Les jeunes bénéficiaires avaient commencé à perdre espoir. Certains étaient dans l’attente depuis 2011. Mais, en cette matinée de 09 janvier 2014, ce calvaire est oublié. Et, la joie se lisait sur les différents visages. Tour à tour, ils se sont succédés pour prendre leur chèque, qui 750 000f, qui 1 100 000f, qui 1 250 000f… C’est dire qu’ils peuvent, à présent, monter leurs affaires propres.

Ousmane Somé veut ouvrir une librairie et a reçu 1 100 000f et s’en contente. « Pour un début, ça peut résoudre mon affaire », confie-t-il avant d’inviter ses camarades à suivre son exemple. « J’encourage mes camarades jeunes à suivre les formations en entreprenariat et tenter leur chance ». Certes, les futurs entrepreneurs sont soulagés, mais également le ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, Emile Basga Dialla. « S’il y a un ministre qui est soulagé ce matin, c’est bien moi. J’espère que les prochains sms, ce ne sera pas pour demander à quand nos chèques, mais plutôt pour dire que tout va bien monsieur le ministre », ainsi se résume ses premiers mots, dans un tonnerre d’applaudissements et de rires.

C’est un appui de la CONFEJES à travers le programme de promotion de l’entreprenariat des jeunes qui a permis cette remise de chèque. A travers ce programme, cette institution finance des projets de jeunes au niveau des pays africains. Les bénéficiaires burkinabè viennent de 8 régions (Cascades, Boucle du Mouhoun, Centre-Nord, Centre-Sud, Est, Plateau central, Nord et Sud-Ouest) et sont composés de trois promotions, à savoir celles des années 2011, 2012 et 2013. Grâce aux montants reçus, chacun pourra créer son entreprise, et employer entre deux et cinq personnes. C’est dire que l’effet démultiplicateur sera immédiat.

Une seconde tranche est possible si…

Une deuxième tranche leur sera accordée s’ils réussissent à mettre en œuvre leur projet. Par contre, « si la gestion est mal faite, ils n’auront pas accès à la seconde tranche, mais surtout c’est d’autres jeunes burkinabè qui risquent d’être encore frappés pour les années à venir », précise le Secrétaire général de la CONFEJES, Ali Harouna Bouramah.

Aux encadreurs et aux parrains des bénéficiaires, il leur a demandé de poursuivre l’accompagnement de ces bénéficiaires. « Que les parrains ne pensent pas que ces jeunes sont devenus riches subitement et commencer à leur poser d’autres problèmes que le problème pour lequel ils veulent investir. C’est en les accompagnant que le projet prendra réellement et là ils pourront après bénéficier des retombés », insiste le secrétaire général de la CONFEJES. « C’est un programme qui doit bénéficier de la compréhension et de l’accompagnement aussi bien du ministère, des parrains que et d’autres institutions », poursuit-il.

Le Burkina désormais à jour de ses cotisations

Les bénéficiaires avaient presque perdu espoir, disions-nous. Le Burkina n’étant pas à jour de ses cotisations depuis 2008, la CONFEJES avait dû appliquer ses textes statutaires en suspendant le financement des projets de jeunes burkinabè. Ce n’est qu’en octobre 2013 que le pays des hommes intègres a régularisé sa situation, en payant même ses cotisations de 2013. Le tout pour une modique somme de 13 165 000f CFA. Toute chose qui lui a donné droit aux financements de 2011, 2012 et 2013 accordés aux jeunes promoteurs burkinabè. Mais les financements de 2008 et 2010 sont perdus à jamais, conformément aux textes de l’institution.

Aujourd’hui, le montant perçu par les 28 bénéficiaires se chiffre à 34 740 000f CFA. Ces financements contribueront sans doute à la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes dans 8 régions de notre pays, grâce à la création de nombreux emplois. « Soyez des exemples réussis pour susciter la confiance au sein d’autres jeunes et montrer que l’entreprenariat est, de nos jours, un véritable tremplin pour la résolution des problèmes de chômage et sous-emplois des jeunes », a lancé le ministre Basga Emile Dialla à ses filleuls.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Les critères pour bénéficier des fonds du Programme de promotion de l’entreprenariat des jeunes de la CONFEJES :

 avoir 30 ans maximum
 s’assurer de la faisabilité technique de son projet,
 s’assurer de la rentabilité économique,
 avoir un apport du promoteur d’au moins 5% (matériel, technique ou financier),
 avoir suivi une formation en entreprenariat,
 que le projet soit sélectionné par le comité national,
 chaque pays peut ajouter d’autres critères, tels que des secteurs prioritaires, privilégier un genre spécifique…