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Intégration économique et monétaire : « Processus très avancé », selon le Pr Idrissa Ouédraogo

Publié le vendredi 6 juin 2014 à 23h23min

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Intégration économique et monétaire : « Processus très avancé », selon le Pr Idrissa Ouédraogo

« Les enjeux et opportunités des processus d’intégration régionale en cours au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA », c’est autour de ce thème que le Pr Idrissa Ouédraogo a animé une conférence publique à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), le jeudi 5 juin 2014. L’on en retiendra que le processus a connu beaucoup de difficultés, mais qu’il est tout de même très avancé.

L’intégration régionale résulte de la volonté d’un groupe de pays de se mettre ensemble en vue de renforcer leurs positions sur la scène internationale. Du point de vue économique, précise le conférencier, il s’agit de créer un vaste ensemble géographique à même de faciliter l’instauration d’un vaste marché. L’accès à un tel marché induit nécessairement l’accroissement des rendements des entreprises locales. Toute chose qui renforce leur position dans le commerce international.

En plus des échanges commerciaux, relève le Pr Idrissa Ouédraogo, l’intégration économique régionale s’appuie sur les flux de capitaux et de travailleurs, sur l’instauration d’un environnement institutionnel commun et sur la coordination des politiques économiques gage de convergence des économies. Elle requiert, selon le Pr, une interdépendance – assise sur une libre circulation des biens, des services et des facteurs de production - par les marchés, une régulation coordonnée des règles communes par les pouvoirs publics des différents Etats.

En Afrique de l’Ouest, la volonté a été longtemps affichée de mettre en place de tels mécanismes à travers l’UMOA devenue l’UEMOA en 1994 et la CEDEAO. Au sein de cette dernière, le Pr a souligné que la volonté de mettre en circulation une monnaie unique date des années 1975, et a donné lieu à l’adoption en 2000, d’un projet concret y relatif. Un projet qui propose une stratégie en deux étapes. La première, c’est celle qui vise à créer une seconde zone monétaire, la ZMAO (Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest), regroupant les pays de la CEDEAO non-membres de l’UEMOA (Gambie, Ghana, Guinée, Nigeria et Sierra-Léone). Et la deuxième étape devra consister en la fusion des deux zones monétaires, UEMOA/BCEAO et ZMAO, pour aboutir à la création d’une union monétaire élargie. Mais il faudra encore attendre 2015 pour voir la première étape se réaliser. Quant à la deuxième, les projections tablent sur 2020. Attendons donc de voir…

Et à ce jour déjà, malgré les difficultés multiformes jusque-là rencontrées, « le processus d’intégration est, selon le Pr Idrissa Ouédraogo, très avancé dans la région ouest-africaine que partout ailleurs en Afrique ». En effet, soutient-il, l’UEMOA constitue aujourd’hui une des réussites majeures des économies contemporaines dans le projet de construction d’un espace économique commun. Et d’ajouter, « la CEDEAO constitue également un des espaces communautaires les plus ouverts aujourd’hui ».

Mais l’autre réalité de ce processus à deux branches tient à la faible intégration des marchés ouest-africains et à la marginalisation de la région dans les relations économiques internationales. C’est du moins, ce qu’a relevé le Pr qui a aussi pointé du doigt et la réticence des gouvernements des espaces communautaires à renoncer à une partie de leur souveraineté au profit de la Communauté, et le non-respect par eux des accords régionaux.

Pour optimiser les gains de l’intégration en Afrique de l’Ouest, le Pr Idrissa Ouédraogo préconise que les communautés économiques et les gouvernements placent le renforcement des capacités productives et l’esprit d’entreprise au cœur de leur action politique afin de dynamiser les échanges intra-régionaux. Il faudra également, selon lui, que les pouvoirs publics et les peuples ouest-africains sachent que tout processus d’intégration suppose une volonté politique forte au plus haut niveau, pour dépasser les tentations de repli protectionniste ou nationaliste.

En tout cas, la conférence du jour aura offert un cadre aux futurs décideurs et praticiens du développement de notre pays, d’actualiser leurs connaissances, de débattre de l’intégration régionale du point de vue de son impact sur la croissance et le développement. Un cadre voulu participatif et qui, à tout le moins, aura permis d’informer et de recueillir les avis et commentaires des participants. Des contributions qui, à en croire la Directrice générale adjointe du Trésor et de la comptabilité publique, Hortense Boni, seront prises en compte dans les options et choix stratégiques internes pour le pilotage de l’intégration régionale.

Fulbert Paré

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