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Cinéma : 9 jeunes réalisateurs peaufinent leurs projets de films documentaires

Publié le vendredi 25 juillet 2014 à 00h54min

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Cinéma : 9 jeunes réalisateurs peaufinent leurs projets de films documentaires

Comment passer d’une idée à un projet, d’un projet à une écriture filmique, d’un film rêvé à un film possible ? Pour répondre à ces questions essentielles, 9 jeunes réalisateurs venus du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie, du Mali, du Cameroun et du Burkina ont bénéficié d’une résidence d’écriture à Bobo-Dioulasso du 10 au 22 juillet 2014. Ce 24 juillet, ils ont reçu leurs attestations de formation à l’institut Français de Ouagadougou. Ce fut aussi l’occasion de présenter brièvement leur projet de films. Cette résidence est organisée par l’association Africa-doc et ses partenaires techniques et financiers.

Ainsi, c’est la 6e résidence d’écriture qui a lieu à Bobo-Dioulasso, depuis 2009. Le projet consiste à encadrer 10 résidents sur un projet documentaire chacun. Et, le succès de la manifestation va grandissant. Cette année, ils sont 9 résidents ayant séjourné pendant deux semaines dans la cité de Sya, le 10e ayant désisté la veille pour raison de famille. Ces projets ont été choisis parmi 45 dossiers. « La sélection des 10 nous a permis de travailler activement sur le principe qu’est la conception d’un film, quel est le sujet et comment on va raconter l’histoire. Le travail a duré 12 jours exactement et ils en sont à des stades différents. Pour certains, le travail est très avancé, mais pour d’autres, ils en sont au travail de conception », précise Jean-Louis Gonnet, l’un des formateurs.

L’objectif est de finir le dossier d’ici à octobre pour être éventuellement sélectionné pour le complément de résidence de Saint-Louis au Sénégal qui a lieu en début décembre et qui consiste à un travail d’une semaine. Cette brève résidence au pays de la Téranga conduit les jeunes réalisateurs aux rencontres de Tënk. Là, ils pourront présenter leurs projets à des partenaires, notamment des producteurs africains et européens mais également des chaînes de télévisions. Ce, dans l’optique d’être élu à la « Lumière d’Afrique » qui est une sélection de 20 projets de la sous-région qui bénéficieront d’aide financière pour la réalisation desdits projets en films. En 2013, sur les 10 résidents de Bobo, 7 avaient pu se rendre à Saint-Louis.

« Le travail est très intense. Donc 10, c’est déjà lourd en terme de travail parce qu’il y a un gros travail de conception, d’écriture. Pour nous les formateurs, c’est un peu la limite. Et puis, il y a des raisons économiques qui limitent aussi le nombre de résidents », rappelle Jean-Louis Gonnet.

« Sur les traces du père », le projet de Delphine Yerbanga

« Adama et Awa sont deux jumelles sénégalo-burkinabè de 20 ans qui ont perdu toute trace de leur père et qui sont orphelines de mère. Elles ont vu leur père quand elles n’avaient que 8 ans et après le divorce, celui-ci n’est jamais revenu au Sénégal les voir. Peinées par l’absence de leurs parents et aussi par les difficultés de la vie, elles ont décidé d’aller à la recherche de leur géniteur. Quand elles m’ont raconté leur histoire, j’ai eu envie, non pas seulement de les aider à venir au Burkina, mais aussi profiter réaliser un film sur leur histoire personnel. Je ne m’intéresse pas seulement à leur histoire personnelle, mais je vais aussi au-delà en essayant de gratter sur la surface de l’émigration dans la sous-région. Voilà pourquoi au cours du voyage qu’elles auront à effectuer, elles auront à discuter avec des passagers pour nous dresser un portrait de cette émigration inter-pays africains.

Une fois au Burkina, l’objectif n’est pas de voir uniquement le père, mais aussi leur permettre de découvrir leurs origines, se confronter à cette diversité culturelle. Elles sont nées et ont grandi au Sénégal, elles ne comprennent pas le Mooré même si elles ont le nom de famille Ouédraogo. Elles seront accompagnées dans cette aventure par leur tante, celle avec qui elles vivent au Sénégal ». Ainsi se résume le projet de film développé par Delphine Yerbanga au cours de cette résidence d’écriture. Il est intitulé « Sur les traces du père ».

Prochaine étape : Saint-Louis

Même si elle portait déjà le projet depuis l’école de cinéma à Saint-Louis, c’est cette résidence qui lui a permis de trouver le fil conducteur du film. « La résidence m’a permis de mettre en place les idées que j’avais pêle-mêle et de trouver le fil conducteur de mon film. La résidence m’a permis de creuser et d’aller au fond. Par exemple, je n’avais pas intégré la question de l’émigration. Mais, à la sortie de cette résidence, voilà que c’est un aspect de mon film », témoigne-t-elle, heureuse.

Comme Delphine Yerbanga, huit autres jeunes réalisateurs ont suivi une résidence d’écriture pendant deux semaines à Bobo-Dioulasso. Six de ces résidents ont, à l’occasion de cette conférence, présenté leur projet ce 24 juillet à Ouagadougou (certains ont dû partir plus tôt pour raison de vol). Puis, ils ont reçu leurs attestations de formation. Ce, en présence d’aînés dans le métier tels que Adama Rouamba, Gaston Kaboré.

Cette étape franchie, ils devront peaufiner leur projet afin d’être prêts pour les rencontres de Tënk à Saint-Louis qui se tiendront en début décembre prochain. Rendez-vous incontournable du documentaire africain, ces rencontres permettent tous les ans à 20 projets de trouver des co-producteurs. C’est dire que le travail continue pour ces ex-résidents de Bobo-Dioulasso, dans le but de décrocher le ‘’gros lot’’.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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