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Marche meeting du 18 janvier : Discours de Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition

Publié le lundi 20 janvier 2014 à 01h33min

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Marche meeting du 18 janvier : Discours de Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition

Militantes, Militants, Sympathisants et Sympathisantes de l’Opposition,
Citoyennes, Citoyennes, Peuple d’Ouagadougou,
Chers camarades,

Au nom de tous les responsables des partis politiques de l’Opposition démocratique, je voudrais vous saluer, vous remercier, et vous féliciter, pour votre gigantesque mobilisation de ce jour et pour votre détermination et votre courage, à l’occasion de cette journée nationale de Protestation contre la modification de l’article 37, contre la mise en place du Sénat et contre la mauvaise politique du gouvernement de Blaise Compaoré.

Vous êtes ici parce que vous êtes des patriotes !

Vous êtes ici parce que vous voulez lutter pour la liberté et la démocratie !

Vous êtes ici, parce que vous voulez un Burkina sans Sénat et sans rmodification de l’article 37.

Vous êtes ici parce que vous voulez dire NON au pouvoir à vie !

Vous êtes ici parce que vous voulez mettre Blaise Compaoré à la retraite en 2015 !

Je salue encore votre détermination, votre engagement et votre sens élevé de responsabilités.

Je salue la détermination et l’engagement de la jeunesse burkinabè qui est sortie en masse ce matin.

Notre jeunesse est martyrisée ! Notre jeunesse est bafouée ! Notre jeunesse est oubliée ! Notre jeunesse est négligée ! Mais notre Jeunesse est debout ! Notre jeunesse est rassemblée ! Notre jeunesse est conscientisée ! Notre jeunesse est responsable ! Notre jeunesse est engagée ! Et notre jeunesse est déterminée !

Je salue l’engagement et la grande mobilisation de ce matin :
-  des femmes, nos mères, nos sœurs et nos filles,
-  des petits commerçants,
-  des enseignants,
-  des élèves et étudiants
-  des travailleurs
-  et de la société civilequi se bat avec nous pour un Burkina nouveau

Mes chers camarades,

Votre mobilisation est historique.
De Dakar à Kuala Lumpur, de Londres à Johannesburg, de Moscou à Tripoli, le monde entier sait maintenant qu’au Burkina Faso, le peuple s’est mis debout pour dire NON au Sénat et NON au pouvoir à vie.
Comme vous, partout au Burkina, des patriotes et des démocrates sont sortis nombreux, de Bobo à Dori, de Koudougou à Ouahigouya, de Manga à Tougan, pour dire à Blaise Compaoré, Non à la modification de l’article 37, Non au sénat, Non à la politique du gouvernement.

Cette journée de protestation est déjà un succès.

Elle est un succès, non pas pour l’Opposition, mais aussi pour l’ensemble du peuple burkinabè qui lutte pour l’alternance.

Désormais, rien ne sera plus comme avant, car le pouvoir de Blaise Compaoré a tremblé !

Mes chers camarades,
Mesdames et Messieurs,

Nous avons dit mille et une fois à Blaise Compaoré, que nous ne voulons pas du Sénat dans notre pays !

Ce Sénat, les burkinabè n’en veulent pas !

Ce Sénat, nous n’en voulons pas !

Ce Sénat est un gaspillage inacceptable car il va couter 36 milliards de francs ! 36 milliards de francs pour donner des perdiems, des bureaux et des voitures climatisés aux amis du roi, véritables parasites de la république, qui vont se pavaner de sessions en sessions et continuer de narguer le peuple avec arrogance et suffisance !

NON, NON, NON et NON !

Nous disons aussi et encore à Blaise Compaoré que nous ne voulons pas la modification de l’article 37 de la constitution. Nous ne voulons pas d’un pouvoir à vie.
Sur cette question, notre position ne changera jamais. C’est NON, NON, NON et NON.

Faire un référendum sur l’article 37, c’est comme faire un référendum pour vérifier que les femmes et les hommes sont de sexes différents.

Le Burkina Faso n’est pas un royaume où l’on meurt au pouvoir. C’est une république où les hommes passent et où les institutions demeurent.

Notre détermination est totale.Il n’y aura ni Sénat, ni référendum, ni révision de l’article 37 de la Constitution.

C’est le lieu pour moi de lancer un avertissement ferme et solennel à la FEDA/ BC dont les leaders zélés nous rabâchent les oreilles tous les matins avec des prétendus appels à la candidature de Blaise Compaoré en 2015. Dans ce pays, soit on est association, soit on est parti politique, mais on ne peut pas être les deux à la fois.
C’est pour cela que l’Opposition politique par ma voix, pose désormais comme revendication non négociable, la dissolution pure et simple de la FEDABC.

Mes chers camarades,
Citoyens, Citoyennes,
Peuple de Ouagadougou

L’histoire est en marche et l’Opposition politique est fière de porter le combat de notre peuple.

Notre combativité et notre détermination ont semé le doute et la panique au sein dupouvoir de Blaise Compaoré, si fortement, que son parti, le CDP, est en train de voler en éclats.Là-bas, les démissions se succèdent.

Mieux, des ténors historiques du CDP, ceux-là même qui ont été les architectes et les principaux animateurs du pouvoir de Blaise Compaoré sont là aujourd’hui avec nous. Ils vont marcher avec nous. Et peut être même qu’ils vont respirer les gaz lacrymogènes avec nous.

Mes chers camarades,

Le caleçon du CDP est dehors, et c’est même un caleçon déchiré.

L’histoire a donné raison à l’opposition.

Je salue le courage des démissionnaires du CDP. J’invite tous ceux qui, au CDP, sont saisis par le doute, et qui hésitent encore, à prendre leur courage à deux mains, en à prendre leurs responsabilités et à quitter le navire pendant qu’il est temps. Le train du changement est en marche, il ne faut pas le rater.

L’Opposition burkinabè n’est ni sectaire, ni rancunière.

Elle ne regarde pas le passé. Elle s’occupe de l’avenir.
Elle veut rassembler le peuple burkinabè, elle ne veut pas le diviser.

Elle accueillera sans arrière-pensée aucune, tous les patriotes de ce pays qui veulent la rejoindre sur ces positions politiques et travailler selon ses principes et ses méthodes.

Elle n’a pas de revanche à prendre, ni de compte à demander.

Roch, Salif, Simon et tous vos camarades, au nom de tous nos militants et nos militantes, nous vous accueillons dans la grande famille de l’Opposition politique burkinabè.

Nous le faisons, en étant convaincus que votre arrivée va fortifier l’opposition et non l’affaiblir.

Nous le faisons en étant convaincus que votre arrivée va confirmer la ligne politique de l’opposition et non la contredire
Nous le faisons, en étant convaincus que votre arrivée va rassembler davantage l’Opposition et non la diviser

Nous le faisons en étant convaincus que vous avez quitté définitivement le navire et que Vous et Blaise Compaoré, c’est vraiment fini.

Nous le faisons en étant convaincus, que vous êtes maintenant dans le camp du peuple !

Nous la faisons, en étant convaincus, que votre arrivée va conduire l’Opposition la victoire et non à la défaite.

Le peuple vous observe. Il vous a déjà pardonné, mais il n’a pas oublié. C’est à vous de lui donner la preuve palpable et concrète, que vous êtes maintenant des opposants sincères.

Mes chers camarades,
Citoyens, Citoyennes,
Peuple d’Ouagadougou

Notre combat ne fait que commencer.
Le combat que nous menons, c’est contre la modification de l’article 37, contre le sénat, mais surtout contre toute la politique du gouvernement.

Ce combat doit se poursuivre résolument jusqu’à la victoire finale.Et pour nous, la victoire finale, c’est le changement, c’est l’alternance.

Les Burkinabè espèrent et attendent une véritable alternance démocratique, qui confiera les affaires du pays à un gouvernement de patriotes, soucieux du bien être général, ennemi farouche de la pauvreté, de l’ignorance, de la corruption, de l’injustice et de l’insécurité.

Pour réaliser cette alternance, nous avons besoin d’un très large rassemblement de patriotes, au sein duquel toutes les forces vives de la nation vont se retrouver, par-delà nos différences et même nos divergences, pour tracer un nouvel avenir pour notre pays.

C’est le lieu pour moi d’appeler tous les partis de l’Opposition démocratique au rassemblement, à l’union, à l’engagement et à la détermination.

Par la justesse de ses positions et la noblesse de son combat, l’Opposition burkinabè a conquis la confiance du peuple.

Restons unis, engagés, déterminés, et toujours prêts au combat ! La victoire est proche.

L’alternance qu’attendent les burkinabè ne viendra pas uniquement des partis politiques. Elle sera l’œuvre de tous les burkinabè. C’est pourquoi, je lance un appel aux organisations syndicales et de la société civile, à rejoindre le combat pour le changement.

C’est vrai, nous avons des différences et même des divergences. Mais la vie est ainsi faite qu’il y a toujours des différences et des divergences.
Ce qui doit nous rassembler, c’est le combat pour empêcher la mise en place du Sénat et la révision de l’article 37. Sur ces questions, nos chemins doivent se croiser, parce qu’il s’agit d’abord et avant tout de l’avenir de notre pays.

Dans ce combat qui s’annonce, le peuple du Burkina Faso a besoin de la compréhension, de la solidarité et du soutien de tous ses amis dans la sous-région et dans le monde.

C’est le lieu pour moi de rassurer tous les pays frères, les partenaires et les amis du Burkina, que contrairement à une propagande savamment distillée, le changement n’entrainera ni chaos, ni recul, ni instabilité et encore moins une guerre civile, car notre peuple est mature, et ses leaders politiques ont le sens de la patrie.

A tous ceux qui s’inquiètent de la stabilité de notre pays en cas de changement, je dis que la stabilité du Burkina ne dépend pas du savoir-faire d’un seul individu, mais plutôt de l’engagement et de la maturité de notre peuple.

L’Opposition burkinabè compte en son sein des femmes et des hommes pétris de savoir et d’expérience, qui pourront le moment venu, assumer les hautes fonctions de l’Etat, garantir la continuité des institutions, le fonctionnement des services publics, la sécurité des frontières, des personnes et des biens, et le rayonnement de notre pays sur la scène internationale.

Militantes, Militants, Sympathisants et Sympathisantes de l’Opposition,

Citoyennes, Citoyennes, Peuple de Ouagadougou,

Chers camarades,

C’est la lutte finale ! Debout pour le changement.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase de la lutte pour le changement qui commence.
Le combat sera dur, mais la victoire du peuple est inéluctable.
Restez mobilisés, unis, engagés, déterminés et prêts pour le combat.

Gloire au Peuple !
Pouvoir au Peuple !
Tout le Pouvoir au peuple

Je vous remercie

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