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Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

Publié le mercredi 13 novembre 2013 à 00h27min

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Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

Devenu pays minier en l’espace de quelques années, le Burkina doit plus que jamais faire face à la difficile gestion d’un secteur qui est autant porteur de devises que source de conflits sociaux. Boom pour les uns, cauchemard social pour les uns, l’affaire est loin de mettre tout le monde d’accord.

Gambo, un village situé à plus d’une centaine de kilomètres de Ouagadougou en allant vers Ouahigouya. C’est dans ce coin reculé qu’une entreprise minière, KALSAKA mining a installé ses outils de travail. En témoigne le flux ininterrompu de gros véhicules camions qui transportent sans discontinuer d’importantes quantités de minerais vers l’usine qui se trouve à proximité de la voie.

Le hic c’est que l’or à Gambo tout comme à Tiéba et dans les quatre autres villages aux alentours, ne brille pas pour tout le monde. Ou du moins, pas de la même manière. En particulier pour les habitants excédés disent-ils par l’absence de perspectives réelles pour leur zone.

Ils en veulent pour preuve la route quotidiennement empruntée par ces gros camions et qui au fil du temps symbolisent à leurs yeux le signe d’une certaine arrogance. Une voie mal entretenue il est vrai et poussiéreuse jusqu’à l’extrême.

Boom boom minier et cohabitation explosive

L’entreprise elle n’en a cure pour l’instant. Et comme l’appétit vient en mangeant elle en est à étendre ses activités sur d’autres sites au point de vouloir désormais exploiter du minerai qui se trouve sur une colline considérée par les villageois comme faisant partie de leur patrimoine sacré. Une perspective qui les rebute selon le chef du village et le chef de terre.

Pour eux ça en est assez des promesses non tenues ; alors même que les habitants continuent disent-ils de subir la dure réalité de travaux qui mettent en danger leur santé et dégradent leur environnement ;

Face à cette situation de blocage les autorités administratives ont tenté (sans succès de toute évidence) d’entamer une médiation entre les protagonistes ; une approche vivement critiquée et contestée le Mouvement Burkinabè pour l’émergence d’une justice sociale, le MBEJUS ; il s’appuie dit-il sur le contenu du Code des collectivités.

Les villageois eux disent ne pas bénéficier des retombées ; tout ce dont ils se disent certains ce sont leurs champs désormais impossibles à valoriser.

Tâtonnement et manque de rigueur

La situation à Gambo loin d’être un cas isolé est plutôt symptomatique d’une situation assez problématique ; celle d’un boom qui semble avoir surpris les autorités ; visiblement mal préparées les autorités multiplient les sons de cloche aussi divers que contradictoires.

Ici ou là il est question de relecture du code minier ; ailleurs il est question d’accroitre la part de l’Etat face aux investisseurs étrangers ; quant au sort des populations riveraines il est traité manifestement d’une manière assez singulière.

il est vrai que dans ce jeu, l’Etat ne peut que faire profil bas face aux multinationales qui sont d’abord mues par des questions de rentabilités et de profit que par un besoin d’humanisme. Mieux encore, un contrat est un contrat et les parties signataires, sauf à ne pas savoir ce qu’elles veulent, sont tenues au moins jusqu’à échéance de respecter leur parole.

Il appartient donc au gouvernement de savoir déterminer dans la part qui lui revient dans les contrats miniers qui sont signés, celle à laquelle les habitants des zones concernées par l’exploitation minière doivent s’attendre. Faute de quoi l’on court vers des scandales et des crises à répétition qui auraient pu être évitées en amont.

Juvénal SOME

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2013 à 00:24 En réponse à : Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

    Et oui. Ainsi va la vie

  • Le 13 novembre 2013 à 01:20, par sukoy En réponse à : Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

    quand au risque de pedre ta femme tu ne peut pas lui dire la verite c.est sure que le couple est mal parti

  • Le 13 novembre 2013 à 08:04 En réponse à : Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

    Ce boom minier n’a pas surpris les autorités puisqu’elles sont les heureux complices de ce deal avec ces multinationales. Les populations n’ont droit qu’à l’arrogance, le mépris de nos autorités et les désagréments comme la poussière, la pollution et la destruction de leur environnement par ces multinationales sans oublier les autres effets négatifs comme la drogue, l’exploitation sexuelle, etc.

  • Le 13 novembre 2013 à 10:27, par Conscience du Faso En réponse à : Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

    J’ai le profond regret de vous annoncer que le cours de l’or ne cesse de baisser depuis un certain temps. De 1800 dollars, il est à moins de 1300 dollars. Quelle mauvaise information pour notre cher Faso ! Deux de mes frères qui travaillaient dans les mines ont été licenciés depuis la chute du cours de l’or. Mauvais signe pour nos dirigeants qui comptaient beaucoup sur l’or pour des dépenses inutiles comme l’installation du sénat. Malheureusement, les depenses utiles comme les butimages des voies, les constructions des infrastructures sanitaires et scolaires vont prendre un coup. Sans compter nos frères et soeurs qui ont demissionné de leurs boulots stables moins payés pour ces mines qui commencent à battre de l’aile. Notre cher Faso est il maudit ? Ou bien Dieu est entrain de le sauver d’une situation incertaine ?

    • Le 13 novembre 2013 à 19:45, par la vie En réponse à : Engagements non tenus des sociétés minières : A qui la faute ?

      parlant de butimage ceux qui sont dans les peripheries de ouaga sont des laissé pour compte des voies defecteuses pandant la saison pluvieuse et actuellement c’est la poussiere qui veut nous tuer,on se demande vers la fin nos dirrigents sont la pour quoi ..., ?

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