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Enseignement supérieur : bourses françaises cherchent preneurs

Publié le vendredi 4 février 2005 à 07h46min

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Le mercredi 2 février, sur le coup de 16 heures, l’ambassadeur Francis Blondet a invité les journalistes dans sa résidence, pour parler des bourses d’études en France.

Malgré un argumentaire basé sur des chiffres, l’impression qui s’est dégagée lors de cette rencontre est que les hommes de médias sont restés sur leur faim quant aux opportunités d’études accordées par ce pays aux étudiants burkinabé.

L’ambassadeur Francis Blondet avait à ses côtés le consul, Jean-François Armangou ; et le conseiller culturel, Jacques de Monès. La rencontre avec la presse fait suite aux deux journées de table ronde organisées les 27 et 28 janvier derniers. Le premier à prendre la parole sera l’hôte des lieux, qui dira en substance que la rencontre vise à battre en brèche quatre idées reçues, à savoir que : « La France ne veut pas accueillir les étudiants étrangers ; on ne recrute plus d’étudiants en 1re année ; le consul et le conseiller culturel sont les « tyrans » qui recalent les étudiants ; le Bac burkinabè égale le Bac français ; il y a un système de quota pour la sélection ». Le second intervenant, à savoir le conseiller culturel, présentera la politique d’accueil des étudiants en France.

Ce pays accueille pour l’année universitaire 2004-2005, environ 200 000 étudiants étrangers, soit 12% de la population étudiante de la France. Ce chiffre, dira-t-il, est en constante progression depuis 1998. S’agissant du Burkina, 80% de demandes de visas pour des études ou des formations ont été satisfaites en 2004, soit un taux en augmentation de 4 points par rapport à 2003. Les étudiants provenant de l’Afrique représentent 51% des étudiants étrangers, et parmi ceux-ci, les Burkinabè sont en forte augmentation puisqu’ils sont passés, ajoutera-t-il, de 300 en 1998 à 648 en 2004, soit une évolution de plus de 116%.

Il poursuivra pour dire que les candidats en France peuvent par ailleurs bénéficier de bourses du gouvernement français : en 2003-2004, le pays de Molière a ainsi distribué 18 869 dont la plus grande proportion est aux étudiants de l’Afrique. Concernant notre pays et pour l’année 2004-2005, 290 bourses seront attribuées aux étudiants du Burkina.

290 bourses disponibles pour 2004-2005

Le consul Jean-François Armangou, lui, fera un exposé sur les conditions d’obtention de visas à destination des étudiants. Avec fortes statistiques à l’appui, à l’image de celui qui l’a précédé. Pour étudier dans l’Hexagone, dira-t-il , on a le visa court séjour, moins de trois mois (Schengen) et un visa long séjour ; qui est national. A entendre le consul, le taux de délivrance pour le premier est de 93% et de 73% pour le second. La conclusion qui se dégage des différentes présentations faites par les membres de l’ambassade de France est qu’il y a une disponibilité des bourses, mais que les principaux intéressés, à savoir les étudiants, ne se bousculent pas au portillon pour les cueillir.

Car c’est à n’y rien comprendre que notre pays, qui reçoit régulièrement une offre élevée de bourse de la France, soit le dernier en nombre d’étudiants en France. Ils sont au nombre de 648, comparativement au Bénin (2050), au Togo (1520), au Mali (1560), au Sénégal (8020), à la Côte d’Ivoire (3720) et au Cameroun (4550). D’ailleurs, Cette interrogation a été soulevée par les journalistes à l’ambassadeur de France, qui répondra qu’il se la pose lui-même. « Par contre, précisera-t-il, c’est à vous de trouver la réponse ». Toujours est-il que les difficultés d’obtention de visas ont été soulevées par les hommes de médias.

Les autres qui n’ont pas 350 000 F par mois, s’abstenir

Mais il faut reconnaître qu’il y a les étudiants à qui on octroie la bourse, qui ont des facilités dans ce domaine, et les autres, plus nombreux et non boursiers, qui veulent aussi aller chercher le savoir en France et qui ont peu de chance d’avoir le visa français.

D’abord, les conditions pour l’obtention de ce document, pour un pauvre étudiant de l’université de Zogona, sont : passeport en cours de validité, certificat d’inscription ou de pré-inscription universitaire, CV détaillé, lettre de motivation, copies des diplômes après le Bac, justificatif du paiement du droit d’inscription dans l’université en question et le justificatif des moyens d’existence, qui sont de 350 000 francs par mois au minimum.

Pour la paperasserie, ça passe, même s’il y a ultra sélection. Pour les 350 000 francs CFA par contre, c’est la mer à boire. Mais l’obtention du visa demeure un véritable casse-tête chinois. Il suffit de passer devant l’ambassade de France chaque matin que Dieu fait pour s’en faire une idée. Une longue queue au dehors en dit long sur les difficultés d’obtention de ce document.

Face aux guichets, ce n’est guère mieux. Combien de fois le fameux questionnaire parsemé de nombreux pièges a brisé bien des espoirs de carrières académiques d’étudiants du Burkina, qui n’avaient pour seul défaut que leur naïveté ou leur innocence ?

Osons espérer que cette campagne médiatique organisée par l’ambassade est un prélude à de grandes décisions, qui permettront aux étudiants du Burkina intéressés par les études en France d’obtenir plus facilement le visa, eux qui voudraient bien connaître la fameuse avenue Fessart à Paris.

Tout de même, on se demande si un étudiant français, qui éprouverait l’envie de venir fréquenter à Zogona, aurait les mêmes difficultés pour obtenir un visa du côté de chez Filippe Savadogo, à l’ambassade du Burkina à Paris.

Issa K. Barry
L’Observateur Paalga

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