Avec cette attribution, l’OIAC, encore méconnue du grand public, s’apprête ainsi à toucher une part importante des dividendes du grand tapage médiatique des derniers mois, voire semaines, sur les armes chimiques syriennes. En effet, le travail de cet organisme onusien est sous les feux de la rampe depuis qu’elle a été chargée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, un certain 28 septembre 2013, de superviser le démantèlement d’ici au 30 juin 2014 des arsenaux chimiques du pouvoir syrien. La voilà à présent bombardée prix Nobel de la paix de l’année. Avec cette récompense, l’OIAC va encaisser, le 10 décembre prochain, date de remise du prix, huit millions de couronnes norvégiennes. Selon les membres du Comité Nobel, le prix décerné vise à récompenser les efforts de l’OIAC destinés à l’élimination des armes chimiques dans le monde.

Prime d’encouragement pour le dossier syrien

La prolifération des armes chimiques reste une préoccupation pour la communauté internationale ou les puissances occidentales. Et la présente distinction Nobel sonne comme une prime d’encouragement à l’OIAC sur la question, surtout en Syrie. Avec cette récompense, il y a comme une obligation (ne serait-ce que morale) pour Ahmet Uzumcu, directeur général de l’OIAC, et ses collaborateurs, de réussir leur mission de destruction des armes chimiques syriennes qui ont beaucoup polarisé les débats lors de la récente Assemblée générale des Nations-Unies.

En rappel, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques dont le siège est à La Haye, comme la Cour pénale internationale, a été fondée en 1997 pour mettre en oeuvre la convention sur l’interdiction des armes chimiques signée le 13 janvier 1993.

A ce titre, l’OIAC a pour mission principale de vérifier la destruction de toutes les armes chimiques existantes et de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la fabrication d’armes chimiques. Elle fournit une assistance et une protection à tout Etat membre faisant l’objet de menaces ou d’attaques à l’arme chimique. Elle œuvre également à la promotion de la coopération internationale dans le domaine de l’utilisation pacifique de la chimie.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net