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Approche socio-économique de la circulation de l’information au Burkina

Publié le vendredi 5 décembre 2003 à 10h45min

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Le Pr Serge Théophile Balima, et le Dr Marie Soleil Frère/Minoungou ont procédé lundi 21 juillet au centre d’expertise et de recherche africain sur les médias et la communication (CERAM), à la présentation de leur ouvrage intitulé Médias et communications sociales au Burkina Faso. Approche socio-économique de la circulation de l’information, paru aux éditions l’Harmattan.

Un public averti et d’hommes de médias, d’enseignants et d’étudiants ont pris part à la dédicace.

Médias et communications sociales au Burkina Faso : Approche socio-économique de la circulation de l’information, c’est le titre de l’ouvrage que le Pr. Serge Théophile Balima et le Dr Marie Soleil Frère/Minoungou ont réalisé à partir d’une étude de terrain menée en 1999-2000. Cette étude a été effectuée dans 10 villes du Burkina Faso auprès des producteurs des messages d’information. Egalement une enquête sociologique sur la consommation des messages a été effectuée dans 5 villes du pays. Les deux chercheurs ont étudié la presse écrite, la radio, la télévision, le cinéma, le théâtre, la communication traditionnelle, les outils de communication de proximité ainsi que les technologies de l’information.

Ceux-ci en tant que structures de production et de diffusion des messages, participent à un marché global et dessinent les contours d’une socioéconomie de l’information. Les auteurs ont voulu cerner les coûts de production des différents médias et analyser les investissements consentis par le citoyen burkinabè pour accéder à l’information diffusée par ces médias. La production de messages nécessite la mobilisation de ressources techniques et de compétences humaines.

La presse écrite élitiste
La production d’un message a un coût et il en est de même pour sa consommation. La capacité à accéder à l’information dépend de facteurs tels que le niveau de revenu et du niveau d’instruction. Selon les deux chercheurs, la presse écrite reste indéniablement l’espace d’information la plus élitiste. Elle offre une plate-forme d’expression pour la société, mais est limitée dans sa potée par les contraintes du milieu : analphabétisme, faible niveau de revenus et mauvaise circulation des journaux. La radio constitue le média où la rencontre entre l’offre et la demande s’effectue de la manière la plus large même si les programmes proposés ne correspondent parfois que très particulièrement aux attentes des auditeurs. Toutefois, la gestion de l’entreprise est "improvisée".

Le règne des télénovelas

La télévision nationale a connu jusqu’à fin 2002 une situation de quasi monopole. Si elle est reçue par 80% des populations des centres urbains, la frange rurale des publics de télévision n’est pas prise en compte dans les contenus des programmes diffusés. Pour les auteurs de l’étude, au Burkina Faso, ce sont les télénovelas (séries latino-américaines) qui fidélisent un grand public. Les téléspectateurs se tournent vers la télévision pour le divertissement plus que pour l’information. Le faible degré d’accès aux productions cinématographiques africains empêche le cinéma de jouer un rôle potentiel de moteur de réflexion sur des réalités locales.

La fermeture progressive des salles de province prive une partie de la population de l’accès à ce divertissement. Dans le domaine théâtral, l’offre est limitée en terme de nombre de troupes ou du répertoire des pièces. Les moments et lieux de la communication traditionnelle (cabarets, lieux de culte, marché) permettent la transmission d’une information souvent dominée par la rumeur. Ceci par le biais des relations interpersonnelles et des différents canaux de la civilisation orale.

Pour les auteurs de l’étude, les outils de communication de proximité pourraient être mieux exploités. Les technologies de l’information et de la communication ouvrent des perspectives nouvelles autant pour les producteurs que pour les consommateurs d’information.

Cette œuvre constituera un plus pour les chercheurs dans le domaine de la communication et du journalisme. Elle pourra en outre constituer un repère pour les décideurs en matière de communication sociale. L’ouvrage selon ses auteurs coûtera environ 8 000 F et sera disponible a partir du mois de septembre à la librairie Jeunesse d’Afrique.

Pour commander : Éditions Harmattan

Bachirou NANA et Eva KAUFFMAN

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