Le ministère de la Culture et du Tourisme à travers la direction de la promotion des industries culturelles et créatives (DPICC) envisage des journées de promotion des industries culturelles et créatives dont la première édition est prévue du 23 au 24 décembre 2013 à Ouagadougou. Placée sous le thème, « Contributions des média à la promotion des industries culturelles et créatives », cette première édition vise à créer un cadre de concertation entre les entrepreneurs culturels, les média et l’administration publique. A cet effet, une stratégie opérationnelle de promotion de la culture dans les médias sera élaborée. En prélude à ces journées, le directeur de la DPICC, Boucary Ouédraogo a rencontré, le jeudi 5 décembre 2013 à Ouagadougou, les hommes de médias, les animateurs, etc. Il s’est agi pour la DPICC de faire l’état des lieux de la promotion de la culture dans les médias avec les acteurs des médias et de recueillir leurs suggestions en vue d’une meilleure promotion des industries culturelles et créatives dans les média.

Faible collaboration entre média et opérateurs culturels

Les journalistes ont salué le ministère de la Culture pour s’être enfin intéressé au volet promotion des industries culturelles. Au niveau de l’état des lieux de la promotion des industries culturelles et créatives, les participants ont relevé une faible collaboration entre les opérateurs culturels et les hommes de média. En effet, les artistes musiciens seraient pratiquement les hommes de culture qui occupent le plus les espaces médiatiques mais de façon irrégulière. Le cinéma est occasionnel. Les autres volets, notamment les arts plastiques, la danse contemporaine et autre sont quasi inexistants dans les rubriques culturelles au niveau des média.

Manque de formation des acteurs

Selon les journalistes, les raisons de cette situation sont essentiellement : le problème d’organisation, de structuration, et surtout la négligence de la communication par les hommes de culture. Dans les échanges, il est ressorti que des artistes ont emporté des prix à l’étranger mais ils n’en ont parlé dans les média. A cela s’ajoute le manque de formation aussi bien des artistes que des journalistes. Ces derniers, en dehors de la musique, n’ont pas les notions de base nécessaires pour apprécier les autres productions culturelles. Il y aussi le manque de motivation des journalistes culturels qui fait que les journalistes sont réticents dans les rédactions à se spécialiser dans le domaine de la culture.

Formation aux grilles de lecture artistique

Comme solutions, les participants à la présente rencontre ont proposé la formation des hommes de culture sur les outils de promotion de leurs productions. Il s’agit par exemple de les amener à se faire accompagner par des managers et ou des chargés de communication ; à utiliser les TIC notamment les réseaux sociaux pour promouvoir leurs créations. Car soutiennent-ils, il ne sert à rien de dépenser beaucoup de moyens, d’énergie et de temps pour produire sans une stratégie de valorisation de cette production. Aussi, il est question de financer les plans de communication des artistes. Les artistes ont été invités au franc jeu avec les journalistes. Concernant les journalistes, les participants ont suggéré des formations sur la clé de lecture des différents arts, la critique des créations artistiques. Ils ont plaidé pour des prix de meilleur journaliste culturel par type de média, l’envoi de journalistes aux grandes manifestations culturelles internationales qui sont également des espaces de formation.

Ibrahima Traoré (Stagiaire)

Lefaso.net