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Article 37 : « Référendum ou non, notre position ne changera pas », dixit Gibert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA

Publié le samedi 15 mars 2014 à 01h28min

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Article 37 : « Référendum ou non, notre position ne changera pas », dixit Gibert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA

L’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) tient son 15e congrès ordinaire à Ouagadougou, du 14 au 16 mars 2014 sur le thème : « : l’ADF/RDA face aux défis de la transition politique et du renforcement de la démocratie au Burkina Faso ». Parallèlement, elle organise le forum libéral africain sur le thème : « Enjeux de la gouvernance démocratique en Afrique ». A l’occasion, le président parti de l’éléphant a réaffirmé son opposition à la révision de l’article 37 de la constitution du Burkina. Tout en souhaitant que le dialogue prévale entre les protagonistes.

7 partis politiques du Burkina et une quinzaine de partis politiques africains ont pris part, à la cérémonie d’ouverture ce 14 mars 2014 au palais de la culture Jean-Pierre Guingané, au congrès ordinaire de l’ADF/RDA. Au niveau national, il s’agit de : CDP, UPC, Faso autrement, MPP, UNDD, UPR, l’Autre Burkina/PSR. Au niveau africain, 7 pays étaient présents à savoir : Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal, Niger, Mali, RD-Congo, Maroc. Avec plusieurs partis politiques pour certains pays. Incontestablement, la Côte d’Ivoire était fortement représentée avec le RDR, le PDCI-RDA, l’UDPCI ainsi qu’un représentant du président de l’assemblée nationale. Il dit être venu transmettre un message de vérité et de sincérité. Dans ce message, le conseiller spécial de Guillaume Soro demande aux Burkinabè de privilégier le dialogue afin de ne pas vivre ce que son pays a vécu.

L’un des discours les plus applaudis au cours de cette cérémonie était celui du président du réseau libéral africain, Olivier Kamitatu de la RD-Congo. Rappelant que Ouagadougou est sous le regard de millions d’Africains, il a soutenu que, « l’alternance est une nécessité pour nos Etats ». Et, il a invité les militants du parti de l’éléphant à se « mobiliser pour garder intact » leurs libertés.

Zéphirin Diabré lance un appel à l’ADF-RDA à rallier les rangs de l’opposition

L’autre discours qui n’est pas passé inaperçu, c’est celui du chef de file de l’opposition politique burkinabè, Zéphirin Diabré. En tant que président d’un parti libéral, il participe à ce forum, aux côtés d’autres chefs de partis d’opposition comme Ablassé Ouédraogo du Faso autrement.

Ce congrès se tient à un moment où le Burkina est secoué par un débat politique d’un genre particulier. Et, peut-être que le pays joue son avenir, à travers ce débat. « La volonté à peine voilée du Président du Faso et de ses supporters de procéder à une révision de l’article 37 de la constitution, pour faire sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel, constitue une véritable déclaration de guerre contre notre démocratie et contre notre peuple (…). Lutter contre la révision de l’article 37 de la constitution, ce n’est point se battre pour l’opposition, mais c’est se battre pour le triomphe des idéaux de la république », a-t-il lancé. Puis, félicitant l’ADF/RDA pour la fermeté de sa position au sujet de l’article 37, il l’encourage à garder le cap, car « en tout temps, il vaut mieux perdre une place au pouvoir que de perdre son âme  ». Mieux, le Chef de file de l’opposition politique va plus loin, en invitant Gilbert Ouédraogo et ses camarades à rejoindre les rangs de l’opposition.

Une invite, souplement, rejetée par le patron de l’ADF-RDA. « Le fait d’être d’un point à l’autre de la ligne ne nous empêche pas de nous parler. Ce qui nous permet de nous retrouver, c’est que nous sommes tous des libéraux. A partir de ce moment, nous devons discuter des questions libérales ensemble. Après, c’est une question de positionnement politique », déclare Gilbert Ouédraogo.

Une coalition des partis libéraux du Burkina ?

Mais, le rapprochement entre les deux partis (UPC et ADF-RDA) devrait se poursuivre et peut-être se consolider, si l’on s’en tient à l’appel lancé par Gilbert Noël Ouédraogo. « Nous souhaitons un regroupement des libéraux au Burkina qui ne sera pas forcément dans un premier temps un parti politique, mais qui aura tout son pesant d’or. Vous savez que nous sommes massivement représentés à l’Assemblée nationale. C’est bon que tout cela participe à apporter des solutions pour plus de démocratie dans notre pays. Ce qui est important au Burkina, ce n’est pas être de l’opposition ou de la majorité. Ce qui est important, c’est d’être avec le peuple  ».

Qu’à cela ne tienne, le parti de l’éléphant dit rester constant dans sa position sur l’article 37 de la constitution. « Pour nous à l’ADF-RDA, nous sommes contre la modification de l’article 37 de la constitution, nous sommes pour la limitation des mandats présidentiels. Référendum ou non, notre position ne changera pas. Si nous pouvons trouver un compromis qui nous amène à ne pas arriver au référendum, pourquoi ne pas œuvrer ensemble à trouver ce compromis. La classe politique n’est quand même pas au stade où nous ne pouvons pas nous retrouver, nous parler et trouver des solutions dans l’intérêt de notre pays », soutient Gilbert Noël Ouédraogo. Car, «  aucune personne n’a intérêt à déchirer le Burkina Faso. C’est toute l’action de l’ADF/RDA et c’est toutes les prières que nous avons  », poursuit-il.

Ce forum libéral permettra aux libéraux d’Afrique et les partis RDA du continent de réfléchir sur la gouvernance en Afrique, mais également parler des transitions et des alternances en Afrique.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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