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Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

Publié le jeudi 29 mai 2014 à 13h55min

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Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

En cette fin de mois de mai 2014, naaba Sônré de Bulsa a convié les familles princières des provinces et villages de son territoire dont les trônes sont vacants à lui proposer des prétendants à la succession. C’est ainsi que depuis le 20 mai, plus d’une cinquantaine de prétendants à la conquête du trône de leurs pères et grands-pères séjournent dans la capitale de l’ancien Kurit-tênga (Bulsa), les uns bien préparés avec plus de chance, les autres aussi comptant sur leur bonne étoile pour que le jour attendu, la main bénite du ministre électeur se pose sur eux.

A l’occasion de cette vaste opération dans la politique traditionnelle à laquelle nous prenons part, nous avons cherché à connaître les catégories de chefs qui sont concernés. Cette quête nous amène à voir dans l’ensemble du Namentenga, les types de pouvoir politique traditionnel et les catégories de chefs qu’il y a en interrogeant quelques personnes ressources présentes.

D’après les informations dont on a pu disposer, en pays moaaga de manière général, il y a plusieurs catégories de chefs et plusieurs manières de l’être. Pour les grands chefs, au départ, il y aurait eu d’abord les yamb-weoogo (conquérants et occupants des contrées sauvages). A leur temps, d’intrépides aventuriers (redoutables cavaliers harnachés et capitonnés) quittaient leur pays d’origine, seuls ou avec une suite pour créer des villages ailleurs, et devenaient naaba (chefs), d’où le nom yamb-weoogo (devenu un patronyme moaaga). D’autres trouvaient des communautés sur place et s’y intégraient ou/et s’assimilaient et pouvaient par leurs faits devenir aussi chefs. C’était au temps des chefs « bâtisseurs ».

Après eux, il y aurait eu les fondateurs de chefferies. Dans leur cas, des communautés insuffisamment organisées et incapables de se défendre faisaient appel à l’aide de puissants voisins, les chefs bâtisseurs. Ces voisins sauveurs de situation envoyaient généralement leurs fils au secours des « faibles », qui finissaient par s’imposer eux et devenir aussi chefs. La plupart des chefferies moose ont été ainsi créés.

Plus tard, ce sont les descendants des bâtisseurs et des fondateurs qui ont quitté à leur tour le pays d’origine pour effectuer des missions extérieures commandées, consistant à se placer à la tête des communautés auxquelles ils s’imposaient en même temps que la notion de naam (pouvoir) et le modèle d’organisation administrative, politique, social et culturel du pays d’origine. Avec eux, et au fil de l’évolution, il y eut une hiérarchisation et ramification du naam, depuis les instances supérieures jusqu’à la base de la société, dans les villages, les lignages, les familles et les ménages. Dès lors, la notion de naam s’impose à toutes les communautés assimilées, moose ou non.

Il y a aussi le cas des chefferies fondées par des régents. Autrefois, la coutume moaaga voulait qu’à la mort d’un naaba (détenteur du naam), l’on désigne temporairement parmi ses jeunes fils l’un d’eux pour gérer les affaires courantes. Durant ce temps, celui-ci prend le nom et les attributs du défunt et est perçu comme son incarnation : le ku-rita, c’est-à-dire celui qui « mange » ou incarne le défunt. Après les funérailles, un nouveau naaba est choisi parmi les fils-aînés et le ku-rita, à l’image de celui qu’il incarne est éloigné du palais pour ne plus jamais y revenir. On lui trouve un territoire de commandement où il peut aussi devenir chef. Boulsa aurait été fondé par un ku-rita prénommé Namende.

Il y a enfin le cas où des « hommes du commun » et n’ayant aucun lien avec les détenteurs attitrés du naam qui deviennent chefs. Il s’agit généralement de bienfaiteurs et sauveurs de situation qu’un grand naaba décide de récompenser pour ses bienfaits. C’est cas, il y a par exemple naab-zilgm (le chef a conforté mes assises sociales), naab-malgm (le chef m’a récompensé), Yelsid-naaba (diseur de vérité), etc., qui sont des titres honorifiques d’anoblissement à eux conférés. Mais en dehors de leur cadre familial, ces genres de chefs ainsi distingués n’ont pas de territoire de commandement et de rites politiques ou coutumiers particuliers.

Toutes ces façons de devenir chef montrent qu’il y a plusieurs types et catégories de naam, en fonction du statut et rang social, donc des familles.

Typologiquement, à Bulsa comme dans d’autres régions moose, il y a un pouvoir religieux et coutumier et un pouvoir politique qui concerne le commandement politique, administratif, législatif et militaire.

Le premier type de pouvoir est généralement l’apanage des premiers installés. Leur pouvoir rappelle leur primauté dans l’occupation du sol dont ils revendiquent la propriété. Ce sont les teng-soaba ou chefs de terre dont le pouvoir, lignager, se transmet parmi les plus âgés des hommes : cas de certains Yônyôose (Bulla), Yônyôo-bagba (devins de Zaongo), et Yônyôo-wando (porteurs de masques de Lioulgou). D’après leurs mythes, « c’est par le vent et la pluie que le pouvoir est conféré au teng-soaba ». Dans tous les cas, en cas de vacance pouvoir, les doyens des communautés concernées doivent en informer le Buls-naaba de tous le processus réel ou mystique relatif à la succession et obtenir son autorisation. Alors, un collège léger se réunit sur place, rassemble les attributs du pouvoir du lignage et les transfère à celui qui doit en être investi. La prise en compte des vertus de probités, de clairvoyance, de bonne intelligence, etc., serait plus strict dans le cas de l’intronisation du teng-soaba aux pouvoirs religieux, mystiques et sacrés que dans celui d’un naaba à pouvoir politique. Ce pouvoir semble aussi avoir existé avant l’avènement des chefs bâtisseurs et fondateurs.

L’institution du second type de pouvoir, celui du naaba, daterait de l’avènement des Nakombse à la fin du XVe siècle (Izard M., 1970 : 233), naaba Namende en l’occurrence, le fondateur de la royauté de Bulsa. De cette époque à nos jours, une longue lignée de chefs (trente) ayant le statut de ku-rita (régent) du Wubr-tenga se transmet le naam du fondateur parmi les descendants en lignée masculine, souvent de père en fils, souvent aussi collatéralement, d’oncle à neveu. Pour devenir chef, les héritiers prétendant ont mené une campagne aussi bien dans leur territoire, le Namentenga, que dans le Wubr-tenga, auprès du Moog-naaba qui intronise les chefs de Bulsa.

Parmi les fils des chefs, beaucoup d’entre eux ont quitté Bulsa pour se placer à la tête des provinces (Zéguédégué, Nagbingou, Yinga, etc.), des villages et des quartiers, ou sont simplement chefs de leurs familles. Ces chefs d’origine « noble » des différentes générations et d’importance inégale, tous issus de l’ancêtre fondateur Nakombga commun sont à leur tour intronisés par le Buls-naaba. Ce sont les Kombemba (chefs de provinces) et les Nabi-nanambse (chefs, fils de chefs).

De même, au cours de l’histoire, les Nakombse d’autres lignées voisines ont trouvé refuge sur le territoire de Bulsa (on cite naaba Nedyanse, successeur de naaba Namende et le fondateur de Kobouré). Certains d’entre eux ayant pu intégrer le cercle du pouvoir ont été responsabilisés, parfois dans les mêmes conditions que les « fils-chefs » des chefs. Ces catégories de chefs d’origine noble, intra et « extra muros » représentent une part importante des chefs. Ils figurent aussi parmi ceux dont les rites et coutumes politiques sont considérés comme très importants.

Dans le second type de chefs, il y a les représentants des communautés sociales : les Yarse, les Marense, les Silmiisi (Peul), les Setba, les Fulse, etc. Il y a aussi les Bangrse, les Dapo-bi et les Balm-buudu formant une sorte de conglomérat de groupes sociaux, généralement d’origine étrangère ou captive). Ces communautés organisées en classes sociales plus ou moins distinctes ont des chefs de catégories et d’importance inégales. Les plus importants d’entre eux sont intronisés par le Buls-naaba. A leur tour, ils intronisent les chefs des villages, quartiers, lignages et sous lignages de leurs communautés ou de leur ressort territorial.

Enfin, signalons le cas particulier des dignitaires. Ceux qui sont ministres du Buls-naaba sont intronisés par lui. Les ancêtres de certains comme Samand-naaba, Pooli et Garg-silmi-naaba, Wed-kiim-naaba, l’ancienne lignée de Wiidi, Bend-naaba sont venus du Wubr-tenga avec naaba Namende. Les autres dignitaires dont les ancêtres ont été des sauveurs et des alliés de circonstance sont venus plus tard. C’est le cas des ancêtres du Dapoor-naaba, du Balm-naaba, du Wiid-naaba (actuel), du Tabraane, etc.

A une échelle inférieure aussi, dans les provinces et les villages, les chefs ont aussi des dignitaires ayant titre de chef, nommés par eux.

De nos jours, pour devenir chef, on n’a plus besoin de porter des armes. Ce temps semble révolu depuis la fixation des frontières du pays moaaga à la fin du XVIIe siècle. Pour le devenir, d’abord, il suffit d’être « bien-né », dans une famille de chef, et de sexe masculin. Mais c’est important de savoir aussi que le fils de chef qui veut prétendre au pouvoir doit se singulariser par ses très bonnes aptitudes physiques, psychiques et psychologiques, par sa bonne moralité, sa probité, sa générosité, sa bonté... Il doit faire preuve de clairvoyance, de sensibilité et de bonne intelligence. Il doit surtout être bien entouré, conseillé et connaître le « monde ». Il compte des amis et alliés dans toutes les familles princières du voisinage et d’ailleurs, surtout chez les notables électeurs. Il compte aussi des relations parmi les magiciens, les marabouts et diseurs de choses cachées. Il détient en secret garanti, de nombreuses têtes de bétail chez les Peuls des zones d’élevage, lui permettant de faire face aux besoins en sacrifices et cadeaux en nature et en espèce. Il a aussi pris soin de désigner en secret, les partenaires sur lesquels il espère compter.

Alors, ce sont ses oncles maternels, les hommes en qui il a toute confiance qui se chargent de sa préparation ; ce sont eux qui le préparent à sa vie future de responsable, de chef politique et militaire, de gérant, bref ! de garant de la paix et de prospérité de ses communautés.

L’origine de la mère du prince, et ses vertus de mère conseillère irréprochable…, conditionneront aussi ses chances de succès, car ses adversaires iront jusqu’à révéler les manquements passés ou présents auxquels elles et ses parents se seraient rendus coupables pour le confondre. Tels sont quels termes descriptifs du prétendant idéal capable d’accéder au trône conventionnellement.

Ensuite, il faut faire acte de candidature et se préparer (sur tous les plans) en conséquence. Enfin, il faut battre campagne, suivre les prescriptions des électeurs, s’informer, mettre toutes les chances de son côté et veiller.

Pour être chef, il fallait de l’endurance, du courage et de la persévérance. Tout prince reconnu comme tel devait prouver son aptitude à toutes ces qualités. Ceux qui renonçaient à la compétition subissaient alors les injures et railleries, parfois même la vindicte de la population qui profitait des moments d’élections pour faire payer aux plus faibles des princes le prix de la spoliation et des exactions de puissants. D’autres un peu plus chanceux se refugiaient ailleurs, généralement chez les oncles maternels. Du vivant du père, ils se présentent souvent à la cour munis d’attributs affiches (porte de masque des oncles, danses, chansons, etc.), qui montrent clairement leur volonté quitter le statut de noble pour celui des hommes du commun. Ces fils perdus suivent la compétition à distance, vont faire acte d’allégeance au plus chanceux des concurrents et retournent définitivement dans leurs villages maternels sous un statut et un nom différents.

Enfin, il y a ceux qui n’ont pas d’autres choix que d’entrer dans la danse malgré leur faible qualification. Leur participation peut se faire sous un ton comique et plaisantin qui amoindri les risques de poursuite et de mise à mort, surtout en cas d’échec, ils ne sont pas inquiétés. Il leur reste à faire acte d’allégeance au nouveau naaba et à vivre au gré de ses humeurs, sous le poids des soupçons de trahison et complots.

Leur participation peut se faire aussi de manière ouverte, advienne que pourra. Cette situation se produire lorsque les ministres électeurs ne s’accordent pour soutenir la candidature du fils-aîné ; un oncle, un petit-frère très influents les divisent. Par devers eux, les oncles maternels leurs voisins, d’abord, ensuite des villages entiers s’en mêlent. On fait d’abord e tour de tous les marabouts et charlatans. Puis les réunions et conciliabules nocturnes de succèdent et de multiplient.

On recherche des médiateurs. Le rôle des tantes est mis en rude épreuve. Leur position est rejetée par une des parties adverse qui n’a pas son compte. Il faut porter le problème plus haut, chez le chef de Bulsa ou chez le Moog-naaba, c’est selon les cas. Dans tous les cas la compétition est lancée. A la fin, un seul prince est retenu. Immédiatement, c’est la chasse à mort pour noyer dans le germe toute tentative d’opposition et de contestation. La victoire est immédiate, un camp l’a emporté sur l’autre. C’est la désolation la consternation ; la terre est souillée par le « sang rouge versé » transpire difficilement. On parle de catastrophe imminente à redouter, de reprise des armes. Mais petit à petit, tout entre dans l’ordre, petit à petit, on oubli, on compose, on recompose, on converse, on s’entend. Ca y est. Tout est oublié. La vie reprend son cours. On en profite pour réduire les dernières ombres d’opposition. Tout le monde participe. Vive le naaba.

Cette caricature des épisodes politiques qui semblent être d’une époque révolue reste pourtant d’actualité. Des provinces (et pas des moindres) de chez nous sont dépourvues de chefs depuis plusieurs années voire mêmes des décennies à cause des mésententes entre frères. Il y a aussi des villages où les prétendants se sont tous autoproclamés chefs sans en respecter les règles. C’est parce que le naam est la chose la mieux partagée. Pourtant, un observateur fait remarquer qu’il n’est pas facile d’être chef : « Aujourd’hui, le chef doit, au contraire, ajouter à son titre des mérites réels, doit assurer le bien-être de ceux qui se trouvent sous sa juridiction. C’est à ces seules conditions que les chefs coutumiers sauvegarderont et étendront leur influence… ». Il n’est donc pas donné à n’importe qui sans moyens d’être chef. La chefferie est une institution vivace qui s’adapte et qui se modèle. L’exemple des fonctionnaires, administrateurs, militaires, etc. devenus de bons chefs dans les autres régions du Burkina Faso montre qu’à Bulsa aussi, il est possible aux princes de s’entendre pour permettre à ceux d’entre eux qui le peuvent de prendre le naam pour promouvoir la cohésion et le développement.

Dr Vincent SEDOGO,

Chargé de recherche en histoire africaine

INSS/CNRST, Ouagadougou

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2014 à 14:09, par Xavier kouraogo En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    chef c’est c’est chef mais la population qui accord de moins en moins de l’importance a la chefferie ,nous on les respect

  • Le 29 mai 2014 à 15:05, par insoumis En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    Dr. vous dites : "Dès lors, la notion de naam s’impose à toutes les communautés assimilées, moose ou non."
    Vous oubliez de dire que certaines ethnies insoumises et/ou rebelles n’ont jamais accepté et reconnu le naam des moosés et vous savez de quelles groupes ethniques je parle. Au Burkina il n’y a pas que des Mooses. Ne vous laissez pas emporter par votre enthousiasme.

  • Le 29 mai 2014 à 18:58, par Prince En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    Si c’est ça le travail d’un Chargé de recherche en histoire africaine (écouter les propos d’un vieux à la mémoire douteuse pour diverses raisons), on n’est pas sortit de l’auberge. On n’a pas besoin d’un doctorat pour ça. Les reportages de la radio rurale peuvent faire ça. Il faut plutôt avoir une démarche et une technique pour croiser les infos et surtout, éclairer les hommes avec et par ta science. Ou bien Dr ?

  • Le 29 mai 2014 à 21:53, par kihan En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    très bon article au moins une rupture avec des centaines articles sur la politique. un très bon cours d’histoire. merci Dr

  • Le 30 mai 2014 à 09:10, par Goodman En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    Je reconnais ici la valeur de l’empire Mossi et je remercie l’auteur pour les informations qu’il apporte car beaucoup de jeunes ignorent l’histoire du Burkina qui est intrinsèquement lié à l’histoire des Mossis et des autres Peuples qui y vivent. Que l’on le veuille ou pas, le Burkina Faso d’aujourd’hui existe grâce aux Mossis car c’est grâce au Mogho naba qu’en 1947, le Burkina Faso a été reconstitué. Mais cela, on ne l’apprend pas à l’école. Donc, je pense qu’il serait temps de changer les manuels d’histoire au Burkina Faso car très peu de jeunes connaissent leurs origines, or sans savoir d’où nous venons nous ne sommes rien d’autres que des hommes or nous sommes des Burkinabè. Il faut donc repenser notre système éducatif car c’est cet oubli qui mine la jeunesse et les valeurs de la nation.
    Malheureusement, concernant les valeurs notre société est en perdition voulue et permise. Voulue car notre système éducatif à évolué depuis 1987 dans le mauvais sens, le patriotisme et les valeurs sociales comme l’intégrité ne sont plus ensignés. Le pouvoir en place ne cultive aucune notion morale et pratique malheureusement la politique du ventre comme on aime à le dire.
    Concernant les chefs coutumiers, je pense qu’il faut distinguer les rois des chefs coutumiers. Un roi n’est pas un chef coutumier et vice-versa. Un roi régit un royaume, un chef coutumier est un homme annobli par le roi pour effectuer une tâche précise dans le royaume soit en tant que garant de la coutume, soit en tant que chef de terre. Cette distinction prévaut car le Mogho est un empire, pas un royaume. C’est un empire, donc constitué de plusieurs royaumes. Dans tous les deux cas, je déplore que ces garants des traditions et des valeurs ancestrales se soient eux-mêmes perdus. Ils ont dilapidé leur héritage moral, noble et culturel pour l’argent. Ils disent oui à tout vent et beaucoup de chefs coutumiers et de rois se vautrent ainsi dans un comportement indigne de leurs statuts. Certains se croient tout permis alors que leur rôle est d’assurer la sécurité, l’ordre et la paix de leurs sujets. C’est aussi pour cela que le respect de ces garants des traditions pose problème aujourd’hui. Ils doivent agir avec respect, honneur et intégrité pour être respecté à leur tour. Le Mogho Naba doit prendre des décisions de politique interne afin que l’ordre soit rétabli et que les différents garants de la société Moaga regagne progressivement de la dignité plutôt que de se faire utilisé par les politiciens. Le Mogho Naba doit agir mais il ne doit pas agir seul car tous les peuples au Burkina ont des chefs ou des rois, à l’exception de ceux qui sont acéphales et ces garants des valeurs traditionnelles de leurs groupes doivent aussi se réveiller. Ils sont tous garant de la conscience sociale. Les hommes sans valeurs n’ont pas de place dans la société Burkinabé, j’exhorte les hommes intègres à se réveiller et à se battre pour leur présent et leur futur ainsi que celui de leurs déscendants. C’st en recouvrant nos valeurs que nous construiront le vrai développpement du Burkina car une vie sans consciensce et sans valeurs n’est que ruine de l’âme (pour paraphraser quelqu’un) et aucun futur n’est envisageable.
    L’histoire a un rôle à jouer dans le transferts de connaissances (à l’image des griots d’antan, pas ceux qui aillent au dandjoba pour se remplir les poches), je souhaite donc que de telles initiatives se poursuivent car nous avons une histoire et c’est cette histoire qui nous donne de la valeur.

  • Le 30 mai 2014 à 09:21, par NABIIGA ZGH En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    Merci beaucoup pour votre article Dr. Vous savez, il y a bien de personnes qui encore, comprennent très mal l’histoire et l’analyse en histoire. Votre article en mon sens est une analyse d’une situation, et non comme le prétendent certains internautes nuls en histoire, qui pensent que vous avez transcrit les dire d’un vieux. Mais encouragements.

    • Le 30 mai 2014 à 17:03, par guerriercongo En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

      voila un docteur qui fait oeuvre utile.nen deplaise aux éternels contestataires
      objectivement sans lorganisation des mossi il n y aurai pas de haute volta.
      maasom tontombeel tom naa nsig ni pang la raodo ngande. cest le nom de guerre d un ancetre.qui signifie/ on refuse de m acceuillir a l amiable et je vais descendre par la force et le courage m installer

  • Le 30 mai 2014 à 15:53, par Bello En réponse à : Catégories de chefs de la royauté de Bulsa d’hier et d’aujourd’hui

    Merci Docteur.
    Par contre un peu d’effort dans l’orthographe de certains noms :
    Bulsa pour Boulsa
    Yinga pour NIEGA......

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