La 1ère soutenance de mémoire de ce cycle a eu lieu samedi 14 janvier dernier à l’Ecole supérieure d’informatique (ESI) de Bobo-Dioulasso. Elle consacre l’étudiant Sadouanouan Malo premier diplômé en DEA.

L’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) vient en effet de franchir un pas important dans la formation des cadres supérieurs en informatique. C’est l’étudiant en 5ème année d’informatique qui porte désormais ce flambeau. "Etude pratique de la cyclicité des ordonnancements temps réels dans un environnement multi-processeurs" est le thème de mémoire d’une année de recherche pointue.

En effet, M. Malo était appelé à défendre ledit thème devant un jury de six enseignants-chercheurs des universités de Poitiers en France, de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso au Burkina. La complexité du sujet de M. Malo tire sa particularité du domaine de ses recherches. Il concerne l’informatique embarquée c’est-à-dire l’informatique utilisée dans les avions, les fusées et les centrales nucléaires. Un domaine jusque-là non exploré au Faso.

Avant d’utiliser un tel système, il faut s’assurer de sa fonctionnalité. Les applications étant grandissantes on ne peut plus les validés sur des monoprocesseurs donc il faut les étendre au cas multiprocesseurs. Alors que pour ce cas à l’heure actuelle, il n’y a pas de résultats. D’où la nécessité de chercher à les valider par extrapolation. Ce DEA à donc pour objectif de permettre la validation de ces résultats sur multiprocesseurs.

Des témoignages recueillis auprès des enseignants et du directeur de l’ESI confirment la difficulté du sujet et les embûches du parcours. A défaut de trouver un spécialiste du domaine sur place, l’ESI a dû faire recours au professeur Dominique Geniet de l’université de Poitiers en France pour l’encadrement. La distance va être un facteur limitatif du programme de travail. Et M. Geniet, de relever que les travaux de recherche de M. Malo ont été émaillés par de nombreuses difficultés. Il souligne l’insuffisance d’ouvrages sur le thème, la mise à disposition tardive d’un ordinateur pour l’étudiant (trois mois après le début de son stage) et l’absence de bourse de stage.

Tout comme les cinq autres candidats en lice pour la soutenance de mémoire, Sadouanouan Malo ne bénéficie pas de bourse de stage. Mais rien de tout cela n’a pu briser son élan . C’est, du reste, fort de toutes ces réalités matérielles et académiques que des pays de la sous région avec le Burkina ont voulu fédérer les énergies en travaillant à mettre en place, un programme commun de DEA informatique. A travers ce programme, l’ESI doit accueillir chaque année des étudiants de ces pays pour la présentation des résultats de leurs travaux.

Mais pour des raisons diverses, les étudiants de ces pays ne sont pas à ce premier rendez-vous de soutenance. Toujours est-il que le Burkina vient de donner le ton par Malo qui d’ailleurs n’a pas du tout démerité. La rédaction en une seule semaine de son rapport de mémoire, la maîtrise du thème et son aisance dans sa présentation sont autant de qualités saluées et par son maître de stage et par les membres du jury.

Sur la forme, les travaux de mémoire de Malo étaient d’une belle facture. Sur le fond le tour de table des membres du jury permettra de faire quelques remarques, suggestions et critiques en vue de l’améliotation du mémoire. A cette étape, le président du jury laissera entendre que les résultats restaient conformes.

C’est donc en toute logique que le candidat Sadouanouan Malo a été reconnu admis au DEA informatique avec une note globale de14,77/20 et la mention "bien" du jury. Désormais l’on retiendra qu’il a ouvert une page de l’histoire de l’ESI en DEA informatique. Cela sous les acclamations nourries des parents, amis et étudiants venus en grand nombre pour le soutenir et partager son expérience.

Le directeur de l’ESI M. Théodore Tapsoba s’est félicité de ce succès. Selon lui, la relève au niveau des enseignants est bien assurée. En tout cas, M. Malo vient de tracer les sillons d’une nouvelle ère, celle du DEA en informatique au Burkina. Son exemple mérite simplement d’être suivi. Le second candidat est attendu pour février et les trois autres dès qu’il seront prêts nous a confié le directeur de l’ESI, M. Tapsoba.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya