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Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

Publié le vendredi 11 juillet 2014 à 16h07min

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Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

Plus connu pour sa grande marre où l’on retrouve des oiseaux d’espèces différentes et ses dunes de sable, le village d’Oursi, situé à plus de 500 kilomètres au Nord de Ouagadougou, abrite un site touristique très ancien. Datant du 10e siècle, ce site est une concession familiale qui est restée longtemps enfouie sous terre avant d’être mise à jour en 2005 par des chercheurs allemands. Retour sur l’histoire des peuples qui habitent la zone !

A une centaine de mètres de la grande marre, pôle d’attraction des touristes et à 300 mètres des dunes de sable, se dresse au milieu du village d’Oursi une bâtisse protégeant un trésor historique. Des vestiges qui font remonter à plus de 1000 ans avant notre année.

Le site a été découvert en 1997 par une équipe de chercheurs allemands de Sonderforschungsbereich de l’Université de Johan Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main. Ainsi ils tombent sur un site dont l’érosion avait commencé à dévoiler le haut d’une maison. Intrigués, les chercheurs concentrent leurs fouilles sur ces vestiges. Pendant 8 ans (1997-2005), ils mettent à jour une concession. Les éléments amenés en Allemagne et datés au Carbone 14 révèlent leur âge : 10e siècle. Depuis, il est devenu un site touristique à côté duquel est construit un musée.

L’histoire d’Oursi depuis le 10e siècle

Dans cette bâtisse, on découvre une concession familiale faite de cases, de cuisines, de clôtures. « Vous avez là à l’entrée de la maison, une guérite où étaient certainement postés des gardes. Ce sont des signes que c’était une famille riche qui vivait ici », nous explique Aly Issa, l’un des guides. Un peu plus à l’intérieur, on dénombre au moins 4 cases rondes et une cuisine. Selon le guide qui a participé aux travaux de fouille, les chercheurs ont découvert une chaîne d’esclave dans une des cases. « Il existe deux hypothèses. Soit la famille pratiquait la vente d’esclaves ou les chaînes étaient pour les prisonniers de guerre », nous raconte Aly Issa.

Partout sur les murs sont encore visibles des traces de flammes. De la cendre à l’état pur est encore visible dans la cuisine. Quatre squelettes humains (deux enfants, une femme et son nourrisson) ont également été découverts dans la concession. « Tout cela nous fait croire que les habitants de cette maison ont été attaqués. Mais par qui et pourquoi ? Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse à ces questions. On a aussi deux hypothèses sur les raisons. Ils ont été attaqués peut-être en représailles au commerce d’esclaves qu’ils pratiquaient, ou parce qu’ils étaient très riches du fait du commerce qu’ils pratiquaient », a tenté d’expliquer Aly Issa.

Qui habitait la région ?

Pour l’instant cette question est également sans réponse. Mais selon le guide, les gourmantché, qui sont actuellement présents dans la région de l’Est (Fada N’gourma) ont été les premiers à occuper le village d’Oursi. Avec le temps, ils ont été remplacés par trois ethnies (Sonrhaï, Peul et Tamachèque) qui se partagent actuellement la localité. Mais à laquelle de ces quatre ethnies appartenait la concession ? Pour Aly Issa, des études sont menées par les chercheurs allemands afin de répondre à la question. Mais ce dont il est sûr, les habitants de la région du Sahel pratiquaient le commerce transsaharien qui, selon les historiens, est plus ancien que le commerce transatlantique. « Nous avons aussi retrouvé des plaques de sel, des potiers finement décorés. Ces décorations ne sont plus pratiquées présentement », a-t-il ajouté.

Site recherche visiteurs

Le site Hu-Beero d’Oursi qui a été inauguré le 20 novembre 2006 renferme un pan de l’histoire du Burkina actuel. Malheureusement, les guides passent de longs mois à se tourner les pouces par manque de visiteurs. « Depuis l’ouverture du musée, nous avons accueilli peu de visiteurs. Ceux qui s’y intéressent sont la plupart des touristes occidentaux », a mentionné notre guide du jour. Pour ce site, très instructif, est pourtant une bonne adresse pour les élèves et étudiants au département d’histoire et archéologie du Burkina Faso.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 juillet 2014 à 07:43, par sidketa En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    En plus de ce site, le Burkina regorge de nombreux sites qui peuvent attirer de nombreux touristes. Ce qui est regrettable au Burkina, c’est qu’on donne plus de la valeur à ce qui appartient ou à ce qui existe dans les autres pays. Les vacances gouvernementales sont proches, vous verrez que rares seront les Ministres ou des Chefs de service qui profiteront de ces moments de liberté pour faire visiter ses sites à leurs enfants. Ils les enverront à Accra, à Abidjan, etc. C’est bien de visiter les sites des pays voisins, mais c’est mieux de connaitre d’abord ce qui t’est plus proche. Cela, la TETE doit donner l’exemple. Je suis sure que si le Président du Faso choisit de passer 3 jours de vacances à Lorepeni ou à Oursi, les guides de ces lieux ne se plaindront plus du manque de visiteurs. Consommons burkinabè, peut être que "le progrès continu pour une société d’espérance" passera par là.

    • Le 14 juillet 2014 à 17:35 En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

      hummm tu as déjà vu une autorité de ce pays envoyé son enfant en vacances dans un des coins du pays malgré le nombre d’endroits magnifiques à visiter ils préfèrent envoyer leur enfants aux usa au canada surtout avec les cantines de sous qui se baladent allègrement avec etc puisque eux même n’aiment pas leur pays comment le faire aimer à leur enfants ?

  • Le 12 juillet 2014 à 11:15, par jelgel En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    vs faites parti de ceux qi decouragent touristes par de fausse info. Oursi es a 42km d Gorom ce qi fait 1 maxi de 360 d Ouaga par Dori et mm par Djibo le Maxi est a 420km .SVP apprenez la vrai Geo aux enfants.

  • Le 12 juillet 2014 à 12:31, par cheicklamenace En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    le tourisme c’est 10% DU PIB mondiale , juste pour dire que tout pays qui aspire au développement doit intégrer cette notion dans tourisme dans son plan de développement. nous avons des cascades à banfora des dômes des pics à sindou nous avons vraiment de belle choses à voir et a faire voir au faso j’aimerai vraiment que nos autorités prennent au sérieux ce secteur.

  • Le 12 juillet 2014 à 17:32, par Sage En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    Mr le Journaleux, avant de publier une info renseignez-vous bien. Ouaga-dori=260 km Dori-Gorom=56km et Gorom-Oursi=42 km. si tu n’es pas saoul, je pense que la somme de ces distances ne vaut même pas 400km et n’en parlons même pas 500.

  • Le 13 juillet 2014 à 10:00, par citoyen lambda En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    mer6 jelgel, Gorom est précisement à 330 km d ouaga.oursi a 40 d Gorom.

  • Le 13 juillet 2014 à 22:00 En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    l’explication du guide est très plausible parce que très très proche des sources du Président Boubou Hama ancien président de l’Assemblée Nationale du Niger. Dans son livre : « Enquête sur les Fondements et la Genèse de l’Unité Africaine » édit, Présence Africaine, Paris 1966., il explique que les Mossé descendants des pharaons, ont vécu dans la rive gauche d’abord du Niger de façon inorganisée. Ils étaient de Zanoudj. Puis les Berbères les décimèrent, ils se dispercèrent pour se reformer en un État puissant au côté des Songhay des Gourmatché et bien d’autre après avoir refoulé plus loin les dogons etc. D’après l’auteur ils seraient restés là pendant cinq siècles. C’est pourquoi la langue secrète apprise dans les camps d’excision et de la circoncision est le Songhay chez les Mossé et les Gourmatchés (et ça c’est très vrai). Boubou Hama dit avoir vérifié cela en1938 quand il était instituteur à Fada. Dans son livre également, il indique que d’après Ould-Aoudar un écrivain arabe, les Mossé auraient laissé sept pyramides de rois dont les quatre premiers sont les nabas : Younga, Noga, Samanga et Lourga. il ajoute que l’auteur arabe avoue n’avoir pas visiter ces pyramides pour voir si elles étaient en terre cuite ou en pierre comme en Égypte. Il dit que ce fut vers 1132, que cette fois décimé par une épidémie, les Mossi ont quitté les lieux pour rejoindre Gambaga d’où ils purent rejoindre un autre groupe déjà parti dès la persécution berbère à la conquête des pays mossé que nous connaissons actuellement. Boubou Hama, situe les lieux d’établissement des Mossé au Niger dans la région du Boboye, dont la capitale est Rogi ou Rozi, dans le Dallol Bosso. Avis aux archéologues !

    Une remarque cependant. Boubou Hama a écrit son livre au moment où il y avait une levée de boucliers contre le grand égyptologue Cheick Anta Diop. Dans son introduction, il déclare qu’il a écrit le livre pour situer la vérité histoire sans passion, avec à son tour sa propre expérience et vérification pour dépassionner les débats. Nos pères de l’indépendance méritent beaucoup de considération. En effet, en effectuant une étude dans un terrain autre que Cheick Anta Diop plus profond au sud et à partir de son propre terroir, il n’a fait que rendre un hommage au grand historien et écrivain de l’Afrique. Une diplomatie dont de nos jours nous ne sommes plus capable.

  • Le 13 juillet 2014 à 22:35, par Mechtilde Guirma En réponse à : Site archéologique Hu-Beero d’Oursi : des vestiges du 10e siècle qui s’offrent aux visiteurs

    J’ai envoyé mon commentaire sur les sources de Boubo Hama en oubliant de le signer. Faite-le pour moi

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