En effet, le clan républicain de Bush junior a placé l’événement sous une toile hautement sécurisée, qui ne laisse aucune liberté de mouvement à d’éventuels fauteurs de trouble, la psychose du 11 septembre oblige. On peut, dès lors, comme dans une fiction hollywoodienne, imaginer le nombre de snipers embusqués le long de Pennsylvania Avenue qui relie le Capitole à la Maison Blanche. Tout ceci pour protéger le cortège automobile du premier des Yankees.

Ce scénario ainsi planté depuis mercredi dernier a vu les partisans de George Bush braver le froid dans une ambiance festive pour célébrer de nouveau la victoire et fêter l’investiture de leur candidat qui entame ainsi son second mandat de quatre ans. Occasion d’un engagement pour une gestion des affaires internes et externes, George W. Bush, après sa prestation de serment, a prononcé un discours consacré à la liberté dans le monde et au rôle des Etats-Unis pour la défendre. Une liberté dont la survie dans son pays semble intimement liée au succès de la liberté dans le monde, pense l’occupant de la Maison Blanche.

La question irakienne qui ne manquera pas de marquer le second mandat de Bush, est difficile à mettre au compte de la recherche d’une quelconque liberté ; on le sait, les raisons avancées par l’Administration Bush pour mettre le pays de Saddam Hussein à feu et à sang étaient la volonté de déposséder le barbu de Tikrit de ses armes de destruction massive (ADM) ; on sait aussi qu’à propos de telles armes, il n’en est rien. Il ne sera donc pas aisé pour le président américain et son staff de convaincre sur leur détermination de défendre la recherche de la liberté dans le monde. En attendant, le Proche-Orient, pour parler de la question isarëlo-palestienne, est aussi là.

Pour conduire son mandat et promouvoir la démocratie dans le monde, George W. Bush a nommé, au poste de secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, sa conseillère, à la sécurité nationale, en remplacement de Colin Powell qui continuera à diriger la diplomatie américaine. Mme Rice, un des principaux architectes, maîtres d’œuvre et défenseurs d’une certaine politique et d’actes de l’Administration, a affirmé devant le Sénat, mardi et mercredi derniers, sa foi en la diplomatie.

Reconnue comme dame de poigne, Condoleezza Rice a, cependant, dit son intention de renouer les liens avec les alliés des Etats-Unis et de préciser que « Notre interaction avec le reste du monde doit être une conversation, non un monologue ». On verra bien. Car rien n’indique vraiment que la diplomatie américaine connaîtra une certaine pondérance. Pour celle qui dit s’engager à « soutenir et à défendre le système de règle et traités internationaux » en vigueur et qui, après, déclare que les Etats-Unis ne renonceront pas à se réserver le droit de les réévaluer, c’est tout dire.

Sur la question irakienne, la nouvelle secrétaire d’Etat réaffirme le bien-fondé de la guerre, même si elle reconnaît que certaines décisions prises à ce sujet étaient mauvaises. Elle a promis de s’engager personnellement pour favoriser la paix au Proche-Orient. Autant de promesses et d’engagements par une dame promue secrétaire d’Etat et qui jure la main sur le cœur, ne pas passer par quatre chemins pour dire à son patron, George W. Bush, ce qu’elle pense. Bush et Rice, un tandem explosif ! En tout cas, on ne sait pas trop ce que ce couple peut bien nous réserver.

Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga