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Repression du 12 février 2004 : les commerçants refusent d’oublier

Publié le lundi 14 février 2005 à 07h28min

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A l’occasion du premier anniversaire de la répression des commerçants, le 12 février 2004, la Coordination des structures syndicales des commerçants a animé une conférence de presse à la Bourse du travail, le samedi 12 février 2005 à partir de 10 heures. Au cours de cette rencontre, elle a réaffirmé sa détermination à lutter pour la réhabilitation diligente de Rood Woko.

Depuis l’incendie du marché central, Rood Woko, le 27 mai 2003, les commerçants vivent dans le désarroi, en dépit de la réalisation de nouveaux sites par les autorités communales pour leur recasement. C’est cette incertitude sur leur sort qui a conduit à la tenue d’une assemblée générale des structures associatives et syndicales du marché, le 12 février 2004, pour, disent-elles, s’informer sur les boutiques témoins du site de Nossin, qui devaient être précommercialisée.

Malheureusement, et comme si le traumatisme consécutif à l’incendie ne suffisait pas aux anciens locataires de Rood Woko, ceux-ci ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre . Cet acte était d’autant plus injustifiable que les organisateurs de cette assemblée générale avaient rencontré le maire de la commune de OUAGADOUGOU, Simon Compaoré, la veille, c’est-à-dire le 11 février 2004, et que ce dernier n’y avait pas trouvé d’inconvénient.

Au cours de cette conférence de presse, les trois structures syndicales organisatrices, à savoir le Syndicat national des petits commerçants, affilée à la CNTB (SYNAPETECOM/CNTB), le Syndicat des petits commerçants de la ville de Ouagadougou, affiliée à l’ONSL (OSPCO/ONSL) et l’Union syndicale à des petits commerçants du Kadiogo, affiliée à l’ONSL (USPCK/ONSL) ont condamné ce qu’ils ont appelé une répression sauvage et sanglante par nos forces de l’ordre d’une assemblée générale d’informations.

Non à la division

Cette commémoration intervient alors que la réhabilitation du marché, tant promise et tant attendue, se révèle être un mirage. Plus on a l’impression de s’en approcher, plus elle s’éloigne, laissant ainsi les commerçants déjà frappés par la crise ivoirienne dans un désespoir grandissant. Ceux-ci ont dit leur étonnement face à la rhétorique de lutte contre la pauvreté en vogue dans notre pays alors que "La IVe République ne songe pas à mettre l’économie informelle sur les rails". Le 4 février 2004, bien des marchés et "Yaar" de notre pays sont restés fermés.

Les structures syndicales ont salué ce mouvement de grève, qu’elles ont qualifié de succès. Toutefois, elles ont marqué leur désapprobation face à l’attitude d’El Hadji Kafando Issaka, qui a mené "des manoeuvres divisionnistes pour boycotter la revendication légitime des commerçants, à savoir la réhabilitation diligente de "Rood Woko" et leur retour sur ce site. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le dicton ; les mouvements syndicaux estiment que cette crise profite au maire de Ouagadougou, dont plus de 3000 (trois mille) boutiques ont été louées aux commerçants dans les différents marchés de la capitale.

Avec la dissolution de la commission ad hoc pour la réorganisation du marché, les commerçants disent avoir perdu leur place dans le processus de réhabilitation, avec leur statut inconfortable "d’observateurs" dans la maîtrise d’ouvrage, dont les principaux acteurs sont des membres interministériels. Ce qui n’est pas sans renforcer le scepticisme des commerçants quant à la bonne foi des autorités. C’est ainsi qu’ils en appellent au président du Faso afin qu’il s’implique de manière significative pour qu’ils retrouvent leur place d’acteurs de l’économie de notre pays, et du même coup, la force et la joie de vivre.

En attendant la rencontre du 18 février entre le président du Faso et les secrétaires généraux des syndicats, Dieudonné Zongo, El Hadji T. Dramane Kaboré et Marou Sakandé, respectivement président du SYNAPECOM/CNTB, de l’OSPCO/ONSL et de l’USPCK/ONSL, ont invité leurs camarades commerçants à rester unis et vigilants afin que des solutions idoines soient trouvées à leurs revendications.

Abdou Karim Sawadogo
Observateur Paalga

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