« Tous les indicateurs sont au vert », s’exclame Paul Carrère, en s’appuyant sur les résultats du dernier rapport du FMI concernant l’Afrique Subsaharienne. Il est vrai que le Burkina, avec son taux d’inflation plutôt bas (2%), sa monnaie stable et son déficit budgétaire limité (3%) du PIB, a de quoi attirer les investisseurs. De plus, le pays va passer dans la catégorie des «  pays à risque de surendettement faible  » d’ici deux ans, selon le FMI. La conjoncture est donc tout à fait propice à l’ouverture de ce forum économique qui, selon les souhaits de Mme Alizéta Ouedraogo et grâce à l’action de la Maison de l’Afrique, devra donner la possibilité aux entreprises françaises de trouver des partenaires fiables et participer ainsi au développement du Burkina Faso. Cet évènement s’inscrit ainsi dans la même dynamique que le forum AFRICALLIA qui, depuis 2010, permet aux entreprises étrangères de rencontrer en un même lieu des entreprises burkinabè et ouest africaines afin de nouer des partenariats d’affaires.

Émergence d’une classe moyenne et stratégie régionale

Au cours de son intervention, Pascal Carrère a tenu à rappeler les défis économiques majeurs du Burkina Faso pour les prochaines années. À la tête de ceux-ci, la nécessité de faire émerger une classe moyenne et de la consolider afin que le marché change de nature et d’ampleur. Par ailleurs, M. Carrère a insisté sur l’importance d’une stratégie régionale dans les pays dont l’économie est comparable à celle du Burkina. « Cela permettrait d’atténuer et de diviser le risque qui peut être élevé dans cette région  », a-t-il assuré avant de conclure sur la possibilité pour le Burkina d’être la « tête de plomb » de cette stratégie régionale.

L’agriculture et l’énergie au centre des enjeux économiques du Burkina Faso

Lors de sa présentation, M. Carrère a rappelé la nécessité pour le Burkina de passer d’un développement minier récent à un développement plus inclusif et durable pour le pays. Pour ce faire, l’accent a été mis sur les secteurs de l’agro-business et de l’énergie. En ce qui concerne l’agro-business, les hommes d’affaires français seront familiarisés avec les pôles de développement de Bagré et de Samandéni qui constituent aujourd’hui de vraies opportunités d’investissements sur le long et moyen terme. Pour l’énergie, en revanche, M. Carrère a rappelé qu’elle était le vrai frein au développement du Burkina, surtout en termes d’approvisionnement électrique. «  Toute avancée dans ce domaine sera donc bénéficiaire pour le Burkina », a-t-il conclu. La Maison de l’Afrique, à l’initiative de ce forum, contribue au développement des Etats de l’Afrique subsaharienne en assurant la promotion de leurs économies. Elle met ses compétences au service des pouvoirs publics, des organisations africaines et européennes, des entreprises publiques et privées. Elle organise également, en France et en Afrique, des manifestations à caractère économique et commercial.

Pierre Mareczko

Lefaso.net