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Communes burkinabè : Plaidoyer pour des NTIC plus accessibles

Publié le mardi 2 décembre 2003 à 09h56min

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Dori, chef-lieu de la province du Séno et de la région du sahel a
abrité, du 26 au 29 novembre 2003, la 7è édition des Journées
de la commune burkinabè(JCB). "Décentralisation et nouvelles
technologies de l’information et de la communication" est le
thème sous lequel elles ont été placées.

Depuis 7 ans, l’Association des municipalités du Burkina
Faso(AMBF) organise chaque année, dans la première semaine
de novembre, les Journées de la commune burkinabè(JCB).
Cette année la tradition a été respectée avec toutefois un
décallage dans la périodicité compte tenu du jeûne musulman
qui couvrait la première semaine de novembre.

C’est donc au
lendemain de la fête de rupture du jeûne, le Ramadan, que les
maires, les conseillers municipaux, bref les élus locaux se sont
retrouvés à Dori dans le Sahel burkinabè. Là-bas, ils se sont
préoccupés de l’apport des nouvelles technologies de
l’information et de la communication(NTIC) au processus de
décentralisation. Il s’est agi de se pencher sur les voies et
moyens de mettre les NTIC à la disposition des municipalités
afin qu’elles ne soient pas en marge de la société de
l’information, du village global dans lequel l’information et la
communication sont pépondérantes. Pour ce faire, les NTIC ont
été largement expliquées aux élus locaux à travers leurs
avantages et leurs multiples applications. Le programme des
7èmes JCB en dit long sur cette option.

Le premier jour, le ton a été donné en début de soirée, par le
Délégué général à l’informatique, Joachim Tankoano. Il a
entretenu l’auditoire de maires en majorité sur le thème "Les
NTIC au Burkina Faso : état des lieux et perspectives". Le
conférencier a préféré mettre l’accent sur les perspectives
offertes par ces outils fort utiles aux municipalités pour leur
développement. Et ce, en ce sens que le travail administratif se
trouvera facilité, l’information circulera bien à l’intérieur des
municipalités, entre elles et avec l’extérieur. Les questions qui
ont suivi l’exposé ont permis au DELGI d’évoquer les projets en
faveur des municipalités contenus dans le Plan de
développement de l’infrastructure nationale de l’information et de
la communication présenté auparavant.

Les conférences se sont poursuivies le deuxième jour(27
novembre) avec, coup sur coup, celles de la Direction du projet
Inforoute des collectivités locales(DPICOL) sur le thème "NTIC
et gestion municipale", de la Fondation Konrad Adenauer sur
"La communication comme moyen d’implication des citoyens
dans la vie municipale". Ces conférences ont mis en exergue,
d’un côté, l’éventail de possibilités d’utilisation des NTIC pour la
gestion des affaires, des dossiers des municipalités. Les
exemples les plus cités en la matière sont les parcelles et l’Etat
civil dont l’informatisation de la gestion est beaucoup plus
avantageuse. De l’autre côté, la 2è conférence a montré des
pistes aux élus locaux pour intéresser les citoyens à la gestion,
à la vie municipale. Et cela par le canal de la communication qui,
bien utilisée, permet d’être en phase, en communion avec les
administrés.

La dernière conférence du 2è jour, dont le thème n’a pas de lien
direct avec celui des JCB 2003, a porté sur les cellules d’appui à
la maîtrise d’ouvrage communale(CAMOC). Elle a clos la série
de conférences qui ont marqué les journées avec des activités
sportives et culturelles. Il s’agit du cross populaire couru très tôt
le 27 novembre dans les artères de Dori et sur la place de la
mairie comme point de départ et d’arrivée. Sur la même place a
eu lieu du début jusqu’à la fin des JCB une exposition d’objets
artistiques de la région. A noter aussi l’excursion à la mare
d’Oursi et sur les dunes de sable de la même localité au
lendemain de la cérémonie de lancement des JCB 2003 par le
ministre de l’Administration territoriale et de la
Décentralisation(MATD), Moumouni Fabéré.

Dans son discours de lancement, le MATD a relevé que le
thème vient à point nommé au moment où le monde entier vit au
rythme de la globalisation. Par ce thème, a-t-il ajouté, c’est une
opportunité offerte aux élus locaux pour saisir la nouvelle chance
que constituent les NTIC dont le rôle incontournable dans la
gestion municipale notamment n’est plus à démontrer. De ce
point de vue, et selon le ministre Fabéré "les NTIC, loin d’être un
luxe ou un phénomène de mode vont s’imposer à nous comme
un devoir de transparence et d’obligation de modernisation de
nos structures de gestion et d’administration".

Dans ce contexte,
il n’y a pas d’autres choix judicieux en dehors de l’adaptation, de
la familiarisation avec les NTIC dont il est admis aujourd’hui
qu’elles sont "un complice sûr et objectif pour une gestion
transparente, efficace et audacieuse" pour tout bon manager. Le
MATD a aussi relevé dans son discours les actions du
gouvernement pour le développement des NTIC. Outre le 2è
Plan directeur informatique national qui a donné lieu à
l’exécution de projets pilotes, il a fait cas de la création de la
DPICOL au sein de son département pour mettre à la
disposition des collectivités locales des moyens d’acquisition,
de maîtrise et d’emploi judicieux des NTIC. Et ce, au profit de la
bonne gouvernance locale.

De son côté, le président de l’Association des municipalités du
Burkina Faso(AMBF, 57 membres), Simon Compaoré, a salué
les efforts du gouvernement pour répondre aux préoccupations
des municipalités. Toutefois, des efforts doivent encore être faits
surtout dans le domaine des NTIC. Pour le maire de Ouaga et
président de l’AMBF de nombreuses collectivités n’ont toujours
pas de téléphone, de sources d’énergies nécessaires à
l’utilisation des précieux outils. C’est un handicap dont le
caractère sérieux est à la base de sa consignation dans le
mémorandum des communes. Ce document de 11 pages est
un condensé des doléances des élus locaux sur les plans
institutionnel, économique et politique. Il a été remis au ministre
Fabéré par Simon Compaoré pour le chef du gouvernement
burkinabè.

Le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Kader
Cissé, a été le parrain des 7è JCB. Après s’être réjoui du choix
de sa personne, il a lui aussi relevé, dans son discours au
lancement des journées, l’actualité et la pertinence du thème qui
traduit par ailleurs, selon le parrain, le souci, la préoccupation
permanente de quête de prospérité et d’épanouissement des
populations par l’AMBF.

Après les discours, place a été faite au défilé, au son de la
musique militaire, des communes du Burkina. Les élus locaux
ont profité des JCB pour apporter leur contribution au mois de la
solidarité initié par le ministère de l’Action sociale et de la
Solidarité nationale. La quête de 3000 FCFA par commune a
rapporté 150 000 FCFA qui ont été remis au parrain pour
transmission à qui de droit. Les rideaux tirés sur l’édition 2003,
les regards sont manitenant tournés vers Dédougou qui abritera
la 8è édition sous un thème et à une période qui seront
déterminés ultérieurement.

Par Séni DABO
Le Pays

P.-S.

Site de Inforoute communale :http://www.inforoute-communale.gov.bf/

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