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TP Mazembé # ASFA-Y : 2-0 : Les "Jaune et vert" impressionnent, trébuchent et chutent

Publié le mercredi 2 février 2005 à 08h08min

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L’ASFA-Y a fait douté le Tout-Puissant de Mazembé sur ses propres bases au stade de la Kenya de Lubumbashi, le dimanche 30 janvier. Mais ce ne serait que le temps d’une mi-temps.

En deuxième partie, le triple champion du Faso sombre.Les locaux, aidés de l’arbitre, en profitent pour filer deux (2) buts à l’équipe burkinabè.

Un des réceptionnistes de l’hôtel où la délégation burkinabè a été logée, Karavia hôtel nous a dit à la veille du match : "Demain, je promets d’être au stade pour vous supporter. Je suis un supporter de Lupopo, je ne veux pas que le TP gagne !". Pour nous, ce n’était qu’une mauvaise blague. Au stade, quand l’heure du match est arrivée, nous serons étonnés de voir qu’il était loin d’être un plaisantin.

Toute une tribune, celle de tradition réservée à Lupopo est acquise à la cause de l’ASFA-Y. Dans un stade plein à craquer qui chante à l’harmonie on siffle ensemble pour le TPM. On craignait que les nôtres orphelins, ne soient perdus. Fort heureusement, les supporters de Lupopo ont applaudi et crié pour l’ASFA-Y. Ils ne se feront pas prier pour protester contre des décisions iniques de l’arbitre. Le maire de la ville visiblement gêné par la situation, voulut refaire l’union des gens derrière le TP. Peine perdue. A la mi-temps, des supporters occasionnels de TPM sont venus même livrer le secret des locaux.

"Tirez de loin, le portier n’est pas bon", ont lancé d’aucuns. Bref, voici pour la leçon de patriotisme ou de rivalité. Dans tous les cas, cette situation arrangeait bien les affaires de l’ASFA-Y.

Mieux, la ville de Lubumbashi est continuellement arrosée par la pluie. Et l’une des craintes de l’ASFA-Y est qu’il ne pleuve pas.

Vœux exaucé. L’ASFA-Y ne pouvait que bien entré dans le match. Tout à coup, l’espoir s’installe dans le camp burkinabè. C’est vrai, le triple champion du Burkina n’est pas entré en campagne africaine dans une forme éblouissante. Il est aussi vrai que l’équipe burkinabè a été secouée quand la nouvelle de la non qualification de son défenseur central (voir l’encadré 1) a été portée à la connaissance des joueurs. Mais en revanche, l’équipe du Burkina a reçu sur place, des nouvelles réconfortantes sur son adversaire. Le TP Mazembé qui doit refaire sa ligne offensive, est sans compétition (voir l’encadré 2).

Place au jeu

La première "agression" dans ce match a été faite par l’ASFA-Y. Dès la 55e seconde, Bala Moussa Traoré reprend un corner qui est à un poil de faire mouche. Le stade retient son souffle. Le TP Mazembé et ses fans parlent chacun à lui-même en ces termes : "ils ne manquent pas de culot ces visiteurs-là". Pendant les 45 premières minutes, les locaux vont douter, voire souffrire. L’ASFA-Y affiche un visage de conquérant, développe un football potable. Aligné comme seul attaquant de pointe, Moussa Mohamed est un poison à qui les trois défenseurs adverses qui se mettent ensemble souvent pour le prendre, n’arrivent pas à trouver l’antidote. Il a su marquer les esprits au point que à la fin du match, son nom était dans toutes les conversations des Katangais. Il lui a manqué un but pour que le tableau soit parfait. Hélas, sa tête placée à la 108e mn et ses frappes lointaines (46e et 48e) ne donnent rien. A la 19e mn surtout, on croyait au but quand Mohamed a repris le ballon de la tête. Mais incroyablement, il rate le cadre.

Les locaux ont réagi à la 33e mn. Mputu Mabi, le bâtisseur de l’équipe ferme les yeux et trouve Monzua Butukayiyo qui frappe dangereusement bien. Mais Soulama est impérial. A 1 mn de la pause, le même duo très complice mystifie la défense burkinabè avant que Mabi ne soit mis en évidence. Il fusille Soulama à bout portant qui repousse. Le portier de l’ASFA-Y sera le deuxième homme du match. Par contre devant lui, sa défense laisse les ballons traîner. C’est ainsi que Soulama a été exécuté à la 56e mn après avoir repoussé plusieurs fois l’échéance. L’ouverture du score est signée Ilunga Mukadi.

La victoire du TP aurait été courte si l’arbitre ne lui avait pas donné un coup de main. Non content du siffler tout au long du match des fautes imaginaires contre l’ASFA-Y, il valide un but entaché d’hors-jeu à la 88e mn. Mais là, l’ASFA-Y était avertie (voir encadré 3) même si rien ne permet de dire si la main du président du TPM est derrière cela.

Jérémie NION
Envoyé spécial à Lubumbashi


<La parole aux acteurs

Mukeba Mulamba coach du TPM : "Nous viendrons nous qualifier à Ouaga"

En première mi-temps, je ne savais pas comment jouer l’ASFA-Y. J’ai mis toute une mi-temps pour découvrir la stratégie qui allait être payante. J’ai constaté que les visiteurs avaient cinq (5) joueurs en défense, quatre milieux et un seul avant-centre. Tout de suite, je me suis dit pourquoi garder beaucoup de défenseurs. J’ai ordonné à certains défenseurs de monter. Dès lors, l’adversaire a été obligé de se retrancher avant de céder.

Mais j’avoue que nous avions douté un peu. L’équipe burkinabè est bien en place. Pour le match retour, nous jouerons sans calculer. Nous viendrons à Ouaga pour nous qualifier !

NGoy Mbomboho, capitaine du TPM : "On ne pouvait pas se payer le luxe de perdre à domicile"

L’équipe burkinabè a été un adversaire à la mesure. Mais cela ne nous a pas empêché de les battre. Nous avons l’habitude de gagner les matchs à domicile. On ne pouvait pas se payer le luxe de perdre. C’est un devoir bien rempli. Nous en sommes heureux.

John Eshun, coach de l’ASFA-Y : "Nous allons battre le TPM à Ouaga"

Mes poulains ont pris deux buts car nombre d’entre eux accusaient des signes de fatigue. Le terrain, vous l’avez constaté, était très lourd. La boue a usé mes joueurs. A un moment donné, ils savaient ce qu’il fallait faire mais les jambes ne répondaient plus.

Nous avons perdu chez eux, mais le retour sera autre chose. Nous allons les battre à Ouagadougou. Le TP Mazembé est loin d’être le plus fort encore moins redoutable.

J.N.


L’ASFA-Y, des sans-papiers

Les "Jaune et vert" se sont retrouvés à Lubumbashi sans licences CAF. Quand l’équipe quittait Ouagadougou, les fameuses pièces d’identification délivrées par la CAF n’étaient pas encore parvenues. Pourtant, parole du président Simon Kafando, la CAF, jointe au téléphone, a affirmé avoir expédié le courrier par envoi express. Ce que l’histoire ne dit pas, c’est quand est-ce que les formulaires ont été envoyés à la CAF pour établissement des licences. Est-ce qu’on l’a fait dans de bons délais ?

Question. Dans tous les cas, "cette affaire" d’absence de licences ne sera pas très préjudiciable à l’ASFA-Y. En clair, ce n’est pas un motif suffisant pour perdre le match. Car le règlement prévoit que dans pareilles circonstances, chaque joueur de l’équipe concernée fasse au côté de l’arbitre, une photographie pour vérification plus tard. C’est ce qui fut fait. On pourrait dire que c’est sans frais, tout compte fait.

Et pourtant ! Une situation pareille n’aide pas à avoir toute la sérénité nécessaire à ce type de match. Pour une telle bataille, le principe du tout en ordre et en règle apporte un plus. Singulièrement l’ASFA-Y avait besoin de ce plus, elle qui a quitté Ouaga avec un moral lézardé.

Sidwaya

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