Algérie : Compter toujours avec Bouteflika
On le dit diminué et presque absent du débat politique dans son pays depuis son retour en juillet 2013 de Paris, où il a été hospitalisé pendant plusieurs mois pour accident vasculaire cérébral (AVC). Mais, pour le Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Bouteflika (76 ans), reste l’homme de la situation pour l’Algérie, qu’il préside depuis 1999. Pour ce faire, les membres du Comité central du FLN viennent de le désigner comme candidat du parti pour l’élection présidentielle de 2014.
Une décision qui surprend dans une certaine mesure, compte tenu de la santé du président. Comment va-t-il dans sa situation diriger le pays s’il gagne la future présidentielle ? Va-t-il le faire par procuration ? En dehors de Bouteflika n’y a-t-il pas quelqu’un au sein du FLN à même d’assumer les charges de chef de l’Etat ? Bref, ce ne sont pas les interrogations qui manquent à l’annonce de la décision de la formation présidentielle.
Pour justifier leur option, les responsables du FLN ont évoqué naturellement le bilan de Bouteflika qui aurait, en 14 ans de présidence, réalisé de grandes choses dans divers domaines. Comme pour couper court à toute polémique, le secrétaire général du parti présidentiel, Amar Saïdani, a cru bon s’appuyer sur le cas du 32e président américain, Franklin Roosevelt, élu à quatre reprises à la tête des Etats-Unis. « Alors qu’il se déplaçait en chaise roulante », tenu à préciser Saïdani. Il est vrai qu’avec la présente décision du FLN, Bouteflika sollicitera pour la quatrième fois les suffrages des Algériens.
Mauvais exemple pour les Algériens en 2013
Mais, l’exemple Roosevelt ne laisse pas présager un avenir rassurant pour les Algériens puisque le 32e président américain est mort le 12 avril 1945, en tout début de son 4e mandat. Exemple pour exemple, les Algériens doivent-ils s’attendre à la mort de Bouteflika après son élection en 2014 qui semble certaine, compte tenu du poids du FLN ?
Et si c’est le cas, les Algériens n’ont pas grand intérêt à voter le président sortant qui n’aura pas le temps de mettre en œuvre ses engagements. En outre, l’on ne peut pas objectivement comparer l’Algérie de Bouteflika d’aujourd’hui et les Amériques de Franklin Delano Roosevelt d’hier. De 1945 à 2013, ça fait quand même 68 ans et les Algériens d’aujourd’hui ne doivent pas faire la même chose que ce que les Américains de 1945 ont fait. En tous les cas, ce ne sont pas des situations d’actualité qui manquent pour justifier une discutable quatrième candidature de Abdelaziz Bouteflika à une présidentielle en Algérie.
Par exemple une qualification des Fennecs footballeurs à la coupe du monde 2014 au Brésil. Mais, encore leur faut-il pouvoir battre les Etalons ce 19 novembre 2013 à Blida qui ont aussi, ne serait-ce qu’en tant que vice-champions d’Afrique de football, leur place à Brasilia.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net