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Probable intervention militaire des occidentaux en Syrie : Marges de manœuvres limitées pour Obama

Publié le mercredi 28 août 2013 à 22h53min

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Probable intervention militaire des occidentaux en Syrie : Marges de manœuvres limitées pour Obama

Il n’est pas encore fait cas d’attaque de dispositifs sécuritaires du pouvoir de Damas. Mais, le président syrien, Bachar-Al-Assad, sait, depuis l’attaque chimique du 21 août, que son régime est dans l’œil de cyclone des occidentaux qui seraient sur le point de lancer une opération militaire contre son pouvoir, pour le punir de l’usage d’une arme de destruction massive non conventionnelle.

Pour ce faire, Washington, Paris, Londres semblent occuper les avant-postes de cette imminente opération militaire occidentale en Syrie. A la Maison Blanche, l’examen des différentes options, notamment militaires, serait déjà à une phase très avancée. A l’Elysée, le président François Hollande a déjà laissé entendre que son pays, la France, était prête à faire payer l’attaque chimique aux hommes de Assad. A Down Street, un projet de résolution condamnant le régime syrien a été rédigé et devrait faire l’objet ce mercredi d’une présentation à New York pour qu’enfin, dit-on à Londres, « le Conseil de sécurité de l’ONU prenne ses responsabilités sur la Syrie ».

Les dirigeants occidentaux semblent tellement convaincus de la responsabilité du pouvoir de Damas dans l’attaque du 21 août qu’ils n’ont même pas jugé nécessaire d’attendre les conclusions des enquêteurs onusiens dépêchés sur les lieux du crime, pour envisager leur riposte. Or, l’attaque chimique en cause, comme l’avancent certains observateurs, peut être aussi le fait des rebelles, désireux de créer des ennuis à leurs adversaires. Et les Occidentaux, dans leur volonté d’en finir avec celui que certains n’hésitent plus à qualifier de ‘’boucher de Damas’’, sont peut-être, en train de se faire avoir. Ils ont peut-être aussi intérêt, c’est de bonne guerre, d’écouter la version des faits favorables à leur entreprise, surtout s’ils étaient à la recherche d’un alibi pour entrer en action dans cette guerre meurtrière qui dure depuis deux longues années, sans que l’on ne voie le bout du tunnel.

La piste rebelle est aussi plausible

Mais, cela n’enlève rien au fait que la piste rebelle reste tout aussi plausible que celle impliquant les hommes d’Assad. Cela est d’autant plus concevable que le recours aux armes chimiques était la limite fixée par le président Barack Obama au pouvoir syrien dans son combat contre sa rébellion. Sachant la puissance de feu du Pentagone, les autorités syriennes pouvaient-elles, légitimement, se permettre cette escapade, à la limite suicidaire ? Rien n’est moins sûr.

Hollande, Cameron et autres beau clamer « responsabilité de protéger les civils », plus d’un observateur, aujourd’hui, doute de l’opportunité de leur intervention… et surtout de son efficacité. L’on sait quand commence une guerre mais l’on ne sait jamais prédire la fin, tant le retour à la paix est toujours parsemé d’embûches. Les cas irakien et libyen sont suffisamment éloquents.

Mûrir encore leur stratégie sur le dossier syrien

Pour toutes ces raisons, aller en guerre est toujours une mauvaise idée, même si celle-ci peut parfois mener à une paix. En cela, Londres, Paris, Washington gagneraient à revoir ou à mûrir davantage leur stratégie sur le dossier syrien. En tous les cas, des trois leaders politiques occidentaux sur le point d’engager l’épreuve de force à Damas, Barack Obama semble le moins loti. Cela, non pas que son pays, les Etats-Unis, est militairement inférieur aux autres, mais parce que tout simplement il est tenu, quelque part, d’honorer son prix Nobel de la paix obtenu en octobre 2009, alors qu’il venait à peine de passer 8 mois à la Maison Blanche. Ce prix honorifique limite certainement les marges de manœuvres du président Obama dans une situation comme celle qui se profile à l’Horizon en Syrie.

En dépit de la puissance militaire de son pays, le président démocrate est souvent obligé de faire profil bas et de laisser ses homologues français et britannique mener en premier la bataille de l’opinion et même de jouer, on l’a vu dans les guerres libyenne et malienne, les premiers rôles. Bien sûr, quelque fois, il est obligé de sortir du bois, histoire de ne pas trop s’effacer. Mais, l’essentiel pour lui, me semble-t-il, ce de ne pas trop entacher son prix Nobel.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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