Au Burkina Faso, la grève a été suivie à 75% selon les grévistes. Dans d’autres ambassades ou consulats français, la grogne atteindrait 100% du personnel. De mémoire de diplomate, c’est la première fois qu’une grève au ministère français des Affaire étrangères, soulève une levée de boucliers unanime dans les représentations françaises à travers le monde. Au 37, Quai d’Orsay à Paris, on ne supporte plus la réduction des moyens de travail. Baisse de 10% des effectifs, réduction du crédit, baisse des indemnités à l’étranger, avec en prime, le manque d’argent pour l’achat de fournitures de bureau ou l’entretien des ascenseurs par exemple.

C’est dans ce contexte que Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères français a été appelé à défendre le budget de son département ce lundi 1er décembre 2003 devant le Sénat. Un budget qui ne représente plus que 1,25% de tout le budget national, alors que le président de la République Jacques Chirac doit annoncer une augmentation de l’aide au développement. Situation jugée contradictoire par les syndicats, qui dénoncent donc le fossé croissant entre ambitions et moyens.

Dans le même esprit, Eliane Mekri, agent de l’ambassade de France à Ouagadougou explique une des raisons fondamentales de ce mouvement de grève : "Nous réclamons des moyens humains et financiers qui soient à la hauteur des ambitions politiques de la France." Avec ses 250 ambassades et consulats, ses 300 centres culturels et autres bibliothèques, la représentation diplomatique française qui compte 9 000 agents et 6 000 professeurs expatriés est assurément un maillon essentiel de la Nation française.

Conscients de leur importance, les grévistes du Quai d’Orsay, après avoir rencontré des parlementaires de tous bords, devaient manifester hier soir devant le Sénat, pour exprimer leur mécontentement à propos du budget 2004 du département ministériel dirigé par M. de Villepin. D’autres actions de protestations devraient suivre si, leurs revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement, ont assuré les représentants des grévistes à Ouagadougou face à la presse.

Sibiri SANOU (Stagiaire)
Sidwaya