« Nous sommes dans un sale état. C’est dégueulasse », s’est indigné un garçonnet d’environ 12 ans, dans un français approximatif. Dégueulasse, s’est sans doute les conditions dans lesquelles sont entassés ces immigrés venus de l’Albanie, Kossovo, Macédoine... Sous de petites tentes de moins de 2m², vivent depuis quatre mois enfants, femmes et hommes qui n’en pouvaient plus, selon leurs déclarations, des conditions terribles de vie dans leurs pays d’origine. « Je suis père de 6 enfants. Très endetté, j’ai dû les abandonné avec leur mère au pays pour venir en France à la recherche d’un travail décent. Et j’avais espoir d’être traité selon les normes européennes, mais c’est tout le contraire », nous confie un kosovare. Il ajoute que : « Nous sommes ici depuis des mois et il n’y a pas encore de solutions palliatives. Elles nous nourrissent d’espoir mais... ». Elles, ce sont bien entendu les autorités françaises, à en croire cet homme, qui semblent insensibles à leur situation précaire. Outre les promesses à leur trouver un autre site, ou les aidez à repartir chez eux, aucune autre action comme l’aide alimentaire, de sécurité... ne leur sont apportées.

Pire que la mort....

Les conditions dans lesquelles vivent Kosovares, Bulgares, Macédoines... sont, selon un des demandeurs d’asile, pire que la mort. Des maladies et autres malaises sont les urgences dont ils font face tous les jours. « Nous sommes très inquiets avec l’approche de l’hiver. Il est évident que la situation puisse s’aggraver si rien n’est fait », dit-il. En procès depuis quelques jours, juges et autorités lyonnaises cherchent une issue favorable pour ces demandeurs d’asile. Alors, les propos selon lesquels les immigrés sont comme des fardeaux se sont avérés mercredi dernier lors d’une audience sur le dénouement à donner à la situation des 298 personnes. « Ils occupent ce terrain sans droit, ni titre », indique l’avocat du Grand Lyon, Richard Zelmati, qui ajoute que : « on ne peut pas décemment les maintenir, d’où la nécessité de leur expulsion », rapporte le journal 20 minutes. A la question de savoir s’ils souhaitent rentrer chez eux comme le propose l’avocat, la réponse est toute négative pour la plupart de ces immigrés qui disent n’avoir plus rien au pays. Des pays, qui à les entendre, traversent des situations économiques désastreuses. Le Kosovo par exemple sort d’une guerre et la restructuration, selon les Kosovares sous le pont, ne fait qu’appauvrir les pauvres et enrichir les riches. Mercredi 23 octobre, leur expulsion immédiate a été requis lors d’une audience au palais de justice de Lyon.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso