement durant ce parcours que le malade est décédé. Ils ont quand même continué au niveau de l’hôpital et l’hôpital a procédé aux prélèvements en prenant toutes les dispositions nécessaires. Ils ont même, semble-t-il, mis les sacs mortuaires, en demandant aux gens de l’enterrer tel qu’ils leur ont rendu le corps. C’est ainsi donc qu’ils ont procédé à l’inhumation. Mais je dois vous avouer qu’ils n’ont pas respecté cette consigne, ils ont procédé à l’enterrement comme nous avons l’habitude de le faire dans nos cultures.

Ce qu’on doit dire c’est que cette personne n’est pas une personne qui voyage mais plutôt une personne qui travaillait dans son champ à une dizaine de kilomètres de Sinkansé. Ce n’est pas quelqu’un qui a voyagé dans ces derniers moments. (NDLR : L’interview a eu lieu dimanche et dès lundi, nous avons reçu confirmation que le résultat était négatif, donc qu’il ne s’agissait pas d’un cas de décès suite à une infection à virus Ebola). A priori on ne peut pas savoir et vous dire aujourd’hui si c’est effectivement un cas de maladie à virus Ebola ou s’il s’agit d’une autre maladie. Ce qu’on peut par contre dire c’est que nous, nous attendons les résultats des examens qui sont en cours. Nous avons déjà saisi l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, NDRL) pour pouvoir faire la coordination et donner l’information.

Peut-être qu’il faut rappeler que c’est le quatrième cas suspect au niveau du Ghana, les trois autres cas précédents avaient été déclarés et heureusement négatifs ; nous espérons que ce cas aussi va être un cas négatif. Mais en attendant nous avons parlé avec les autorités régionales pour faire en sorte de nous aider à suivre les sujets contact. Parce que le malade a dû être en contact avec ceux qui étaient avec lui au CSPS mais aussi ceux qui l’ont accompagné au Ghana. Nous avons demandé de nous aider à suivre ces sujets- là en attendant de voir de quoi il est question. Dans tous les cas, vous pouvez être rassurés que nous ne cacherons rien. Au moment où je vous parle nos équipes sont encore à Sinkansé en train de poursuivre leur travail.

L’appel à la population

Les populations doivent faire en sorte de renforcer elles- mêmes les mesures d’hygiène. Se laver les mains après avoir été aux toilettes ou se laver les mains avant de pouvoir manger est très utile. Se laver les mains avec du savon une fois qu’on rentre dans sa famille est très utile pour éviter naturellement de contracter non seulement cette maladie (NDRL : La fièvre Ebola), mais également les autres maladies. En réalité le renforcement de l’hygiène n’est pas seulement pour lutter contre le virus à Ebola mais c’est aussi pour lutter contre toutes les autres maladies que nous pouvons contracter. Ensuite je demanderai aussi que chacun de nous soit un agent de contrôle en matière de surveillance épidémiologique. Si vous avez des informations qui sont dans votre environnement, n’hésitez pas à les partager.

Retranscription, Samuel Somda

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